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Jean 5.38
Vigouroux


Oppositions à Jésus

Guérison à la piscine de Béthesda

1 Après cela, il y avait une (la car note) fête des Juifs, et Jésus monta à Jérusalem.
[5.1 Voir Lévitique 23, 5 ; Deutéronome, 16, 1. — La fête des Juifs ; c’est-à-dire la fête de Pâque (saint Irénée). Voir Jean, 4, 45. Jésus va à la fête pour ne pas se montrer opposé à la Loi et encourager la multitude qui accourait de toutes parts (saint Chrysostome).]
2 Or il y a à Jérusalem la piscine des Brebis (une piscine probatique, note), qui s’appelle en hébreu Bethsaïda, et qui a cinq portiques.
[5.2 Une piscine probatique. On croit qu’elle était ainsi appelée parce qu’on y lavait les animaux (probata) que l’on devait offrir en sacrifice dans le temple de Salomon. Elle est située au nord-ouest de la porte d’entrée de l’église actuelle de Sainte-Anne, non loin de la porte Saint-Etienne, dans la partie nord-est de Jérusalem. Cette piscine porte aujourd’hui le nom de Birket Israil. Elle était probablement alimentée par les eaux amenées au temple au moyen d’un aqueduc des environs de Bethléem.]
3 Sous ces portiques étaient étendus un grand nombre de malades, d’aveugles, de boiteux, de paralytiques, qui attendaient le mouvement de l’eau.
4 Car (un) l’ange du Seigneur descendait de temps en temps dans la piscine, et en agitait l’eau ; et celui qui descendait le premier dans la piscine après que l’eau avait été agité était guéri, quelle que fût sa maladie.
5 Or il y avait là un homme qui était malade depuis trente-huit ans.
6 Jésus, l’ayant vu couché et sachant qu’il était malade depuis longtemps déjà, lui dit : Veux-tu être guéri ?
7 Le malade lui répondit : Seigneur, je n’ai personne pour me jeter dans la piscine lorsque l’eau a été agitée ; et pendant que j’y vais, un autre descend avant moi.
8 Jésus lui dit : Lève-toi, prends ton grabat, et marche.
9 Et aussitôt cet homme fut guéri, et il prit son grabat, et marcha. Or ce jour-là était un jour de sabbat.
10 Les Juifs dirent donc à celui qui avait été guéri : C’est le sabbat ; il ne t’est pas permis d’emporter ton grabat.
[5.10 Voir Exode, 20, 10 ; Jérémie, 17, 24.]
11 Il leur répondit : Celui-là même qui m’a guéri m’a dit : Prends ton grabat, et marche.
12 Ils lui demandèrent : Quel est cet homme qui t’a dit : Prends ton grabat, et marche ?
13 Mais celui qui avait été guéri ne savait pas qui c’était ; car Jésus s’était retiré de la foule rassemblée en ce lieu.
14 Plus tard, Jésus le trouva dans le temple, et lui dit : Voici que tu as été guéri ; ne pèche plus désormais, de peur qu’il ne t’arrive quelque chose de pire.
15 Cet homme alla, et annonça aux Juifs que c’était Jésus qui l’avait guéri.
16 C’est pourquoi les Juifs poursuivaient Jésus, parce qu’il faisait ces choses le jour du sabbat.
17 Mais Jésus leur répondit : Mon Père agit jusqu’à présent, et moi aussi j’agis.
18 A cause de cela, les Juifs cherchaient encore davantage à le faire mourir, parce que non seulement il violait le sabbat, mais parce qu’en outre il disait que Dieu était son Père, se faisant égal à Dieu. Jésus reprit donc la parole, et leur dit :
19 En vérité, en vérité, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de lui-même, si ce n’est ce qu’il voit faire au Père ; car tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement.
20 Car le Père aime le Fils, et lui montre tout ce qu’il fait ; et il lui montrera des œuvres plus grandes que celles-ci, afin que vous soyez dans l’admiration.
21 De même, en effet, que le Père ressuscite les morts et les vivifie, de même aussi le Fils vivifie ceux qu’il veut.
22 Car le Père ne juge personne ; mais il a remis tout le jugement au Fils
23 afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. Celui qui n’honore pas le Fils, n’honore pas le Père qui l’a envoyé.
24 En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole et qui croit à celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient pas en jugement ; mais il est passé de la mort à la vie.
25 En vérité, en vérité, je vous le dis, l’heure vient, et elle est déjà venue, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l’auront entendue vivront.
26 Car, comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné également au Fils d’avoir la vie en lui-même ;
27 et il lui a donné le pouvoir d’exercer un jugement, parce qu’il est le Fils de l’homme.
[5.27 « Parce que…, étant le Fils de Dieu, le Verbe éternel, il a voulu se faire fils de l’homme, s’incarner, pour être le Sauveur du monde. Le jugement est comme le dernier mot de l’incarnation ; car ce sera par le jugement que s’opérera la séparation définitive entre la partie sainte de l’humanité, unie à Jésus-Christ, comme le corps à son chef, et la partie mauvaise, gâtée par le péché, qui ne sera pas arrivée à la sainteté et au salut. Il convient donc que ce soit le Verbe incarné, l’Homme-Dieu, le Libérateur, qui soit chargé de porter la sentence finale. Â» (CRAMPON)]
28 Ne vous étonnez pas de cela ; car l’heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront la voix du Fils de Dieu ;
29 et ceux qui auront fait le bien en sortiront pour la résurrection de la vie ; mais ceux qui auront fait le mal en sortiront pour la résurrection du jugement.
[5.29 Voir Matthieu, 25, 46.]
30 Je ne puis rien faire de moi-même : selon ce que j’entends, je juge ; et mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé.
31 Si c’est moi qui rends témoignage de moi-même, mon témoignage n’est pas vrai.
32 C’est un autre qui rend témoignage de moi, et je sais que le témoignage qu’il rend de moi est vrai.
[5.32 Voir Matthieu, 3, 17 ; Jean, 1, 15.]
33 Vous avez envoyé auprès de Jean, et il a rendu témoignage à la vérité.
[5.33 Vers Jean Baptiste.]
34 Pour moi, ce n’est pas d’un homme que je reçois le témoignage ; mais je dis cela afin que vous soyez sauvés.
35 Jean était une lampe ardente et brillante ; et vous avez voulu vous réjouir une heure à sa lumière.
36 Mais moi, j’ai un témoignage plus grand que celui de Jean ; car les œuvres que le Père m’a données d’accomplir, les œuvres mêmes que je fais, rendent de moi le témoignage que c’est le Père qui m’a envoyé.
37 Le Père, qui m’a envoyé, a rendu lui-même témoignage de moi. Vous n’avez jamais entendu sa voix, ni contemplé sa face.
[5.37 Voir Matthieu, 3, 17 ; 17, 5 ; Deutéronome, 4, 12.]
38 Et vous n’avez pas sa parole demeurant en vous, parce que vous ne croyez pas à celui qu’il a envoyé.
39 Vous scrutez les Ecritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle ; ce sont elles aussi qui rendent témoignage de moi.
[5.39 Il faut s’aveugler volontairement, pour trouver ici un ordre donné à tous de lire les Ecritures. C’est évidemment un reproche fait aux pharisiens, de ce que lisant les Ecritures, et pensant y trouver la Vie éternelle, ils ne voulaient pas reconnaître Jésus-Christ, lui à qui toutes les Ecritures rendaient témoignage, et par qui seul ils pouvaient avoir cette véritable vie.]
40 Et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie.
41 Je n’accepte pas la gloire qui vient des hommes.
42 Mais je vous connais, et je sais que vous n’avez pas l’amour de Dieu en vous.
43 Je suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas ; si un autre vient en son propre nom, vous le recevrez.
44 Comment pouvez-vous croire, vous qui recevez votre gloire les uns des autres, et qui ne cherchez pas la gloire qui vient de Dieu seul ?
45 Ne pensez pas que ce soit moi qui vous accuserai devant le Père ; celui qui vous accuse, c’est Moïse, en qui vous espérez.
46 Car, si vous croyiez à Moïse, vous croiriez aussi en moi, puisque c’est de moi qu’il a écrit.
[5.46 Voir Genèse, 3, 15 ; 22, 18 ; 49, 10 ; Deutéronome, 18, 15.]
47 Mais, si vous ne croyez pas à ses écrits, comment croirez-vous à mes paroles ?

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