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Jugement d’Israël et des Ammonites
1 Le Seigneur me parla encore, et me dit : 2 Fils de l’homme, tourne le visage du côté du midi*, parle vers le vent d’Afrique, prophétise contre la forêt de la campagne du midi*. Du côté de Jérusalem, qui était au midi à l’égard de la Chaldée. Les prophètes se tournaient ainsi du côté du pays contre lequel ils voulaient prophétiser. Contre Juda et Jérusalem, qui fleurissent par la multitude de leurs habitants comme une forêt par ses arbres. 3 Dis à cette forêt : Écoute la parole du Seigneur ; voici ce que dit le Seigneur Dieu : Je vais allumer en toi un feu qui consumera tout le bois vert et tout le bois sec ; la flamme de cet incendie ne s’éteindra pas, et toute la surface du pays sera brûlée du midi au septentrion, 4 Et toute chair verra que c’est moi, le Seigneur, qui ai allumé l’incendie, et il ne s’éteindra pas. 5 Je m’écriai alors : A, a, a, Seigneur Dieu, ils disent de moi : Celui-ci ne parle-t-il pas toujours en paraboles ? 6 Le Seigneur me parla encore en ces termes : 7 Fils de l’homme, tourne le visage contre Jérusalem, parle au sanctuaire, prophétise contre la terre d’Israël. 8 Dis à la terre d’Israël : Voici ce que dit le Seigneur Dieu : Je viens à toi, je vais tirer mon glaive du fourreau, et je tuerai au milieu de toi le juste et l’impie*. Il arrive souvent, dans les afflictions publiques, que les justes sont enveloppés avec les méchants, afin que ce qu’il y a encore d’imparfait en eux soit purifié par ces peines temporelles, et que leur vertu, ainsi éprouvée, se perfectionne et s’affermisse de plus en plus par la patience. 9 Et parce que je dois exterminer au milieu de toi le juste et l’impie, mon épée sortira du fourreau, contre toute chair, du midi jusqu’au septentrion, 10 Afin que toute chair sache que moi, le Seigneur, j’ai tiré mon glaive du fourreau pour ne plus l’y remettre. 11 Toi donc, fils de l’homme, pousse des soupirs jusqu’à te rompre les reins, gémis amèrement en leur présence. 12 Et lorsqu’ils te diront : Pourquoi gémis-tu ? tu répondras : C’est à cause du bruit que j’entends ; le voilà qui vient ; tous les cœurs sécheront de crainte, toutes les mains seront sans force, les esprits s’abattront, une sueur mortelle coulera de tous les genoux : il vient, et ma parole va s’accomplir, dit le Seigneur Dieu. 13 Le Seigneur me parla encore, et me dit : 14 Fils de l’homme, prophétise, et dis : Voici ce que dit le Seigneur Dieu : Parle. Le glaive, le glaive est aiguisé et poli*. Cette épée est la justice et la puissance de Dieu entre les mains de Nabuchodonosor. Elle est aiguisée, parce qu’elle est prête à exercer des châtiments avec rigueur ; elle est polie, parce que l’exécution qu’elle fera des arrêts de Dieu contre la ville de Jérusalem, doit être accompagnée d’un grand éclat et étonner tout l’univers. 15 Il est aiguisé pour immoler des victimes ; il est poli pour jeter un grand éclat. C’est toi, ô glaive, qui renverseras le sceptre de mon fils*, et qui couperas par le pied tous les arbres. Les princes et le peuple de Juda, qu’il avait toujours considérés comme ses enfants. 16 Je l’ai donné à polir pour qu’on le tienne en main ; il est aiguisé, il est poli pour être mis à la main de celui qui doit faire le carnage. 17 Fils de l’homme, crie et pousse des hurlements, car ce glaive est tiré contre mon peuple et contre tous les princes d’Israël qui fuiront à sa vue ; tous ont été livrés au glaive avec mon peuple. Frappe donc sur ta cuisse*, En signe de douleur. 18 Parce que ce glaive est éprouvé ; le sceptre même sera brisé et ne subsistera plus, dit le Seigneur Dieu. 19 Toi donc, fils de l’homme, prophétise et frappe dans tes mains. Que le glaive qui donne la mort frappe deux et trois fois*. C’est là le glaive du grand carnage, qui frappera d’étonnement, D’après saint Jérôme, ceci marque les trois invasions de Nabuchodonosor en Judée : 1° lorsqu’il s’assujettit Joakim (IV Rois, XXIV, 1.) ; 2° lorsqu’il fit prisonnier Jéchonias, nommé aussi Joachin (XXIV, 15) ; 3° lorsqu’il emmena Sédécias prisonnier à Babylone, après lui avoir crevé les yeux. (XXV, 7.) 20 Fera sécher les cœurs et multipliera les ruines. Je jetterai l’épouvante à toutes leurs portes devant la pointe de ce glaive, poli pour briller, et aiguisé pour tuer. 21 Glaive, aiguise-toi ; va à droite, à gauche, partout où la soif du meurtre te portera. 22 Moi je t’applaudirai en frappant des mains, et je donnerai un libre cours à mon indignation. C’est moi, le Seigneur, qui ai parlé. 23 Le Seigneur me parla de nouveau, et me dit : 24 Fils de l’homme, représente-toi deux chemins par où le roi de Babylone peut venir ; ces chemins sortent tous deux d’un même pays, et ce prince, étant dans une ville à l’entrée de ces deux chemins, tirera au sort dans la main pour savoir lequel il doit prendre. 25 Tu représenteras un chemin par où le glaive irait attaquer Rabbath, au pays des Ammonites, et un autre par où il viendrait en Juda, vers la très forte ville de Jérusalem. 26 Car le roi de Babylone s’est arrêté à l’entrée du chemin, là où il se divise en deux ; consultant les augures, mêlant des flèches, il a interrogé ses idoles, il a considéré les entrailles des victimes. 27 Le sort est tombé sur Jérusalem, et lui a fait prendre la droite*, afin qu’il dresse les béliers, qu’il n’ait que le carnage à la bouche, qu’il excite les cris et les frémissements de son armée, qu’il établisse des machines de guerre contre les portes de la ville, qu’il élève des chaussées, et qu’il bâtisse des forts. Dieu se servit de la superstition même de ce prince pour le déterminer à prendre le chemin de Jérusalem, plutôt que celui des Ammonites. 28 Cette consultation des oracles paraîtra un jeu aux enfants d’Israël, et ils s’imagineront que ce prince imite dans son oisiveté le repos du sabbat ; mais le souvenir de l’iniquité de Jérusalem le déterminera à venir la prendre. 29 C’est pourquoi voici ce que dit le Seigneur Dieu : Parce que vous avez fait revivre la mémoire de vos iniquités, que vous avez révélé vos prévarications et rendu publics vos péchés et toutes vos pensées criminelles ; oui, parce que vous avez fait revivre tous ces souvenirs, vous tomberez dans la main de vos ennemis. 30 Mais toi, profane ; toi, prince impie d’Israël, dont le jour est venu, et dont l’iniquité touche à son terme, 31 Voici ce que dit le Seigneur Dieu : Otez-lui la tiare, ôtez-lui la couronne. N’est-ce pas elle qui (sans raison) a élevé les petits et abaissé les grands ? 32 Iniquité, iniquité, iniquité, voilà sa couronne : elle cessera d’exister jusqu’à la venue de Celui à qui appartient le jugement, et je la lui remettrai*. Depuis Sédécias aucun prince de la race de David ne porta la couronne de Juda. Ce passage ne peut donc s’appliquer qu’à Jésus-Christ, dont la royauté s’étend sur tous les peuples, et qui est le juge suprême des vivants et des morts. 33 Et toi, fils de l’homme, prophétise, et dis : Voici ce que dit le Seigneur Dieu aux enfants d’Ammon ; et, pour leur opprobre, tu diras : Glaive, glaive, sors du fourreau pour égorger ; aiguise-toi pour tuer et pour briller. 34 Tandis qu’à ton sujet il n’y a que de fausses visions et des divinations mensongères, tombe (ô glaive !) sur la tête des impies, dont le jour est venu, et dont l’iniquité est à son terme*. Cette prophétie s’accomplit cinq ans après la prise de Jérusalem, lorsque, entre autres contrées voisines de la Judée, Nabuchodonosor ravagea le pays des Ammonites. 35 Après cela rentre dans ton fourreau, au lieu où tu as été créé ; je te jugerai dans la terre de ta naissance. 36 Je répandrai mon indignation sur toi, je soufflerai contre toi le feu de ma fureur, et je t’abandonnerai aux mains des insensés qui ont conspiré ta mort. 37 Tu seras la pâture du feu ; la terre nagera dans ton sang ; tu seras livré à l’oubli* ; car c’est moi, le Seigneur, qui ai parlé. Ceci se rapporte moins à Nabuchodonosor qu’à son royaume, qui fut détruit par Cyrus après avoir accompli sa destinée d’être l’instrument de la justice divine.