/   /   /  Genèse 32:17     

Genèse 32.17
Grande Bible de Tours


1 Laban se leva avant le jour, embrassa ses fils et ses filles, les bénit et s’en retourna chez lui.

Préparatifs de la rencontre avec Ésaü

2 Jacob continua son chemin, et rencontra des anges de Dieu.
3 En les voyant, il dit : Voici le camp de Dieu ; et il appela ce lieu Mahanaïm, c’est-à-dire le Camp.
4 Il envoya des messagers à son frère. Ésaü dans la terre de Séir, au pays d’Édom* ;
En se fixant dans la région montagneuse de Séir, Ésaü abandonnait à Jacob la terre de Chanaan.
5 Et il leur donna cet ordre : Vous parlerez ainsi à Ésaü, mon seigneur : Jacob, votre frère, vous envoie dire ceci : J’ai demeuré comme étranger chez Laban, et j’y suis resté jusqu’à ce jour.
6 J’ai des bœufs, des ânes, des brebis, des serviteurs et des servantes ; et j’envoie maintenant vers mon Seigneur, afin de trouver grâce devant lui.
7 Les messagers de Jacob revinrent lui dire : Nous avons été vers votre frère Ésaü, et voici qu’il vient lui-même en grande hâte au-devant de vous avec quatre cents hommes.
8 Jacob fut saisi d’effroi ; dans sa frayeur, il divisa en deux bandes tous ceux qui étaient avec lui, ainsi que les troupeaux, les brebis, les bœufs et les chameaux,
9 En disant : Si Ésaü attaque et détruit une des troupes, l’autre qui restera sera sauvée*.
Saint Augustin remarque à cette occasion qu’il faut avoir confiance en Dieu, et recourir néanmoins aux moyens suggérés par la prudence humaine.
10 Jacob dit ensuite : Dieu d’Abraham mon père, Dieu de mon père Isaac, Seigneur qui m’avez dit : Retournez en votre pays et au lieu de votre naissance, et je vous comblerai de bienfaits ;
11 Je suis indigne de toutes vos miséricordes et de la fidélité avec laquelle vous m’avez gardé toutes les promesses que vous avez faites à votre serviteur. J’ai passé ce fleuve du Jourdain n’ayant qu’un bâton, et je reviens maintenant avec ces deux troupes.
12 Délivrez-moi de la main de mon frère Ésaü ; car je le crains beaucoup, de peur qu’à son arrivée il ne passe au fil de l’épée la mère avec les enfants.
13 Vous m’avez promis de me combler de biens, et de multiplier ma race comme le sable de la mer, dont les grains sont innombrables.
14 Jacob passa la nuit dans ce même lieu, et mit à part, pour en faire présent à Ésaü, son frère,
15 Deux cents chèvres, vingt boucs, deux cents brebis et vingt béliers ;
16 Trente femelles de chameaux avec leurs petits, quarante vaches, vingt taureaux, vingt ânesses et dix ânons.
17 Il envoya séparément chacun de ces troupeaux, qu’il fit conduire par ses serviteurs, auxquels il dit : Précédez-moi, et qu’il y ait de l’espace entre un troupeau et l’autre.
18 Il dit à celui qui marchait le premier : Si vous rencontrez mon frère Ésaü, et qu’il vous demande : A qui êtes-vous ? ou bien : Où allez-vous ? ou : A qui sont les animaux que vous menez ?
19 Vous répondrez : Ils appartiennent à Jacob, votre serviteur, qui les envoie en présent à mon seigneur Ésaü ; il vient lui-même après nous.
20 Il donna le même ordre au second, au troisième, et à tous ceux qui conduisaient les troupeaux, en leur disant : Lorsque vous rencontrerez Ésaü, vous emploierez les mêmes paroles.
21 Et vous ajouterez : Jacob, votre serviteur, vient lui-même après nous. Car Jacob disait : Je l’apaiserai par les présents qui vont devant moi ; et ensuite, quand je le verrai, peut-être me regardera-t-il favorablement.
22 Les présents précédèrent donc Jacob ; pour lui, il passa cette nuit dans son camp.
23 S’étant levé de bonne heure, il prit ses deux femmes et les deux servantes, avec ses onze fils, et passa le gué de Jaboc.
24 Après avoir fait passer tout ce qui était à lui,

Jacob à Peniel

25 Il resta seul, et un homme lutta avec lui jusqu’au matin*.
Jacob lutta contre un ange, qui représentait Dieu. (Voy. Osée, XII, 3 et 4.)
26 Celui-ci, voyant qu’il ne pouvait le surmonter, lui toucha le nerf de la cuisse, qui se sécha aussitôt ;
27 Et il lui dit : Laissez-moi aller, car l’aurore commence à monter dans le ciel. Jacob lui répondit : Je ne vous laisserai point aller si vous ne me bénissez.
28 Cet homme lui demanda : Comment vous appelez-vous ? Il lui répondit : Je m’appelle Jacob.
29 Et le même homme ajouta : On ne vous nommera plus à l’avenir Jacob, mais Israël* ; car si vous avez été fort contre Dieu, combien le serez-vous plus encore contre les hommes !
Le mot Israël signifie en hébreu fort contre Dieu.
30 Jacob lui fit ensuite cette demande : Dites-moi comment vous vous appelez. Il lui répondit : Pourquoi demandez-vous mon nom ? Et il le bénit en ce même lieu.
31 Jacob donna à ce lieu le nom de Phanuel, en disant : J’ai vu Dieu face à face, et mon âme a été sauvée.
32 Aussitôt qu’il eut passé Phanuel, le soleil se leva ; mais il se trouva boiteux d’une jambe.
33 C’est pour cette raison que jusqu’à ce jour les enfants d’Israël ne mangent point du nerf qui fut touché en la cuisse de Jacob et demeura sans mouvement.

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