/   /   /  Luc 7:9     

Luc 7.9
Bible de Sacy


Guérison d’un esclave à Capernaüm

1 Après qu’il eut achevé tout ce discours devant le peuple qui l’écoutait, il entra dans Capharnaüm.
2 Il y avait là un centenier, dont le serviteur, qu’il aimait beaucoup, était fort malade, et près de mourir.
3 Et ayant entendu parler de Jésus, il lui envoya quelques-uns des sénateurs juifs, pour le supplier de venir guérir son serviteur.
4 Étant donc venus trouver Jésus, ils l’en conjuraient avec grande instance, en lui disant : C’est un homme qui mérite que vous lui fassiez cette grâce :
5 car il aime notre nation ; et il nous a même bâti une synagogue.
6 Jésus s’en alla donc avec eux ; et comme il n’était plus guère loin de la maison, le centenier envoya ses amis au-devant de lui, pour lui dire de sa part : Seigneur ! ne vous donnez point tant de peine : car je ne mérite pas que vous entriez dans mon logis.
7 C’est pourquoi je ne me suis pas même cru digne d’aller vous trouver ; mais dites seulement une parole, et mon serviteur sera guéri :
8 car quoique je ne sois qu’un homme soumis à d’autres, ayant néanmoins des soldats sous moi, je dis à l’un, Allez là, et il y va ; et à l’autre, Venez ici, et il y vient ; et à mon serviteur, Faites cela, et il le fait.
9 Jésus ayant entendu ces paroles, admira cet homme ; et se tournant vers le peuple qui le suivait, il leur dit : Je vous le dis en vérité, je n’ai point trouvé tant de foi dans Israël même.
10 Et ceux que le centenier avait envoyés, étant retournés chez lui, trouvèrent ce serviteur qui avait été malade, parfaitement guéri.

Résurrection à Naïn

11 Le jour suivant Jésus allait en une ville appelée Naïm, et ses disciples l’accompagnaient avec une grande foule de peuple.
12 Lorsqu’il était près de la porte de la ville, il arriva qu’on portait en terre un mort, qui était fils unique de sa mère, et cette femme était veuve ; et il y avait une grande quantité de personnes de la ville avec elle.
13 Le Seigneur l’ayant vue, fut touché de compassion envers elle, et lui dit : Ne pleurez point.
14 Puis s’approchant, il toucha le cercueil : ceux qui le portaient s’arrêtèrent ; alors il dit : Jeune homme, levez-vous ; je vous le commande.
15 En même temps le mort se leva en son séant, et commença à parler ; et Jésus le rendit à sa mère.
16 Tous ceux qui étaient présents, furent saisis de frayeur, et ils glorifiaient Dieu, en disant : Un grand prophète a paru au milieu de nous, et Dieu a visité son peuple.
17 Le bruit de ce miracle qu’il avait fait, se répandit dans toute la Judée et dans tout le pays d’alentour.

Jean-Baptiste vu par Jésus

18 Les disciples de Jean lui ayant rapporté toutes ces choses,
19 il en appela deux, et les envoya à Jésus, pour lui dire : Êtes-vous celui qui doit venir ? ou devons-nous eu attendre un autre ?
20 Ces hommes étant venus trouver Jésus, ils lui dirent : Jean-Baptiste nous a envoyés à vous, pour vous dire : Êtes-vous celui qui doit venir ? ou devons-nous en attendre un autre ?
21 Jésus à l’heure même délivra plusieurs personnes des maladies et des plaies dont ils étaient affligés , et des malins esprits qui les possédaient ; et il rendit la vue à plusieurs aveugles ;
22 après quoi il leur répondit en ces termes : Allez rapporter à Jean ce que vous venez d’entendre et de voir : Que les aveugles voient, que les boiteux marchent, que les lépreux sont guéris, que les sourds entendent, que les morts ressuscitent, que l’Évangile est annoncé aux pauvres ;
23 et que bienheureux est celui qui ne prendra point de moi un sujet de scandale et de chute.
24 Ceux qui étaient venus de la part de Jean s’en étant retournés, Jésus s’adressa au peuple, et leur parla de Jean en cette sorte : Qu’êtes-vous allés voir dans le désert ? un roseau agité du vent ?
25 Qu’êtes-vous, dis-je , allés voir ? un homme vêtu avec luxe et avec mollesse ? Vous savez que c’est dans les palais des rois que se trouvent ceux qui sont vêtus magnifiquement, et qui vivent dans les délices.
26 Qu’êtes-vous donc allés voir ? un prophète ? Oui, certes, je vous le dis, et plus qu’un prophète.
27 C’est de lui qu’il est écrit : J’envoie devant vous mon ange, qui vous préparera la voie.
28 Car je vous déclare, qu’entre tous ceux qui sont nés de femmes, il n’y a point de plus grand prophète que Jean-Baptiste : mais celui qui est le plus petit dans le royaume de Dieu, est plus grand que lui.
29 Tout le peuple et les publicains l’ayant entendu, ont justifié la conduite de Dieu, ayant été baptisés du baptême de Jean.
30 Mais les pharisiens et les docteurs de la loi ont méprisé le dessein de Dieu sur eux, ne s’étant point fait baptiser par Jean.
31 À qui donc, ajouta le Seigneur, comparerai-je les hommes de ce temps-ci ? et à qui sont-ils semblables ?
32 Ils sont semblables à ces enfants qui sont assis dans la place, et qui se parlant les uns aux autres, disent : Nous vous avons joué de la flûte, et vous n’avez point dansé ; nous avons chanté des airs lugubres, et vous n’avez point pleuré.
33 Car Jean-Baptiste est venu ne mangeant point de pain, et ne buvant point de vin ; et vous dites de lui : Il est possédé du démon.
34 Le Fils de l’homme est venu mangeant et buvant, et vous dites : C’est un homme de bonne chère, et qui aime à boire du vin : c’est l’ami des publicains et des gens de mauvaise vie.
35 Mais la sagesse a été justifiée par tous ses enfants.

Une femme verse du parfum sur Jésus

36 Un pharisien ayant prié Jésus de manger chez lui, il entra en son logis, et se mit à table.
37 En même temps une femme de la ville, qui était de mauvaise vie, ayant su qu’il était à table chez ce pharisien, y vint avec un vase d’albâtre, plein d’huile de parfum ;
38 et se tenant derrière lui à ses pieds, elle commença à les arroser de ses larmes, et elle les essuyait avec ses cheveux, les baisait, et y répandait ce parfum.
39 Ce que voyant le pharisien qui l’avait invité, il dit en lui-même : Si cet homme était prophète, il saurait qui est celle qui le touche, et que c’est une femme de mauvaise vie.
40 Alors Jésus prenant la parole, lui dit : Simon, j’ai quelque chose à vous dire. Il répondit : Maître ! dites.
41 Un créancier avait deux débiteurs : l’un lui devait cinq cents deniers, et l’autre cinquante ;
42 mais comme ils n’avaient pas de quoi les lui rendre, il leur remit à tous deux leur dette : lequel des deux l’aimera donc davantage ?
43 Simon répondit : Je crois que ce sera celui auquel il a plus remis. Jésus lui dit : Vous avez fort bien jugé.
44 Et se tournant vers la femme, il dit à Simon : Voyez-vous cette femme ? Je suis entré dans votre maison : vous ne m’avez point donné d’eau pour me laver les pieds ; et elle, au contraire, a arrosé mes pieds de ses larmes, et les a essuyés avec ses cheveux.
45 Vous ne m’avez point donné de baiser ; mais elle, depuis qu’elle est entrée, n’a cessé de baiser mes pieds.
46 Vous n’avez point répandu d’huile sur ma tête ; et elle a répandu ses parfums sur mes pieds.
47 C’est pourquoi je vous déclare, que beaucoup de péchés lui sont remis, parce qu’elle a beaucoup aimé : mais celui à qui on remet moins, aime moins.
48 Alors il dit à cette femme : Vos péchés vous sont remis.
49 Et ceux qui étaient à table avec lui, commencèrent à dire en eux-mêmes : Qui est celui-ci, qui remet même les péchés ?
50 Et Jésus dit encore à cette femme  : Votre foi vous a sauvée ; allez en paix.

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