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Jean 19.25
Grande Bible de Tours


1 Pilate prit alors Jésus, et le fit flageller.
2 Et les soldats ayant fait une couronne d’épines entrelacées, la posèrent sur sa tête, et le revêtirent d’un manteau de pourpre.
3 Puis ils venaient vers lui, et disaient : Salut, Roi des Juifs, et ils lui donnaient des soufflets.
4 Pilate sortit encore du prétoire, et dit aux Juifs : Je vous l’amène dehors, afin que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun crime*.
Pilate, à plusieurs reprises et publiquement, reconnaît l’innocence de Jésus. Sa faiblesse et sa lâche condescendance n’ont donc aucune excuse. Un juge doit avoir le courage de sa conviction, et prononcer la sentence selon le droit et la justice.
5 Jésus sortit donc, portant une couronne d’épines et un manteau de pourpre, et Pilate leur dit : Voilà l’homme*.
Pilate voulait émouvoir la compassion des Juifs en faveur d’un innocent. Vains efforts d’un juge qui n’a pas assez d’énergie pour suivre les avertissements de sa conscience.
6 Les princes des prêtres et leurs serviteurs, l’ayant vu, se mirent à crier en disant : Crucifiez-le ! crucifiez-le ! Pilate leur dit : Prenez-le vous-mêmes, et crucifiez-le ; car, pour moi, je ne trouve en lui aucun crime.
7 Les Juifs lui répondirent : Nous avons une loi, et selon cette loi il doit mourir, parce qu’il s’est fait Fils de Dieu
8 Ayant entendu ces paroles, Pilate craignit encore davantage.
9 Et, étant rentré dans le prétoire, il dit à Jésus : D’où êtes-vous ? Mais Jésus ne lui fit aucune réponse.
10 Alors Pilate lui dit : Vous ne me parlez pas ! ne savez-vous pas que j’ai le pouvoir de vous faire attacher à une croix, et que j’ai le pouvoir de vous délivrer ?
11 Jésus lui répondit : Vous n’auriez aucun pouvoir sur moi, s’il ne vous avait été donné d’en haut. C’est pourquoi celui qui m’a livré à vous est coupable d’un plus grand péché.
12 Depuis lors Pilate cherchait à le délivrer. Mais les Juifs criaient : Si vous le délivrez, vous n’êtes pas ami de César ; car quiconque se fait roi, se déclare contre César*.
Les Juifs, connaissant sans doute le caractère pusillanime du gouverneur romain, procèdent à son égard par voie d’intimidation. Mais ce cri des princes des prêtres est leur condamnation. Le sceptre est évidemment, et à leurs propres yeux, sorti des mains de Juda : Nous n’avons pas, disent-ils (vers. 15), d’autre roi que César.
13 Pilate, ayant entendu ces mots, mena Jésus hors du prétoire, et s’assit sur son tribunal, au lieu appelé Lithostrotos, et en hébreu Gabbatha.
14 C’était le jour de la préparation de la Pâque, vers la sixième heure ; et il dit aux Juifs : Voici votre Roi.
15 Mais ceux-ci criaient : Otez-le, ôtez-le du monde ! crucifiez-le ! Pilate leur dit : Crucifierai-je votre Roi ? Les princes des prêtres répondirent : Nous n’avons pas d’autre roi que César.
16 Alors il le leur livra pour être crucifié*. Ainsi ils prirent Jésus, et l’emmenèrent.
De ce texte il ressort clairement que ce sont les Juifs qui ont crucifié Jésus. Pilate le leur abandonna, par un consentement, coupable assurément, mais forcé en quelque sorte par la poursuite passionnée des princes des prêtres, des anciens et des représentants du peuple juif.

Crucifixion et mort de Jésus

17 Et, portant sa croix, il vint au lieu appelé le Calvaire, en hébreu Golgotha,
18 Où ils le crucifièrent, et deux autres avec lui, l’un d’un côté, l’autre de l’autre, et Jésus au milieu.
19 Pilate fit aussi une inscription qu’il fit placer sur la Croix. Il était écrit : JÉSUS DE NAZARETH, ROI DES JUIFS.
20 Cette inscription fut lue de beaucoup de Juifs, parce que le lieu où Jésus fut crucifié était près de la ville ; l’inscription était en hébreu, en grec et en latin.
21 Les princes des prêtres dirent donc à Pilate : N’écrivez pas : Roi des Juifs, mais qu’il a dit : Je suis le Roi des Juifs.
22 Pilate leur répondit : Ce que j’ai écrit est écrit.
23 Les soldats, après avoir crucifié Jésus, prirent ses vêtements et les divisèrent en quatre parts, une pour chaque soldat. Ils prirent aussi la tunique, et comme elle était sans couture et d’un seul tissu depuis le haut jusqu’en bas,
24 Ils se dirent entre eux : Ne la coupons pas, mais tirons au sort à qui l’aura ; afin que cette parole de l’Écriture fût accomplie : Ils ont partagé mes vêtements entre eux, et ils ont jeté ma robe au sort*. Ainsi firent les soldats.
Ps. XXI, 19.
25 Cependant la mère de Jésus, et la sœur de sa mère, Marie femme de Cléophas, et Marie Madeleine, se tenaient près de sa croix.
26 Jésus, ayant vu sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : Femme, voilà votre fils.
27 Puis il dit au disciple : Voilà votre mère. Et depuis cette heure ce disciple la prit comme sa mère.
28 Après cela, Jésus, sachant que toutes choses étaient accomplies, afin que l’Écriture fût accomplie, dit : J’ai soif*.
Ps. LXVIII, 22.
29 Et comme il y avait là un vase plein de vinaigre, les soldats en emplirent une éponge, et, l’entourant d’hysope, la lui présentèrent à la bouche.
30 Jésus, ayant donc pris le vinaigre, dit : Tout est consommé. Et, inclinant la tête, il rendit l’esprit.
31 Or, de peur que les corps ne restassent en croix le jour du sabbat, car c’en était la veille et la préparation, et ce jour était le grand jour du sabbat, les Juifs prièrent Pilate qu’on leur rompit les jambes et qu’on les enlevât.
32 Des soldats vinrent donc, et ils rompirent les jambes au premier et à l’autre qu’on avait crucifiés avec lui.
33 Mais étant venus à Jésus, et le voyant déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes ;
34 Mais un des soldats lui ouvrit le côté avec une lance, et il en sortit aussitôt du sang et de l’eau.
35 Celui qui l’a vu en rend témoignage, et son témoignage est véritable ; et il sait qu’il dit vrai, afin que vous le croyiez aussi*.
Le témoignage de saint Jean, affirmé ici d’une manière spéciale, était dirigé contre les erreurs de certains hérétiques qui affirmaient que Jésus n’avait pas réellement souffert.
36 Car ces choses ont été faites afin que cette parole de l’Écriture fût accomplie : Vous ne briserez aucun de ses os.
37 Il est dit encore dans un autre endroit de l’Écriture : Ils verront celui qu’ils ont percé.

Mise au tombeau du corps de Jésus

38 Après cela, Joseph d’Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret, parce qu’il craignait les Juifs, supplia Pilate de lui permettre d’enlever le corps de Jésus. Et Pilate le lui permit. Il vint donc et enleva le corps de Jésus.
39 Nicodème, qui était venu trouver Jésus la première fois durant la nuit, vint aussi avec environ cent livres d’une composition de myrrhe et d’aloès ;
40 Et ayant pris le corps de Jésus, ils l’enveloppèrent dans des linceuls avec des aromates, selon que les Juifs ont coutume d’ensevelir.
41 Or, au lieu où il avait été crucifié, il y avait un jardin, et dans ce jardin un sépulcre neuf, où personne n’avait encore été déposé.
42 Comme c’était la préparation des Juifs, et que ce sépulcre était proche, ils y placèrent Jésus.

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