Lire la Bible en ligne dans la traduction de votre choix : Louis Segond 1910, Nouvelle Edition de Genève, Segond 21, Darby, Bible du Semeur, Bible Annotée, Ostervald, Martin, Sacy, Nouveau Testament Populaire, etc.
1 Or il arriva, pendant qu’Apollo était à Corinthe, que Paul, ayant parcouru les provinces supérieures, vint à Ephèse et trouva quelques disciples. 2 Et il leur dit : Avez-vous reçu l’Esprit-Saint en devenant croyants ? Mais ils lui répondirent : Nous n’avons pas même entendu dire s’il y a un Esprit-Saint. 3 Il leur dit : Quel baptême avez-vous donc reçu ? Ils dirent : Le baptême de Jean. 4 Alors Paul dit : Jean a baptisé le peuple du baptême de pénitence, en disant de croire en celui qui venait après lui, c’est-à-dire en Jésus. [19.4 Voir Matthieu, 3, 11 ; Marc, 1, 8 ; Luc, 3, 16 ; Jean, 1, 26 ; Actes des Apôtres, 1, 5 ; 11, 16.] 5 Lorsqu’ils eurent entendu cela, ils furent baptisés au nom du Seigneur Jésus. 6 Et après que Paul leur eut imposé les mains, l’Esprit-Saint vint sur eux ; et ils parlaient diverses langues et prophétisaient. [19.6 Imposé les mains : rite de la confirmation. — Parler diverses langues, etc., voir 1 Corinthiens, 14, 2.] 7 Ils étaient en tout environ douze hommes. 8 Etant entré dans la synagogue, il parla avec assurance pendant trois mois, discutant et persuadant au sujet du royaume de Dieu. 9 Mais comme quelques-uns s’endurcissaient et refusaient de croire, décriant (maudissant) la voie du Seigneur devant la multitude, il se retira d’eux, sépara les disciples, et il enseignait tous les jours dans l’école d’un certain Tyrannos. [19.9 Un certain Tyran. Ce personnage est inconnu. D’après les uns, c’était un Juif, qui enseignait dans une de ces écoles qu’on annexait quelquefois aux synagogues ; d’après les autres, c’était un philosophe païen qui était à la tête d’une école profane.] 10 Cela eut lieu pendant deux ans, de sorte que tous ceux qui habitaient en Asie, Juifs et Gentils, entendirent la parole du Seigneur. [19.10 En Asie, dans la partie de l’Asie Mineure dont les Romains avaient fait sous ce nom une province proconsulaire. Durant deux ans : Pendant ce séjour de deux ans à Ephèse, Paul écrivit plusieurs épîtres : celle aux Galates, la première aux Corinthiens, etc. — Tous ceux : hyperbole. — L’Asie proconsulaire.] 11 Et Dieu faisait des miracles extraordinaires par la main de Paul ; [19.11 Par la main de Paul. Voir Actes des Apôtres, 5, 12.] 12 à ce point qu’on appliquait sur les malades des mouchoirs et des ceintures qu’il avait portés, et leurs maladies s’éloignaient, et les mauvais esprits sortaient. [19.12 Des mouchoirs. Voir Luc, 19, 20.] 13 Alors quelques exorcistes juifs, qui allaient de lieu en lieu, essayèrent aussi d’invoquer le nom du Seigneur Jésus sur ceux qui avaient des esprits mauvais, en disant : Je vous adjure par (le) Jésus, que Paul prêche. [19.13. Juifs exorcistes, Juifs vagabonds, qui faisaient profession de chasser les démons.] 14 C’étaient sept fils du Juif Scéva, prince des prêtres, qui faisaient cela. [19.14 Scéva était prince des prêtres, c’est-à-dire probablement chef d’une des vingt-quatre familles sacerdotales. Il n’est pas dit qu’il résidât lui-même à Ephèse.] 15 Mais l’esprit mauvais leur répondit : Je connais Jésus, et je sais qui est Paul ; mais vous, qui êtes-vous ? 16 Et s’élançant sur eux, l’homme en qui était le démon très (le plus) mauvais se rendit maître de deux d’entre eux ; il les maltraita si fort, qu’ils s’enfuirent nus et blessés de cette maison. 17 Cela fut connu de tous les Juifs et de tous les gentils qui habitaient à Ephèse ; et ils furent tous saisis de crainte, et le nom du Seigneur Jésus fut glorifié. 18 Beaucoup de croyants venaient, confessant et déclarant ce qu’ils avaient fait. 19 Beaucoup de ceux qui avaient exercé les arts magiques (curieux, note) apportèrent leurs livres et les brûlèrent devant tout le monde ; et quand on en eut supputé le prix, on trouva la somme de cinquante mille deniers. [19.19 Les arts curieux ou magiques. La magie était en si grand honneur à Ephèse, que les formules magiques qu’on portait en Orient comme amulettes s’appelaient lettres éphésiennes. — Leurs livres, qui traitaient de la magie et en renfermaient les formules. — Cinquante mille deniers, 43.5 francs (en 1 900).] 20 Ainsi la parole de Dieu croissait avec force et s’affermissait. 21 Ces choses accomplies, Paul se proposa, poussé par l’Esprit, de traverser la Macédoine et l’Achaïe, et d’aller à Jérusalem ; il disait : Après que j’aurai été là, il faut que je voie aussi Rome. [19.21 La Macédoine et l’Achaïe. Voir Actes des Apôtres, 16, 9 et 18, 12. — Rome, la capitale de l’empire, avait déjà des chrétiens assez nombreux dans son sein.] 22 Et envoyant en Macédoine deux de ceux qui l’assistaient, Timothée et Eraste, il demeura pour quelque temps en Asie. [19.22 Timothée. Voir Actes des Apôtres, 16, 1. — Eraste est probablement le même qui est nommé dans la seconde Epître à Timothée (4, 20), mais il n’est pas possible de savoir si c’est celui qui est qualifié de trésorier de Corinthe dans l’Epître aux Romains, 16, 23.] 23 Mais il y eut en ce temps-là un grand trouble au sujet de la voie du Seigneur. 24 Car un certain orfèvre nommé Démétrius, en faisant de petits temples de Diane en argent, procurait aux ouvriers un gain considérable. [19.24 Démétrius faisait fabriquer de petits édicules qui représentaient le célèbre temple de Diane d’Ephèse, considéré par les anciens comme l’une des merveilles du monde. — La Diane d’Ephèse différait de la Diane grecque. Elle se rapprochait de l’Astarté syrienne et par conséquent de Vénus.] 25 Les assemblant avec les artisans du même métier, il dit : Hommes, vous savez que c’est de cette industrie que vient votre (notre) gain ; 26 et vous voyez, et vous entendez que non seulement à Ephèse, mais presque dans toute l’Asie, ce Paul persuade et détourne un grand nombre de personnes, en disant : Ce ne sont pas des dieux, ceux qui sont faits par la main des hommes. [19.26 Presque toute l’Asie proconsulaire. Voir Actes des Apôtres, 16, 6.] 27 Et il n’y a pas seulement péril pour nous que notre industrie ne tombe en discrédit, mais le temple de la grande Diane ne sera tenu pour rien, et la majesté de celle que toute l’Asie et tout l’univers honorent commencera à s’anéantir. 28 Ayant entendu ces paroles, ils furent remplis de colère, et ils s’écrièrent : Grande est la Diane des Ephésiens. (!) [19.28 Grande était le titre spécial de la Diane des Ephésiens.] 29 La ville fut remplie de confusion ; et d’un commun accord ils se précipitèrent au théâtre, entraînant Gaïus et Aristarque, macédoniens, compagnons de Paul. [19.29 Gaïus, inconnu, différent du Gaïus d’Actes des Apôtres, 20, 4. — Aristarque était de Thessalonique. Il était avec saint Paul à Rome (voir Actes des Apôtres, 27, 2) et il est mentionné comme collaborateur de l’Apôtre et prisonnier avec lui, voir Colossiens, 4, 10 et Philémon, 1, 24. D’après la tradition, il devint évêque d’Apamée.] 30 Paul voulait se montrer au peuple ; mais les disciples ne le permirent pas. 31 Quelques-uns même des Asiarques, qui étaient ses amis, envoyèrent vers lui, pour le prier de ne pas se présenter au théâtre. [19.31 Les Asiarques étaient les pontifes païens de l’Asie ; on les choisissait parmi les plus riches et les plus considérables de la province.] 32 Cependant les uns criaient une chose, les autres une autre ; car l’assemblée était confuse, et la plupart ne savaient pas pourquoi ils s’étaient réunis. 33 On fit sortir de la foule Alexandre, que les Juifs poussaient en avant. Cet Alexandre, ayant demandé le silence avec la main, voulait s’expliquer devant le peuple. 34 Mais dès qu’ils eurent reconnu qu’il était Juif, tous, d’une seule voix, crièrent pendant près de deux heures : Grande est la Diane des Ephésiens ! 35 Lorsque le scribe eut apaisé la foule, il dit : Habitants d’Ephèse, quel est celui des hommes qui ignore que la ville d’Ephèse est vouée au culte de la grande Diane, fille de Jupiter ? [19.35 Le scribe d’Ephèse était un fonctionnaire public chargé de la rédaction et de la garde des actes administratifs.] 36 Puis donc qu’on ne peut le contester, vous devez demeurer calmes, et ne rien faire inconsidérément. 37 Car vous avez amené ces hommes, qui ne sont ni des sacrilèges, ni des blasphémateurs de votre déesse. [19.37 Ni des blasphémateurs de votre déesse : « Paul et les siens avaient évité, par prudence, toute attaque directe contre le culte de Diane ; la simple exposition de la doctrine évangélique suffisait à leur cause » (CRAMPON)] 38 Que si Démétrius, et les artisans qui sont avec lui, ont à se plaindre de quelqu’un, des audiences publiques se tiennent, et il y a des proconsuls : qu’ils s’assignent les uns les autres. 39 Mais si vous avez une autre affaire à proposer, on pourrait en décider dans une assemblée légitime. 40 Car nous risquons d’être accusés de sédition pour ce qui s’est passé aujourd’hui, car nous n’avons aucune bonne raison à alléguer pour justifier cet attroupement. Quand il eut dit cela, il congédia l’assemblée.