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Marc 15.35
Vigouroux


Jésus devant le gouverneur romain

1 Dès le matin, les princes des prêtres, ayant délibéré avec les anciens, et les scribes, et tout le conseil, lièrent Jésus, l’emmenèrent, et le livrèrent à Pilate.
[15.1 Voir Matthieu, 27, 1 ; Luc, 22, 66 ; Jean, 18, 28. — Tout le conseil, le sanhédrin. Voir Matthieu, 26, 59. — A Pilate. Voir Matthieu, 27, 2.]
2 Et Pilate l’interrogea : Es-tu le roi des Juifs ? Jésus lui répondit : Tu le dis.
[15.2 Voir Jean, 18, 33.]
3 Les princes des prêtres l’accusèrent de beaucoup de choses.
[15.3 Voir Matthieu, 27, 12 ; Luc, 23, 2.]
4 Pilate l’interrogea de nouveau, en disant : Tu ne réponds rien ? Vois de combien de choses ils t’accusent.
5 Mais Jésus ne répondit plus rien, de sorte que Pilate était étonné.
6 Or, le jour de la fête, il avait coutume de leur délivrer un des prisonniers, celui qu’ils demandaient.
[15.6 A un des jours de la fête ; c’est-à-dire à la fête, pendant la fête de pâque. Comparer à Matthieu, 27, 15 et Jean, 18, 39.]
7 Il y en avait un, nommé Barabbas, qui avait été emprisonné avec des séditieux, pour un meurtre qu’il avait commis dans une émeute.
[15.7 Barabbas. Voir Matthieu, 27, 16.]
8 La foule, étant montée, se mit à réclamer ce qu’il leur accordait toujours.
9 Pilate leur répondit, et dit : Voulez-vous que je vous délivre le toi des Juifs ?
10 Car il savait que c’était par envie que les princes des prêtres l’avaient livré.
11 Mais les pontifes excitèrent la foule à demander qu’il délivrât plutôt Barabbas.
12 Pilate, prenant de nouveau la parole, leur dit : Que voulez-vous donc que je fasse du toi des Juifs ?
[15.12 Voir Matthieu, 27, 22 ; Luc, 23, 14.]
13 Mais ils crièrent de nouveau : crucifie-le.
[15.13 Voir Jean, 18, 40.]
14 Pilate, cependant, leur disait : Mais quel mal a-t-il fait ? Et ils criaient encore plus fort : Crucifie-le.
15 Pilate, voulant satisfaire le peuple, leur remit Barabbas, et après avoir fait flagellé Jésus, il le livra pour être crucifié.
[15.15 Déchiré. Voir sur ce mot, Matthieu, 21, 35.]
16 Alors les soldats le conduisirent dans la cour du prétoire ; puis ils rassemblent toute la cohorte.
[15.16 Voir Matthieu, 27, 27 ; Jean, 19, 2. — La cohorte romaine se composait de six cent vingt-cinq hommes. — Dans la cour du prétoire. Voir Matthieu, note 27.27.]
17 Ils le revêt(ir)ent de pourpre, et lui mettent (mirent) sur la tête une couronne d’épines qu’ils avaient tressée.
[15.17 Ils le revêtirent de pourpre. Voir Matthieu, 27, 28. — Et tressant une couronne d’épines. Voir Matthieu, 27, 29. Ils se moquent de lui comme roi, d’après l’accusation judaïque (saint Bède).]
18 Ils se mirent ensuite à le saluer : Salut, roi des Juifs.
19 Ils lui frappaient la tête avec un roseau, et crachaient sur lui, et fléchissant les genoux, ils l’adoraient.
20 Après s’être moqués de lui, ils lui ôtèrent la pourpre, et lui remirent ses vêtements ; puis ils l’emmenèrent pour le crucifier.

Crucifixion et mort de Jésus

21 Et ils contraignirent un certain Simon de Cyrène, père d’Alexandre et de Rufus, qui passait par là en revenant des champs, de porter la croix de Jésus.
[15.21 Voir Matthieu, 27, 32 ; Luc, 23, 26. — Sur la croix et Simon de Cyrène, voir Matthieu, note 27.32. Saint Marc nomme ses deux fils, probablement parce qu’ils devinrent chrétiens. Rufus est sans doute celui que saint Paul nomme, voir Romains, 16, 13, parmi ceux à qui il envoie ses salutations.]
22 Ils le conduisirent ainsi au lieu appelé Golgotha ; ce qui signifie : lieu du Calvaire.
[15.22 Golgotha, Calvaire. Voir Matthieu, 27, 33. C’est une tradition hébraïque que sur le Golgotha avait eu lieu le sacrifice d’Abraham (saint Jérôme).]
23 Et ils lui donnaient à boire du vin mêlé de myrrhe ; mais il n’en prit pas.
24 Après l’avoir crucifié, ils partagèrent ses vêtements, tirant au sort ce que chacun en apporterait.
[15.24 Voir Matthieu, 27, 35 ; Luc, 23, 34 ; Jean, 19, 23. — Et l’ayant crucifié. Voir Matthieu, note 27.35. La tunique seule fut tirée au sort (saint Augustin).]
25 C’était la troisième heure quand ils le crucifièrent.
[15.25 La troisième heure ; c’est-à-dire la fin de la troisième heure, ou environ la sixième, comme le dit saint Jean, 19, 14.]
26 Et l’inscription qui indiquait la cause de sa condamnation portait : Le roi des Juifs.
[15.26 Le roi des Juifs. Voir Matthieu, 27, 37.]
27 Ils crucifièrent avec lui deux voleurs, l’un à sa droite, et l’autre à sa gauche.
28 Ainsi fut accomplie cette parole de l’Ecriture : Il a été rangé parmi les criminels.
[15.28 Voir Isaïe, 53, 12.]
29 Les passants le blasphémaient, branlant la tête, et disant : Eh ! Toi qui détruis le temple de Dieu et qui le rebâtis en trois jours,
[15.29 Voir Jean, 2, 19. — Le temple, en grec naos. Voir Marc, 14, 58.]
30 sauve-toi toi-même, en descendant de la croix.
31 Pareillement, les princes des prêtres, se moquant de lui avec les scribes, se disaient l’un à l’autre : Il a sauvé les autres ; et il ne peut se sauver lui-même.
[15.31 Ils se condamnent eux-mêmes en disant que Jésus a fait des miracles.]
32 Que le Christ, le roi d’Israël, descende maintenant de la croix, afin que nous voyions et que nous croyions ! Ceux qui avaient été crucifiés avec lui l’insultaient aussi.
33 La sixième heure étant venue, les ténèbres couvrirent toute la terre, jusqu’à la neuvième heure.
[15.33 La sixième heure venue ; c’est-à-dire midi. La neuvième heure : trois heures de l’après-midi.]
34 Et à la neuvième heure, Jésus poussa un grand cri, en disant : Eloï, Eloï, lamma sabacthani ? Ce qui signifie : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’avez-vous abandonné ?
[15.34 Voir Matthieu, 27, 46. — A la neuvième heure ; c’est-à-dire à trois heures de l’après-midi. — Eloï, Eloï, etc. Ces paroles sont prises de Psaumes, 21, 2. Dieu abandonne le Christ non parce que la divinité se sépara de l’humanité, mais parce qu’il le livra à la douleur.]
35 Quelques-uns de ceux qui étaient présents, l’ayant entendu, disaient : Voici qu’il appelle Elie.
36 Et l’un d’eux courut, et remplit une éponge de vinaigre ; et l’ayant mise au bout d’un roseau, il lui présentait à boire, en disant : Laissez ; voyons si Elie viendra le détacher.
[15.36 Emplit de vinaigre une éponge. Voir Jean, 19, 29-30.]
37 Mais Jésus, ayant poussé un grand cri, expira.
[15.37 Jésus… expira. Voir Matthieu, 27, 50.]
38 Alors le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas.
[15.38 Le voile du Saint des Saints. Voir Matthieu, 27, 51.]
39 Et le centurion qui était en face de Jésus, voyant qu’il avait expiré en poussant ce grand cri, dit : Cet homme était vraiment le Fils de Dieu.
[15.39 Le centurion. Voir Matthieu, 8, 5 et 27, 54.]
40 Il y avait là aussi des femmes qui regardaient de loin ; parmi elles étaient Marie-Madeleine, et Marie, Mère de Jacques le Mineur et de Joseph, et Salomé,
[15.40 Voir Matthieu, 27, 55. — Marie-Madeleine. Voir Matthieu, 27, 56. — Marie de Cléophas, mère de Jacques le Mineur, apôtre, et de Joseph. Voir Matthieu, 27, 56. — Et Salomé, la mère des fils de Zébédée, c’est-à-dire de saint Jacques le Majeur et de saint Jean l’Evangéliste.]
41 qui le suivaient et le servaient lorsqu’il était en Galilée ; et beaucoup d’autres encore, qui étaient montées avec lui à Jérusalem.
[15.41 Voir Luc, 8, 2.]

Mise au tombeau du corps de Jésus

42 Le soir étant déjà venu, comme c’était la préparation, c’est-à-dire la veille du sabbat,
[15.42 Voir Matthieu, 27, 57 ; Luc, 23, 50 ; Jean, 19, 38. — Le jour de la préparation, etc. Comparer à Matthieu, 27, 62. Avec le coucher du soleil commençait le repos du sabbat : il fallait se hâter.]
43 Joseph d’Arimathie, membre distingué du conseil, qui attendait, lui aussi, le royaume de Dieu, vint et entra hardiment chez Pilate, et demanda le corps de Jésus.
[15.43 Joseph d’Arimathie. Voir Matthieu, 27, 57. — Décurion, en grec bouleutês, membre du sanhédrin. — Lui demanda le corps de Jésus. Voir Matthieu, 27, 58.]
44 Pilate s’étonna qu’il fût mort si tôt ; et ayant fait venir le centurion, il lui demanda s’il était déjà mort.
[15.44 Pilate s’étonnait qu’il fût mort si tôt. « La mort venait ou de la perte du sang ou de la faim. On cite des crucifiés qui ont vécu deux ou trois jours et pouvaient parler. Â» (ROHAULT DE FLEURY.) « Quoique Pilate, quand on lui demanda le corps du Sauveur, s’étonnât qu’il fût déjà mort, cette surprise était d’un homme peu sensible et même peu attentif à tout ce que Jésus-Christ avait souffert dans le Prétoire, puisque la seule peine de flagellation et du couronnement d’épines était capable de faire mourir l’homme le plus robuste. Aussi il était si affaibli quand il sortit de la maison de Pilate, que le temps qu’il vécût depuis fut bien plus l’effet d’une vertu divine que d’une force humaine. Â» (THOMAS DE JESUS.)]
45 Et lorsqu’il s’en fut assuré par le centurion, il donna le corps à Joseph.
46 Joseph, ayant acheté un linceul, descendit Jésus de la croix, l’enveloppa dans le linceul, et le déposa dans un sépulcre qui était taillé dans le roc ; puis il roula une pierre à l’entrée du sépulcre.
[15.46 Le mit dans un sépulcre. Voir Matthieu, 27, 60.]
47 Cependant Marie-Madeleine, et Marie, mère de Joseph, regardaient où on le mettait.

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