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Job 14.21
Vigouroux


1 L’homme né de la femme vit peu de temps, et il est rempli de beaucoup de misères.
2 Comme une fleur, il germe et il est foulé aux pieds (brisé) ; il fuit comme l’ombre, et il ne demeure jamais dans le même état.
[14.2 Voir Job, 8, 9 ; Psaumes, 143, 4.]
3 Et vous jugez digne de vous d’ouvrir les yeux sur lui, et de le faire entrer en jugement avec vous ?
4 Qui peut rendre pur celui qui a été conçu dans l’impureté (d’un sang impur) ? N’est-ce pas vous seul qui le pouvez ?
[14.4 Voir Psaumes, 50, 4. ― Celui qui a été conçu, etc. Job fait évidemment allusion au péché originel ; aussi les Pères de l’Eglise, grecs et latins, se sont-ils servis de ce passage pour établir le dogme de la tache originelle, source de tous les maux et surtout de la concupiscence.]
5 Les jours de l’homme sont courts ; vous connaissez le nombre de ses mois ; vous avez marqué les bornes qu’il ne pourra franchir.
[14.5-6 Il faut évidemment faire violence à ce passage, pour y trouver, comme l’ont fait plusieurs hérétiques, de quoi établir une certaine fatalité ou destinée, qui impose une espèce de nécessité inévitable à tous les hommes, soit par leur mort, soit même pour toutes les actions de leur vie.]
6 Retirez-vous un peu de lui, afin qu’il se repose, jusqu’à ce que vienne le jour qu’il désire (désiré) comme le mercenaire.
7 Un arbre n’est pas sans espérance ; si on le coupe, il reverdit encore, et ses branches se multiplient.
8 Que sa racine ait vieilli dans la terre, et que son tronc soit mort dans la poussière,
[14.8 Si un tronc était entièrement mort, on ne pourrait, en aucune manière, lui faire pousser des rejetons ; mais il arrive souvent qu’un tronc qui paraît mort conserve encore, dans l’intérieur, quelque fibre vivante que l’humidité met en action.]
9 à peine aura-t-il senti l’eau, qu’il repoussera, et il se couvrira de feuilles comme lorsqu’il a été planté.
10 Mais quand l’homme est mort, dépouillé, consumé, dites-le-moi, que devient-il ?
[14.10 Où est-il, je vous prie ? Les vivants ne peuvent plus le trouver, le voir et lui parler.]
11 Semblable aux eaux qui se retirent de la mer, et à un fleuve qui tarit et se dessèche (il ne coule pas de nouveau),
[14.11 Elles n’y reviennent plus… il ne coule pas de nouveau. Ces mots ou autres semblables sont évidemment sous-entendus. Au reste les ellipses de ce genre se rencontrent souvent dans l’Ecriture.]
12 (ainsi) l’homme, lorsqu’il est mort, ne ressuscite pas ; jusqu’à ce que le ciel soit détruit, il ne se réveillera pas, et il ne sortira pas de son sommeil.
[14.12 Lorsqu’il s’est endormi ; lorsqu’il est mort. Ce qui est dit dans ce verset s’applique très vraisemblablement à la résurrection qui aura lieu à la fin du monde.]
13 Qui m’accordera que vous me cachiez dans le séjour des morts (protégiez dans l’enfer) jusqu’à ce que votre fureur soit passée, et que vous me marquiez un temps où vous vous souviendrez de moi ?
14 L’homme, une fois mort, vivra-t-il de nouveau ? Dans cette guerre où je me trouve maintenant, j’attends tous les jours que mon changement arrive.
[14.14 La suite du discours prouve que sous la forme d’une interrogation, Job exprime sa conviction intime. ― J’attends que mon changement vienne. Ces paroles et celles du verset suivant expriment encore éclairement le dogme de la résurrection.]
15 Vous m’appellerez, et je vous répondrai ; vous tendrez votre droite à l’œuvre de vos mains.
16 Vous avez (, à la vérité,) compté tous mes pas ; mais pardonnez-moi mes péchés.
[14.16 Voir Job, 31, 4 ; 34, 21 ; Proverbes, 5, 21.]
17 Vous avez scellé mes offenses comme dans un sac ; mais vous avez guéri mon iniquité.
[14.17 Vous avez scellé, etc. Vous avez mis comme en réserve mes offenses dans les trésors de votre justice ; mais la pénitence que j’en ai faite, et les maux dont vous m’avez accablé, me font espérer que mon iniquité est pardonnée.]
18 La (Une) montagne se mine et tombe, et le (un) rocher est arraché de sa place ;
19 les eaux creusent les pierres, et l’eau qui bat contre la terre la consume peu à peu : c’est (donc) ainsi que vous perd(r)ez l’homme.
20 Vous l’avez affermi pour quelque temps, afin qu’il passât ensuite à jamais ; vous changerez son visage, et vous le ferez sortir de ce monde (l’enverrez au loin).
[14.20 Vous changerez sa face ; par la vieillesse. ― Vous l’enverrez au loin ; c’est-à-dire vous le ferez sortir de ce monde par la mort.]
21 Que ses enfants soient dans l’éclat (la gloire) ou qu’ils soient dans l’ignominie, il ne le saura pas.
22 Sa chair, pendant qu’il vivra, sera dans la douleur, et son âme pleurera sur lui.

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