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Ephésiens 5.14
Vigouroux


1 Soyez donc les imitateurs de Dieu, comme des enfants bien-aimés
2 et marchez dans l’amour, comme le Christ, qui nous a aussi aimés, et qui s’est livré lui-même pour nous à Dieu, comme une oblation et un sacrifice (une hostie) d’agréable odeur.
[5.2 Voir Jean, 13, 34 ; 15, 12 ; 1 Jean, 4, 21.]
3 Que la fornication, et toute impureté, ou l’avarice ne soient pas même nommées parmi vous, comme il convient à des saints ;
[5.3 Voir Colossiens, 3, 5.]
4 non plus que ce qui est déshonnête, les propos insensés, les paroles bouffonnes, toutes choses qui sont malséantes ; qu’on entende plutôt des actions de grâces.
5 Car, sachez-le bien, aucun fornicateur, aucun impudique, aucun avare, ce qui est une idolâtrie, n’a d’héritage dans le royaume du Christ et de Dieu.
6 Que personne ne vous séduise par de vains discours ; car c’est à cause de ces choses que la colère de Dieu vient sur les hommes rebelles (fils de la défiance, note).
[5.6 Voir Matthieu, 24, 4 ; Marc, 13, 5 ; Luc, 21, 8 ; 2 Thessaloniciens, 2, 3. — Les fils de la défiance ou de l’incrédulité. Voir sur cet hébraïsme, Ephésiens, 2, 2.]
7 N’ayez donc aucune part avec eux.
8 Car vous étiez autrefois ténèbres ; mais maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur. Marchez comme des enfants de lumière ;
9 car le fruit de la lumière consiste en toute sorte de bonté, de justice et de vérité.
10 Examinez ce qui est agréable à Dieu
11 et ne prenez pas part aux œuvres infructueuses des ténèbres, mais plutôt condamnez-les.
12 Car ce qu’ils pratiquent en secret, on a honte même de le dire (seulement).
13 Mais tout ce qui est condamné est manifesté par la lumière ; car tout ce qui est manifesté est lumière.
[5.13 Est lumière ; c’est-à-dire devient lumière ; hébraïsme, pour devient tout brillant de lumière, tout lumineux.]
14 C’est pourquoi il est (l’Ecriture, note) dit : Lève-toi, toi qui dors, relève-toi d’entre les morts, et le Christ t’illuminera.
[5.14 L’Ecriture dit. Trois passages différents d’Isaïe ont beaucoup de rapport avec la citation que fait ici l’Apôtre ; ce sont Isaïe, 9, 2 ; 26, 19 ; 60, 1-2. Mais il faut se rappeler que saint Paul cite rarement les textes de l’Ecriture dans leurs propres termes.]

15 Prenez donc garde, mes frères, de vous conduire avec circonspection ; non comme des insensés,
[5.15 Voir Colossiens, 4, 5.]
16 mais comme des sages ; rachetant le temps, parce que les jours sont mauvais.
[5.16 Rachetant le temps ; c’est-à-dire le faisant tourner à notre profit ; métaphore tirée de ce qui se pratique dans le commerce. On est attentif à toutes les occasions qui se présentent de faire un bon marché, et d’acheter quelque chose de précieux. On ne néglige rien pour acheter ou vendre à profit. — Les jours sont mauvais ; c’est-à-dire pleins de tentations et de périls, qui nous exposent à toute heure au danger de nous perdre.]
17 C’est pourquoi ne devenez pas inconsidérés, mais comprenez quelle est la volonté de Dieu.
[5.17 Voir Romains, 12, 2 ; 1 Thessaloniciens, 4, 3.]

Les relations mutuelles

18 Et ne vous enivrez pas de vin, c’est de la débauche (qui renferme la luxure) ; mais remplissez-vous du Saint-Esprit
19 vous entretenant par des psaumes, et des hymnes, et des cantiques spirituels, chantant et psalmodiant dans (du fond de) vos cœurs au Seigneur ;
20 rendant grâces sans cesse pour toutes choses à Dieu le Père, au nom de Notre Seigneur Jésus-Christ ;
[5.20 Pour toutes choses, joies et peines. — Au nom de Notre Seigneur Jésus-Christ, puisque c’est en vue de ses mérites que Dieu nous accorde ses grâces.]
21 vous soumettant les uns aux autres dans la crainte du Christ.
22 Que les femmes soient soumises à leurs maris, comme au Seigneur ;
[5.22 Voir Genèse, 3, 16 ; Colossiens, 3, 18 ; 1 Pierre, 3, 1.]
23 car le mari (l’homme) est le chef de la femme, comme le Christ est le chef de l’Eglise, qui est son corps, et dont il est le Sauveur.
[5.23 Voir 1 Corinthiens, 11, 3.]
24 Or, de même que l’Eglise est soumise au Christ, de même aussi les femmes doivent être soumises à leurs maris en toutes choses.
[5.24 L’Eglise, selon saint Paul, obéit toujours à Jésus-Christ ; par conséquent elle ne se séparera jamais de lui, et ne deviendra jamais adultère.]
25 Vous, maris, aimez vos femmes, comme le Christ aussi a aimé l’Eglise, et s’est livré lui-même pour elle,
[5.25 Voir Colossiens, 3, 19.]
26 afin de la sanctifier, après l’avoir purifiée dans le baptême d’eau par la parole de vie,
[5.26 Par la parole de vie, les Pères, en général, entendent les paroles que l’on prononce en baptisant, et qui constituent la forme du baptême.]
27 pour se la présenter lui-même comme une Eglise glorieuse, n’ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et immaculée.
[5.27 Non seulement l’Eglise triomphante, mais l’Eglise militante elle-même réunit les qualités décrites ici par l’Apôtre, si on la considère par rapport à son chef, Jésus-Christ, à sa doctrine, à ses sacrements, à ses lois, à ses membres même, tels que les âmes justes et fidèles qui, malgré quelques imperfections légères, sont cependant ornées de la grâce sanctifiante.]
28 De même les maris aussi doivent aimer leurs femmes comme leurs propres corps. Celui qui aime sa femme s’aime lui-même.
[5.28 Ainsi : l’amour des époux a pour but final leur sanctification mutuelle.]
29 Car jamais personne n’a haï sa propre chair ; mais il la nourrit et la soigne, comme le Christ le fait pour l’Eglise
30 parce que nous sommes les membres de son corps, formés de sa chair et de ses os.
31 C’est pourquoi l’homme abandonnera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux seront une seule chair.
[5.31 Voir Genèse, 2, 24 ; Matthieu, 19, 5 ; Marc, 10, 7 ; 1 Corinthiens, 6, 16.]
32 Ce mystère (sacrement, note) est grand : Je dis cela par rapport au Christ et à l’Eglise.
[5.32 Ce sacrement est grand. « Dans les paroles d’Adam (voir verset 31), outre le sens littéral, Paul découvre une signification plus profonde, mystérieuse, dans son application aux rapports du Christ et de son Eglise : le Christ, l’homme par excellence a, dans son Incarnation, quitté son Père céleste et sa mère la synagogue, pour s’unir à l’humanité rachetée, l’Eglise sortie de son côté, c’est-à-dire de sa nature humaine glorifiée, et tous deux ne forment plus qu’un seul corps. Ce sens, Paul se contente de l’affirmer, et, sans plus de développement, il résume dans le verset suivant les devoirs de l’homme et de la femme. Ce verset dit, le Concile de Trente, insinue le caractère sacramentel du mariage chrétien. Â» (CRAMPON, 1885)]
33 Ainsi, que chacun de vous individuellement aime sa femme comme lui-même, et que la femme respecte (craigne) son mari.

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