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2 Samuel 19.40
Vigouroux


1 Alors le roi, saisi de douleur, monta à la chambre qui était au-dessus de la porte, et se mit à pleurer. Et il disait en marchant : Mon fils Absalom ! Absalom, mon fils ! qui m’accordera de mourir à ta place, mon fils Absalom ! Absalom, mon fils ! [19.1 Voir 2 Rois, 19, 4.]
2 (Or) On avertit alors Joab que le roi pleurait et se lamentait sur son fils ;
3 et ce jour-là la victoire fut changée en deuil pour toute l’armée, parce que tout le peuple sut que le roi était affligé de la mort d’Absalom.
4 Les troupes entrèrent (le peuple entra) ce jour-là dans la ville sans oser presque se montrer, comme une armée défaite, et qui aurait fui le combat.
5 Le roi cependant, ayant la tête couverte, criait à haute voix : Mon fils Absalom ! Absalom, mon fils, mon fils !
[19.4 Couvrit sa tête ; comment cela se pratiquait dans le deuil.]
6 Joab entra donc au lieu où était le roi, et lui dit : Vous avez aujourd’hui couvert de confusion tous les serviteurs qui ont sauvé votre vie (âme), et la vie de vos fils et de vos filles, la vie (l’âme) de vos femmes et de vos concubines.
[19.6 Par épouses, il faut entendre ici les femmes du premier rang, et par femmes, celles du second.]
7 Vous aimez ceux qui vous haïssent, et vous haïssez ceux qui vous aiment. Vous avez fait voir aujourd’hui que vous ne vous mettez en peine ni de vos officiers ni de vos soldats (serviteurs) ; et je vois bien (en vérité) que si Absalom vivait, et que nous eussions tous été tués, vous seriez satisfait.
8 Venez donc maintenant vous montrer à vos serviteurs ; faites-leur plaisir en leur parlant ; car je vous jure par le Seigneur que si vous ne le faites, vous n’aurez pas cette nuit un seul homme auprès de vous, et vous vous trouverez dans un plus grand péril que vous n’avez jamais été depuis votre jeunesse jusqu’à ce jour.
9 Le roi alla donc s’asseoir à la porte de la ville ; et le peuple ayant été averti qu’il était là, tout le monde vint se présenter devant lui. Cependant Israël s’était enfui dans ses tentes (tabernacles).
[19.9 Israël ; c’est-à-dire les Israélites qui avaient suivi Absalom.]

Retour de David sur le trône

10 Or tout le peuple dans toutes les tribus s’entredisait à l’envi : Le roi nous a délivrés de nos ennemis ; il nous a sauvés de la main des Philistins ; et il a dû fuir hors du pays à cause d’Absalom.
11 D’autre part, Absalom que nous avions sacré pour roi est mort dans le combat : qu’attendez-vous donc, et pourquoi ne ramenez-vous point le roi ?
12 Or le roi David envoya dire aux grands prêtres Sadoc et Abiathar : Parlez aux anciens de Juda, et dites-leur : Pourquoi êtes-vous les derniers à ramener le roi en sa maison ? (Car ce que disait tout Israël était parvenu jusqu’au roi (en sa maison).
13 Vous êtes mes frères, vous êtes mes os et ma chair ; pourquoi êtes-vous les derniers à ramener le roi ?
14 Dites aussi à Amasa : N’es-tu pas mes os et ma chair ? Que Dieu me traite avec toute sa sévérité (me fasse ceci, et qu’il ajoute cela, note), si je ne te fais pas pour toujours général de mon armée à la place de Joab.
[19.14 Que Dieu me fasse ceci, etc. Voir Ruth, 1, 17.]
15 Il gagna ainsi le cœur de tous les hommes de Juda, qui lui envoyèrent dire : Revenez avec tous vos serviteurs.
16 Le roi revint donc, et s’avança jusqu’au Jourdain ; et tout Juda vint au-devant de lui jusqu’à Galgala, pour lui faire passer le fleuve.
17 Or Séméi de Bahurim, fils de Géra, de la tribu de Benjamin, vint en grande hâte avec ceux de Juda au-devant du roi David,
[19.17 Voir 3 Rois, 2, 8. ― Séméi, le même qui avait maudit David. Voir 2 Rois, 16, 5-8. ― Fils de Jémini ; Benjamite, de la tribu de Benjamin. ― De Bahurim. Voir 2 Rois, 16, 5.]
18 suivi de mille hommes de Benjamin. Siba, serviteur de la maison de Saül, vint aussi avec ses quinze fils et vingt serviteurs. Se précipitant dans le Jourdain en face du roi
19 ils le traversèrent à gué pour faire passer toute la maison du roi, et pour agir selon ses ordres. Lorsque le roi eut passé le Jourdain, Séméi, fils de Géra, se prosternant devant lui
20 lui dit : Ne me traitez pas, mon seigneur, selon mon iniquité ; oubliez les injures que vous avez reçues de votre serviteur le jour où vous sortiez de Jérusalem ; et que votre cœur, mon seigneur le roi, n’en conserve pas de ressentiment.
21 Car je reconnais le crime que j’ai commis : c’est pourquoi je suis venu aujourd’hui le premier de toute la maison de Joseph au-devant de mon seigneur le roi.
[19.21 La maison de Joseph se prend, tantôt pour toute la maison d’Israël, tantôt pour la maison d’Israël, distinguée de la maison de Juda. C’est dans ce dernier sens qu’elle se prend ici.]
22 Abisaï, fils de Sarvia, dit alors : Ces paroles suffiront-elles pour sauver la vie à Séméi, lui qui a maudit l’oint du Seigneur ?
23 Mais David répondit à Abisaï : Qu’y a-t-il entre vous et moi, enfants de Sarvia ? Pourquoi me devenez-vous aujourd’hui des tentateurs (ennemis) ? Est-ce ici un jour à faire mourir un Israélite ? Et puis-je ignorer que je devi(e)ns aujourd’hui roi d’Israël ?
24 Alors il dit à Séméi : Tu ne mourras point ; et il le lui jura.
25 Miphiboseth, fils de Saül, vint aussi au-devant du roi. Depuis le jour où David était sorti de Jérusalem jusqu’à celui-ci où il revenait en paix, il n’avait ni lavé ses pieds, ni fait (rasé) sa barbe, ni pris aucun soin de ses vêtements.
26 Lorsqu’il vint au-devant du roi à Jérusalem, le roi lui dit : Miphiboseth, pourquoi n’es-tu pas venu avec moi ?
27 Miphiboseth lui répondit : Monseigneur le roi, mon serviteur n’a pas voulu m’obéir (m’a méprisé) ; car, étant boiteux, je lui avais dit de préparer un âne à votre serviteur pour vous suivre.
[19.27 M’a méprisé ; c’est-à-dire a méprisé mes ordres.]
28 Et au lieu de le faire, il est allé m’accuser devant mon seigneur. Mais pour vous, monseigneur le roi, vous êtes comme un ange de Dieu ; faites tout ce qu’il vous plaira.
[19.28 Voir 2 Rois, 16, 3.]
29 Car, tandis que vous pouviez traiter toute la maison de mon père comme digne de mort, vous m’avez donné place à votre table. De quoi donc me pourrais-je plaindre avec quelque justice, et quel sujet aurais-je de vous importuner encore ?
30 Le roi lui répondit : Pourquoi tant de paroles ! Ce que j’ai ordonné subsistera. Toi et Siba partage(re)z le bien.
[19.29 Il est probable que David a cru voir quelque chose de suspect dans la conduite de Miphiboseth ; voilà pourquoi il ne lui rend que la moitié de ses biens, et laisse l’autre moitié à Siba, qui paraissait être très affectionné et au roi et à son gouvernement.]
31 Miphiboseth répondit au roi : Qu’il prenne même (le) tout, puisque monseigneur le roi est revenu heureusement dans sa maison.
32 Berzellaï, de Galaad, descendit de Rogelim, et accompagna aussi le roi jusqu’au Jourdain ; et il était prêt à le conduire encore au-delà du fleuve.
[19.32 Rogelim, ville du pays de Galaad.]
33 C’était un homme très âgé, qui avait quatre-vingts ans. Il avait fourni des vivres au roi lorsqu’il était au camp ; car il était extrêmement riche.
[19.33 Voir 2 Rois, 17, 28 ; 3 Rois, 2, 7.]
34 Le roi lui dit donc : Viens avec moi, afin que tu vives en repos auprès de moi à Jérusalem.
35 Berzellaï dit au roi : Combien d’années ai-je encore à vivre, pour que j’aille avec le roi à Jérusalem ?
36 J’ai aujourd’hui quatre-vingts ans ; mes sens ont-ils assez de vigueur pour discerner le doux d’avec l’amer ? Puis-je trouver quelque plaisir à boire et à manger, ou à entendre la voix des chanteurs et des chanteuses ? Pourquoi votre serviteur serait-il à charge à monseigneur le roi ?
37 Je vous suivrai encore un peu après avoir passé le Jourdain ; mais je n’ai point mérité la faveur que vous voulez me faire.
[19.37 Ce changement, de vie, de situation ; ou, selon l’hébreu, cette rétribution, cette récompense.]
38 Permettez-moi donc de m’en retourner, afin que je meure dans ma ville, et que je sois enseveli auprès de mon père et de ma mère. Mais, monseigneur le roi, voici Chamaam, votre serviteur, que vous pouvez emmener avec vous, pour lui faire du bien comme il vous plaira.
39 Le roi dit à Berzellaï : Que Chamaam passe avec moi ; je ferai pour lui tout ce que tu voudras (qu’il te plaira), et je t’accorderai tout ce que tu me demanderas.
40 Le roi passa ensuite le Jourdain avec tout le peuple ; il baisa Berzellaï, et le bénit, et Berzellaï retourna dans sa maison.

Tensions entre Judéens et Israélites

41 Le roi passa donc à Galgala, et Chamaam avec lui. Lorsque le roi passa le Jourdain, il fut accompagné de toute la tribu de Juda, et il ne s’y trouva que la moitié des autres tribus.
42 Tous ceux d’Israël s’adressèrent donc en foule au roi, et lui dirent : Pourquoi nos frères de Juda nous ont-ils enlevé le roi, et lui ont-ils fait passer le Jourdain avec sa maison et toute sa suite ?
43 Tous ceux de Juda leur répondirent : C’est que le roi nous touche de plus près ; quel sujet avez-vous de vous fâcher ? Avons-nous vécu aux dépens du roi, ou nous a-t-on fait quelques présents ?
[19.43 M’est plus proche. David était en effet de la tribu de Juda.]
44 Ceux (Et un homme) d’Israël leur répondirent : Le roi nous considère comme étant dix fois plus que vous ; et ainsi David nous appartient plus qu’à vous. Pourquoi nous avez-vous fait cette injure, et pourquoi n’avons-nous pas été avertis les premiers pour ramener notre roi ? Mais ceux de Juda répondirent un peu (plus) durement à ceux d’Israël. [19.43 Nous sommes, etc. ; puisque nous sommes dix tribus contre une, celle de Juda. ― Littéralement : Je suis, etc. Le singulier qui existe dans les verbes et les pronoms de ce verset, aussi bien dans le texte original que dans la Vulgate, ne saurait être reproduit en français, sans fausser évidemment le sens.]

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