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Destruction de Sodome et de Gomorrhe
1 (Cependant) Sur le soir deux anges vinrent à Sodome, lorsque (et) Lot était assis à la porte de la ville. Les ayant vus, il se leva, alla au-devant d’eux, et se prosterna jusqu’en terre. [19.1 Voir Hébreux, 13, 2. ― Et il se prosterna ; littéralement : Et il adora. Voir Genèse, 18, 2. ― A Sodome. Voir Genèse, note 13.10.] 2 Puis il leur dit : Venez, je vous prie (conjure), mes seigneurs, dans la maison de votre serviteur, et demeurez-y. Vous y laverez vos pieds, et demain vous continuerez votre chemin. Ils lui répondirent : Nous n’irons point chez vous, mais nous demeurerons dans la rue (sur la place). 3 (Mais) Il les pressa de nouveau avec grande instance, et les força de venir chez lui. Après qu’ils furent entrés en sa maison, il leur fit un festin ; il fit cuire des pains sans levain (azymes), et ils mangèrent. [19.3 Des azymes ; c’est-à-dire des pains ou des gâteaux faits sans levain.] 4 Mais avant qu’ils se fussent retirés pour se coucher, la maison fut assiégée par les habitants de cette ville, depuis les enfants jusqu’au vieillard ; tout le peuple s’y trouva. 5 Alors ayant appelé Lot, ils lui dirent : Où sont ces hommes qui sont entrés ce soir (cette nuit) chez toi ? Fais-les sortir, afin que nous les connaissions. 6 Lot sortit de sa maison ; et, ayant fermé la porte derrière lui, il leur dit : 7 Ne songez point, je vous prie, mes frères, ne songez point à commettre un si grand mal. 8 J’ai deux filles qui sont encore vierges ; je vous les amènerai : usez-en comme il vous plaira, pourvu que vous ne fassiez point de mal à ces hommes-là, parce qu’ils sont entrés à l’ombre de mon toit. [19.8 La proposition de Lot est en elle-même très coupable, mais le trouble et l’embarras où il se trouvait, et la charité qui le portait à défendre avec tant d’ardeur les devoirs sacrés de l’hospitalité, diminuent de beaucoup la gravité de son péché.] 9 Mais ils lui répondirent : Retire-toi. Et ils ajoutèrent : Tu es venu ici comme un étranger parmi nous, est-ce afin d’être notre juge ? Nous te traiterons donc toi-même encore plus mal qu’eux. Et ils se jetèrent sur (faisaient à) Lot avec (la plus) grande violence. Lorsqu’ils étaient déjà sur le point de rompre les portes, [19.9 Voir 2 Pierre, 2, 8.] 10 ces deux hommes qui étaient au dedans, prirent Lot par la main, et l’ayant fait entrer dans la maison, ils en fermèrent la porte 11 et frappèrent d’aveuglement tous ceux qui étaient au dehors, depuis le plus petit jusqu’au plus grand, de sorte qu’ils ne purent plus trouver la porte de la maison. [19.11 Voir Sagesse, 19, 16.] 12 Ils dirent ensuite à Lot : As-tu ici quelqu’un de tes proches, un gendre, ou des fils, ou des filles ? Fais sortir de cette ville tous ceux qui t’appartiennent ; 13 car nous allons détruire ce lieu, parce que le cri (la clameur) des abominations de ces peuples s’est élevé(e) de plus en plus devant le Seigneur, et il nous a envoyés pour les perdre. 14 Lot étant donc sorti, parla à ses gendres qui devaient épouser ses filles, et il leur dit : Sortez promptement de ce lieu, car le Seigneur va détruire cette ville. Mais ils s’imaginèrent qu’il disait cela en se moquant. 15 A la pointe du jour, les anges pressaient fort Lot de sortir, en lui disant : Lève-toi, et emmène ta femme et tes deux filles, de peur que tu ne périsses aussi toi-même dans la ruine (le châtiment) de cette ville. 16 Voyant qu’il différait toujours, ils le prirent par la main, car le Seigneur voulait le sauver, et ils prirent de même sa femme et ses deux filles. 17 (Et) L’ayant ainsi fait sortir de la maison, ils le conduisirent hors de la ville, et ils lui parlèrent de cette sorte : Sauve ta vie (ton âme) ; ne regarde point derrière toi, et ne t’arrêtez point dans tout le pays d’alentour ; mais sauve-toi sur la montagne, de peur que tu ne périsses aussi toi-même avec les autres. [19.17 Voir Sagesse, 10, 6. ― Ton âme ; c’est-à-dire ta vie, ta personne. Comparer à Genèse, 9, 5.] 18 (Et) Lot leur répondit : Seigneur 19 puisque votre serviteur a trouvé grâce devant vous, et que vous avez signalé envers lui votre grande miséricorde en me sauvant la vie (mon âme), considérez, je vous prie, que je ne puis me sauver sur la montagne, étant en danger que le malheur ne me surprenne auparavant, et que je meure. 20 Mais il y a près d’ici une ville où je puis fuir ; elle est petite, je puis m’y sauver. Vous savez qu’elle n’est pas grande, et elle me sauvera la vie (mon âme ne vivra-t-elle pas ?). 21 L’ange lui répondit : J’accorde encore cette grâce à la prière que tu me faites, de ne pas détruire la ville pour laquelle tu me parles. 22 Hâte-toi de te sauver en ce lieu-là, parce que je ne pourrai rien faire jusqu’à ce que tu y sois entré. C’est pour cette raison que cette ville fut appelé Ségor. [19.22 Voir Sagesse, 10, 6. ― Ségor, en hébreu Tsohar, signifie petit. ― Ce Ségor devait être différent de celui de Genèse, 13, 10. Voir Genèse, 14, 2.] 23 Le soleil se levait sur la terre au (en) même temps que Lot entra dans Ségor. 24 Alors le Seigneur fit descendre du Seigneur qui est au ciel (mettre à la fin) une pluie de soufre et de feu sur Sodome et sur Gomorrhe, [19.24 Voir Deutéronome, 29, 23 ; Isaïe, 13, 19 ; Jérémie, 50, 40 ; Ezéchiel, 16, 49 ; Osée, 11, 8 ; Amos, 4, 11 ; Luc, 17, 28 ; Jude, 1, 7.] [19.24-26 Pour traduire en mythes ou en faits purement naturels la destruction de Sodome et de Gomorrhe, et le changement de la femme de Lot en statue de sel, il faut non seulement s’inscrire en faux contre la tradition aussi constante qu’universelle des juifs et des chrétiens, mais encore violer les lois les plus sacrés de l’herméneutique et de l’exégèse.] 25 et il perdit ces villes, et tout le pays d’alentour, et tous les habitants des cités, et tout ce qui avait quelque verdure sur la terre. 26 Or la femme de Lot regarda derrière elle, et elle fut changée en une statue de sel. [19.26 Voir Luc, 17, 32.] 27 Or Abraham s’étant levé le matin, vint au lieu où il avait été auparavant avec le Seigneur, [19.27 Voir Genèse, 18, 1. ― Et venant ; la concision de la Vulgate rend cette addition indispensable pour le vrai sens du texte sacré.] 28 et regardant Sodome et Gomorrhe, et tout le pays d’alentour, il vit des cendres enflammées qui s’élevaient de la terre comme la fumée d’une fournaise. 29 Lorsque Dieu détruisait les villes de ce pays-là, il se souvint d’Abraham, et délivra Lot de la ruine de ces villes où il avait demeuré.
Descendance de Lot
30 Lot étant dans Ségor, eut peur (d’y périr,) s’il y demeurait. Il se retira donc sur la montagne avec ses deux filles, entra dans une caverne, et y demeura avec elles. 31 Alors l’aînée dit à la cadette : Notre père est vieux, et il n’est resté aucun homme sur la terre qui puisse nous épouser selon la coutume de tous les pays. 32 Donnons donc du vin à notre père, et enivrons-le, et dormons avec lui, afin que nous puissions conserver de la race de (une postérité à) notre père. 33 Elles donnèrent donc cette nuit-là du vin à boire à leur père ; et l’aînée dormit avec lui, sans qu’il sentît ni quand elle se coucha, ni quand elle se leva. 34 Le jour suivant l’aînée dit à la seconde : Tu sais que j’ai dormi hier avec mon père ; donnons-lui encore du vin à boire cette nuit, et tu dormiras aussi avec lui ; afin que nous conservions de la race (une postérité) de notre père. 35 (Et) Elles donnèrent donc encore cette nuit-là du vin à boire à leur père, et sa seconde fille dormit avec lui, sans qu’il sentît non plus ni quand elle se coucha, ni quand elle se leva. 36 Ainsi elles conçurent toutes deux de Lot leur père. 37 L’aînée enfanta un fils, et elle le nomma Moab. C’est lui qui est le père des Moabites, qui existent encore aujourd’hui. [19.37-38 C’est le père, etc., est mis elliptiquement pour : C’est le père des Moabites, des Ammonites qui existent encore aujourd’hui.] 38 La seconde enfanta aussi un fils, qu’elle appela Ammon, c’est-à-dire, le fils de mon peuple. C’est lui qui est le père des Ammonites, que nous voyons encore aujourd’hui.