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Matthieu 27.18
Parole Vivante


Jésus devant le gouverneur romain

1 L’aube s’était levée. Tous les chefs des prêtres et les responsables du peuple prirent ensemble, dans leur Conseil, la décision de faire exécuter la sentence de mort prononcée contre Jésus.
2 Ils le firent ligoter avec des chaînes et le conduisirent chez Pilate, le gouverneur, pour le remettre entre ses mains.
3 En voyant que Jésus était condamné, Judas, qui l’avait trahi, fut pris de remords. Il retourna auprès des chefs des prêtres et des responsables du peuple et leur rapporta les trente pièces d’argent
4 en disant :
— J’ai eu tort de trahir un innocent et de le livrer à la mort.
Mais ils lui répliquèrent :
— Qu’est-ce que cela peut nous faire ? Cela ne nous regarde pas, c’est ton affaire !

5 Judas jeta les pièces d’argent dans le temple et s’enfuit pour aller se pendre.

6 Les chefs des prêtres ramassèrent l’argent et déclarèrent :
— On n’a pas le droit de verser cette somme dans le trésor du temple avec les dons, car c’est le salaire d’un meurtre.

7 Ils tinrent conseil pour décider de l’emploi de cet argent. Finalement, ils convinrent d’acheter le champ du potier et d’en faire un cimetière pour (les pèlerins) venus de l’étranger (et décédés pendant leur séjour à Jérusalem).
8 Voilà pourquoi ce champ s’appelle encore de nos jours ainsi : la terre du sang.

9 Ainsi se réalisa la prédiction du prophète Jérémie :
Ils ont pris les trente pièces d’argent,
le prix auquel ils ont estimé
celui qui est précieux par-dessus toutes choses.
Oui, c’est à ce prix-là que l’ont évalué
les descendants d’Israël et qu’ils l’ont vendu.

10 Ces trente pièces, ils les ont données
pour acheter le champ du potier,
comme le Seigneur m’avait ordonné de l’écrire.
11 Jésus comparut devant le gouverneur qui procéda à son interrogatoire :
— C’est toi le roi des Juifs ? lui demanda-t-il.
— Tu le dis toi-même, répondit Jésus.

12 Mais ensuite, quand les chefs des prêtres et les responsables du peuple vinrent l’accuser, il ne répondit que par le silence.

13 Alors, Pilate lui demanda :
— Tu n’entends pas tout ce qu’ils disent contre toi ?

14 Mais au grand étonnement du gouverneur, Jésus ne répondit sur aucun point.

15 À chaque fête de Pâque, le gouverneur avait l’habitude d’accorder au peuple l’amnistie d’un prisonnier : il leur relâchait celui que la foule demandait.
16 Or, il y avait à ce moment-là sous les verrous, un prisonnier célèbre nommé Barabbas.

17 En voyant la foule rassemblée, Pilate leur posa donc la question :
— Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche, Barabbas ou Jésus, celui qu’on appelle le Messie ?

18 En effet, il s’était bien rendu compte que c’était par pure jalousie que les chefs des prêtres et les responsables du peuple lui avaient livré Jésus.

19 Pendant qu’il siégeait sur sa tribune, sa femme lui fit transmettre un message disant :
— Ne te mêle pas de l’affaire de cet homme : il est innocent. J’ai fait, cette nuit, des rêves affreux à son sujet et j’en ai été fort tourmentée.

20 Cependant, les chefs des prêtres et les responsables du peuple travaillèrent la foule pour la persuader de réclamer la libération de Barabbas et d’exiger la mort de Jésus.

21 Aussi, quand le gouverneur redemanda à la foule :
— Alors, lequel des deux voulez-vous que je vous relâche ?
Ils crièrent :
— Barabbas !

22 — Mais alors, insista Pilate, qu’est-ce que je dois faire de Jésus qu’on appelle le Messie ?
Et tous, d’une seule voix, répondirent :
— Crucifie-le !

23 — Mais enfin, reprit Pilate, qu’a-t-il fait de mal ?
Eux, cependant, se mirent à crier tous ensemble de plus en plus fort :
— À la croix ! À la croix !

24 Quand Pilate vit qu’il n’aboutissait à rien, mais qu’au contraire, l’excitation de la foule augmentait, il se fit apporter de l’eau et, devant tous, il se lava les mains en disant :
— Vous en êtes témoins : moi, je ne prends aucune responsabilité dans la mort de cet homme droit, à vous d’en répondre !

25 Et tout le peuple s’écria :
— Nous la prenons : que les suites de sa mort retombent sur nous et nos enfants !

26 Alors, Pilate leur relâcha Barabbas. Quant à Jésus, après l’avoir fait battre à coups de fouet, il le leur abandonna pour être crucifié.
27 Les soldats du gouverneur traînèrent Jésus vers l’intérieur du palais et rassemblèrent tout le bataillon autour de lui.
28 On lui arracha ses habits et on jeta sur lui un manteau écarlate.
29 Ils fabriquèrent une couronne en tressant des rameaux d’épineux, puis ils la lui enfoncèrent sur la tête. Dans sa main droite, on lui donna un bambou en guise de sceptre. Après quoi, ils se mirent à faire des génuflexions devant lui en répétant sur un ton sarcastique : « Salut, roi des Juifs ! »
30 Puis, ils lui crachèrent au visage et, prenant le bambou, ils lui en assénèrent des coups sur la tête.
31 Quand ils eurent fini de se moquer de lui, ils lui arrachèrent le manteau, lui remirent ses habits et l’emmenèrent pour le crucifier.

Crucifixion et mort de Jésus

32 À la sortie de la ville, ils croisèrent un nommé Simon, originaire de Cyrène (en Afrique). Ils le réquisitionnèrent de force pour lui faire porter la croix de Jésus.

33 Finalement, ils arrivèrent à un endroit nommé Golgotha, ce qui signifie : « Place du Crâne ».
34 Là, on voulut faire boire à Jésus du vin mélangé avec du fiel, mais quand il l’eut goûté, il refusa de le boire.
35 Après l’avoir cloué sur la croix, les soldats partagèrent ses vêtements entre eux en les tirant au sort.
36 Puis ils s’assirent pour monter la garde.

37 Au-dessus de la tête de Jésus, on avait fixé un écriteau avec le motif de sa condamnation : « Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs ».
38 Deux brigands furent crucifiés en même temps que lui. On plaça l’un à sa droite, l’autre à sa gauche.

39 Les passants lui lançaient des insultes. Avec des hochements de tête,
40 ils lui criaient :
— Hé ! toi qui voulais démolir le temple et le reconstruire en trois jours, commence donc par te sauver toi-même ! Si tu es réellement le Fils de Dieu, descends de la croix !

41 De même, les chefs des prêtres, ainsi que les interprètes de la loi et les responsables du peuple, l’accablaient de leurs sarcasmes en disant :

42 — Lui qui sauvait les autres, le voilà incapable de se sauver lui-même ! C’est ça, le roi d’Israël ? Qu’il descende donc de la croix, alors nous croirons en lui !
43 Il a compté sur Dieu. Eh bien, si Dieu s’intéresse à lui, qu’il le tire de là, à présent ! N’a-t-il pas dit : « Je suis le Fils de Dieu » ?
44 Les brigands crucifiés avec lui l’injuriaient de la même manière.
45 À partir de midi et jusqu’à trois heures de l’après-midi, tout le pays fut plongé dans l’obscurité.
46 Vers trois heures, Jésus poussa un grand cri :
— « Eli, Eli, lema sabachthani » ? Ce qui veut dire : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné » ?

47 Quand certains assistants entendirent ces paroles, ils s’exclamèrent :
— Le voilà qui appelle Élie !

48 L’un d’entre eux courut aussitôt prendre une éponge, qu’il imbiba de vinaigre et attacha au bout d’un bambou. Il la lui tendit pour le faire boire,
49 quand les autres lui dirent :
— Attends ! On va voir si Élie viendra le délivrer.

50 À ce moment, Jésus poussa de nouveau un grand cri et rendit l’esprit.
51 Et voici qu’au même instant, le rideau (qui séparait le lieu saint du lieu très-saint) dans le temple se fendit en deux en se déchirant de haut en bas. La terre trembla et les rochers éclatèrent.
52 Des tombes s’ouvrirent et les corps de plusieurs hommes de Dieu qui étaient morts ressuscitèrent.
53 Ils quittèrent leurs tombeaux et, après la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans la ville sainte, où beaucoup de personnes les aperçurent.
54 En voyant le tremblement de terre et tout ce qui se passait, l’officier romain et les soldats qui gardaient Jésus furent saisis d’épouvante et s’écrièrent :
— Vraiment, cet homme était bien le Fils de Dieu.
55 Il y avait aussi, à quelque distance de là, plusieurs femmes qui avaient suivi Jésus depuis la Galilée, pour être à son service.
56 Parmi elles, il y avait notamment Marie de Magdala, Marie, la mère de Jacques et de Joseph et la mère des fils de Zébédée.

Mise au tombeau du corps de Jésus

57 Vers le soir, un homme riche appelé Joseph, originaire de la ville d’Arimathée, se présenta. Lui aussi était devenu un disciple de Jésus.
58 Il se rendit auprès de Pilate et lui demanda le corps de Jésus. Pilate donna l’ordre de le lui remettre.
59 Alors, Joseph prit le corps, l’enroula dans un drap de lin très propre
60 et le déposa dans le tombeau tout neuf qu’il s’était fait tailler pour lui-même dans le roc. Puis il fit rouler une grosse pierre devant l’entrée du tombeau et s’en alla.
61 Or, Marie de Magdala et l’autre Marie restèrent assises là, en face de la tombe.
62 Le lendemain de ce vendredi, les chefs des prêtres et une délégation de pharisiens se rendirent ensemble chez Pilate
63 pour lui dire :
— Seigneur, nous nous sommes rappelé que de son vivant, cet imposteur a dit : « Après trois jours, je ressusciterai ».
64 Veuille donc donner des ordres pour que la tombe soit étroitement surveillée jusqu’à ce troisième jour. En effet, il faut à tout prix éviter que ses disciples ne viennent dérober le corps afin de pouvoir dire ensuite au peuple : « Il est ressuscité d’entre les morts ». Cette dernière tromperie serait encore pire que la première.
65 Pilate leur déclara :
— D’accord ! Voici des soldats. Assurez-vous de la protection du sépulcre et prenez toutes vos précautions pour le faire garder comme vous l’entendrez.
66 Ils partirent donc et firent surveiller la tombe en postant des sentinelles pour monter la garde, après avoir apposé, en leur présence, des scellés sur la pierre.

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