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Job 39.4
Grande Bible de Tours


1 Sais-tu dans quel temps les chèvres sauvages mettent bas au fond des rochers ? As-tu observé l’enfantement des biches* ?
Dieu veut faire connaître à Job la faiblesse de l’esprit humain : car si l’homme ignore ce que la nature fait dans les différents animaux, il ne doit pas vouloir approfondir les secrets impénétrables de la conduite de Dieu.
2 As-tu compté combien de mois elles portent leur fruit, et connais-tu le temps de leur délivrance ?
3 Elles se courbent pour mettre bas leurs petits, et elles leur donnent le jour en jetant des cris.
4 Ces petits se séparent et vont aux pâturages ; ils sortent, et ne reviennent plus vers elles.
5 Qui a laissé aller l’âne sauvage en liberté ? Qui a rompu ses liens ?
6 Je lui ai donné une maison dans la solitude, et des lieux de retraite dans une terre stérile.
7 Il méprise les assemblées des villes ; il n’entend point la voix d’un maître dur et impérieux.
8 Il regarde de tous côtés les montagnes où il trouvera ses pâturages, et il cherche partout des herbages verdoyants.
9 Le rhinocéros* voudra-t-il te servir ? Demeurera-t-il dans ton étable ?
Selon d’autres traducteurs, ce serait le buffle.
10 Le lieras-tu aux traits de la charrue, pour qu’il laboure et qu’il aplanisse la glèbe de tes vallons ?
11 Auras-tu confiance dans sa force ? Lui laisseras-tu le soin de ton labour ?
12 Crois-tu qu’il te rendra ce que tu auras semé, et qu’il remplira ton aire de blé ?
13 La plume de l’autruche est semblable à celle de la cigogne et de l’épervier.
14 Lorsqu’elle abandonne ses œufs sur la terre, est-ce toi qui les échaufferas dans la poussière ?
15 Elle oublie qu’on les foulera aux pieds, ou que les bêtes sauvages les écraseront.
16 Elle est dure et insensible pour ses petits, comme s’ils n’étaient pas les siens. Elle a rendu son travail inutile sans y être forcée par la crainte ;
17 Car Dieu l’a privée de sagesse et ne lui a point donné l’intelligence*.
C’est-à-dire cet instinct qu’il a donné aux autres animaux pour avoir soin de leurs petits.
18 Mais quand il en est temps*, elle élève ses ailes ; elle se rit du cheval et du cavalier.
Quand on vient pour la prendre.
19 Est-ce toi qui donneras au cheval sa force, qui lui feras pousser ses hennissements ?
20 Le feras-tu bondir comme les sauterelles ? Le souffle si fier de ses narines répand la terreur.
21 Il creuse du pied la terre, il s’élance avec audace, il court au-devant des bataillons.
22 Il méprise la peur ; le tranchant du glaive ne l’arrête pas.
23 Sur lui le bruit du carquois retentit ; le fer de la lance et du bouclier étincelle.
24 Il bouillonne, il frémit, il dévore la terre ; il n’écoute pas la trompette qui donne le signal de la retraite.
25 Mais entend-il sonner la charge, il dit : Allons. De loin il flaire le combat ; il entend l’exhortation des chefs et les cris de l’armée.
26 Est-ce par ta sagesse que l’épervier se couvre de plumes, en étendant ses ailes vers le midi ?
27 Est-ce à ton commandement que l’aigle prendra son essor, et qu’il ira placer son nid au sommet des rochers ?
28 Il habite le creux de la pierre ; il demeure sur les montagnes escarpées et les rocs inaccessibles.
29 De là il contemple sa proie, et ses yeux la découvrent au loin.
30 Ses petits sucent le sang, et partout où gît un corps mort, il paraît aussitôt.

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