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Jean 4.7
Grande Bible de Tours


Jésus et la femme samaritaine

1 Jésus, ayant appris que les pharisiens savaient qu’il faisait plus de disciples et baptisait plus que Jean
2 (Quoique Jésus ne baptisât pas lui-même, mais ses disciples),
3 Quitta la Judée, et alla de nouveau en Galilée.
4 Or il fallait qu’il passât par la Samarie.
5 Il vint donc vers une ville de Samarie nommée Sichar, près de l’héritage que Jacob donna à son fils Joseph*.
La Samarie est située entre la Judée et la Galilée. Sichar est la même ville que Sichem. (Gen., XXIII, 19 ; XLVIII, 22. — Jos., XXIV, 32.)
6 Là était le puits de Jacob. Et Jésus, fatigué du chemin, s’assit près de ce puits. Il était environ la sixième heure du jour.
7 Une femme de Samarie vint puiser de l’eau. Jésus lui dit : Donnez-moi à boire ;
8 Car ses disciples étaient allés à la ville pour acheter à manger.
9 Mais cette femme samaritaine lui dit : Comment, vous qui êtes Juif, me demandez-vous à boire, à moi qui suis Samaritaine ? car les Juifs n’ont pas de relation avec les Samaritains.
10 Jésus lui répondit : Si vous connaissiez le don de Dieu, et qui est celui qui vous dit : Donnez-moi à boire, vous lui en auriez demandé peut-être, et il vous aurait donné de l’eau vive.
11 Cette femme lui dit : Seigneur, vous n’avez point de quoi puiser, et le puits est profond ; d’où auriez-vous donc de l’eau vive ?
12 Êtes-vous plus grand que notre père Jacob, qui nous a donné ce puits, et en a bu lui-même, aussi bien que ses enfants et ses troupeaux ?
13 Jésus lui répondit : Quiconque boit de cette eau aura encore soif ; tandis que celui qui boira de l’eau que je lui donnerai, n’aura jamais soif ;
14 Mais l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une fontaine d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle.
15 Cette femme lui dit : Seigneur, donnez-moi de cette eau, afin que je n’aie plus soif, et que je ne vienne plus ici puiser.
16 Jésus lui dit : Allez, appelez votre mari, et venez ici.
17 Cette femme lui répondit : Je n’ai point de mari. Jésus lui dit : Vous avez raison de dire que vous n’avez pas de mari ;
18 Car vous avez eu cinq maris ; et maintenant celui que vous avez n’est pas votre mari : vous avez dit vrai.
19 Cette femme lui dit : Seigneur, je vois que vous êtes un prophète.
20 Nos pères ont adoré sur cette montagne, et vous dites que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem* ?
Voy. Deutéron., XII, 5.
21 Jésus lui dit : Femme, croyez-moi, le temps est venu où vous n’adorerez le Père ni sur cette montagne ni à Jérusalem.
22 Vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous adorons ce que nous connaissons, parce que le salut vient des Juifs.
23 Mais le temps viendra, et il est venu, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car le Père cherche de tels adorateurs.
24 Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité.
25 Cette femme lui répondit : Je sais que le Messie (qui est appelé Christ) doit venir ; lors donc qu’il sera venu, il nous annoncera toutes choses.
26 Jésus lui dit : C’est moi, qui vous parle.
27 En même temps ses disciples arrivèrent, et ils s’étonnaient de ce qu’il parlait avec une femme. Personne cependant ne lui dit : Que lui demandez-vous ? ou : Pourquoi parlez-vous avec elle ?
28 Cette femme cependant laissa sa cruche, revint à la ville, et dit à tout le monde :
29 Venez, et voyez un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. N’est-ce pas le Christ ?
30 Ils sortirent donc de la ville, et vinrent vers lui.
31 Cependant ses disciples le priaient, en disant : Maître, mangez.
32 Mais il leur dit : J’ai une nourriture à manger que vous ne connaissez pas.
33 Les disciples se disaient l’un à l’autre : Quelqu’un lui aurait-il apporté à manger ?
34 Jésus leur dit : Ma nourriture est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé, et d’accomplir son œuvre.
35 Ne dites-vous pas vous-mêmes que dans quatre mois la moisson viendra ? Et moi je vous dis : Levez vos yeux, et voyez les campagnes qui blanchissent pour la moisson ;
36 Et celui qui moissonne reçoit son salaire, et amasse des fruits pour la vie éternelle, afin que celui qui sème soit dans la joie, aussi bien que celui qui moissonne.
37 Car, en ceci, ce que l’on dit est vrai : L’un sème, et l’autre moissonne.
38 Je vous ai envoyés moissonner ce qui n’est pas venu par votre travail ; d’autres ont travaillé, et vous êtes entrés dans leurs travaux.
39 Or beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en lui, sur le rapport de cette femme, qui rendait ce témoignage : Il m’a dit tout ce que j’ai fait.
40 Les Samaritains, étant venus le trouver, le prièrent de demeurer chez eux ; et il y demeura deux jours.
41 Et il y en eut beaucoup davantage qui crurent en lui, à cause de sa parole.
42 Et ils disaient à cette femme : Ce n’est plus à cause de votre parole que nous croyons ; car nous l’avons entendu nous-mêmes, et nous savons qu’il est vraiment le Sauveur du monde.

Guérison du fils d’un officier

43 Deux jours après, il sortit de ce lieu, et alla en Galilée ;
44 Car Jésus témoigna lui-même qu’un prophète n’est point honoré dans son pays.
45 Étant donc revenu en Galilée, les Galiléens l’accueillirent, ayant vu tout ce qu’il avait fait à Jérusalem le jour de la fête ; ils avaient assisté eux-mêmes à cette fête.
46 Jésus vint donc de nouveau à Cana, en Galilée, où il avait changé l’eau en vin. Or il y avait un officier dont le fils était malade à Capharnaüm.
47 Ayant appris que Jésus venait de Judée en Galilée, il alla le trouver, et le pria de venir chez lui pour guérir son fils, qui était sur le point de mourir.
48 Jésus lui dit : Si vous ne voyez des miracles et des prodiges, vous ne croyez point.
49 Cet officier lui dit : Seigneur, venez avant que mon fils meure.
50 Jésus lui dit : Allez, votre fils se porte bien. Il crut à la parole que Jésus lui avait dite, et s’en alla.
51 Et comme il était en chemin, ses serviteurs vinrent au-devant de lui, et lui dirent : Votre fils se porte bien.
52 Et, s’étant informé de l’heure à laquelle il s’était trouvé mieux, ils lui répondirent : Hier, à la septième heure, la fièvre le quitta.
53 Son père reconnut que c’était l’heure à laquelle Jésus lui avait dit : Votre fils se porte bien ; et il crut, lui et toute sa maison.
54 Ce fut le second miracle que Jésus fit, étant revenu de Judée en Galilée.

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