Lire la Bible en ligne dans la traduction de votre choix : Louis Segond 1910, Nouvelle Edition de Genève, Segond 21, Darby, Bible du Semeur, Bible Annotée, Ostervald, Martin, Sacy, Nouveau Testament Populaire, etc.
Arrestation
1 Après avoir ainsi prié, Jésus s’en alla vers ses disciples et traversa le torrent du Cédron. Il y avait là un jardin où il entra avec eux. 2 Judas, le traître qui allait le livrer, connaissait bien l’endroit, car Jésus s’y était souvent rendu avec ses disciples. 3 Il prit donc la tête d’une troupe de soldats et de gardes fournis par les chefs des prêtres et les pharisiens, et il arriva dans ce jardin. Ils venaient munis de lanternes et de torches, ils étaient bien armés.
4 Jésus, qui savait tout ce qui allait lui arriver, s’avança vers eux et leur demanda : — Qui cherchez-vous ?
5 Ils lui répondirent : — Jésus de Nazareth. — C’est moi, leur dit-il. Au milieu d’eux se tenait Judas, celui qui le livrait. 6 À peine Jésus leur eut-il dit : « C’est moi », qu’ils eurent un mouvement de recul et tombèrent par terre.
7 Une seconde fois, il leur demanda : — Qui cherchez-vous ? — Jésus de Nazareth, répétèrent-ils.
8 — Je vous ai dit que c’était moi, reprit Jésus. Puisque c’est moi que vous venez chercher, laissez partir ces gens-là en paix.
9 Ainsi s’accomplit cette parole qu’il avait prononcée peu avant : « Je n’ai perdu aucun de ceux que tu m’as confiés ».
10 Simon Pierre, qui avait une épée, la dégaina et, frappant le serviteur du grand-prêtre, lui coupa l’oreille droite. Ce serviteur s’appelait Malchus.
11 Jésus dit à Pierre : — Remets ton épée dans son fourreau. Ne faut-il pas que j’aille jusqu’au bout de l’épreuve que mon Père m’a donnée à porter ?
Devant les autorités religieuses
12 Alors, la troupe de soldats sous le commandement de son officier et les responsables des Juifs s’emparèrent de Jésus, le ligotèrent 13 et le conduisirent tout d’abord chez Hanne, le beau-père de Caïphe, qui était le grand-prêtre en exercice cette année-là. 14 C’était ce même Caïphe qui avait suggéré aux responsables des Juifs qu’il valait mieux qu’un seul homme meure plutôt que le peuple entier périsse.
15 Simon Pierre et un autre disciple suivirent Jésus. Comme ce dernier connaissait personnellement le grand-prêtre, il entra avec Jésus dans la cour du palais du grand-prêtre 16 tandis que Pierre était resté dehors près du portail. L’autre disciple qui connaissait le grand-prêtre ressortit donc, dit un mot à la concierge qui laissa entrer Pierre.
17 La jeune servante qui gardait la porte demanda alors à Pierre : — Tu fais aussi partie des disciples de cet homme-là ? — Non, lui répondit-il, je n’en suis pas.
18 Les serviteurs et les gardes avaient allumé un feu de braise car il faisait froid, et ils se tenaient tout autour pour se chauffer. Pierre se joignit à eux et se réchauffa également.
19 Pendant ce temps, le grand-prêtre se mit à interroger Jésus sur ses disciples et sur son enseignement.
20 Jésus lui répondit : — J’ai parlé ouvertement devant tout le monde. J’ai toujours enseigné dans les synagogues et dans la cour du temple où tous les Juifs se réunissent. Je n’ai rien dit en secret. 21 Pourquoi donc m’interroges-tu ? Demande à ceux qui m’ont écouté comment je leur ai parlé. Ils savent fort bien ce que j’ai dit.
22 À ces mots, un des gardes qui se tenait à côté de lui le gifla en disant : — C’est comme ça que tu réponds au grand-prêtre ?
23 Jésus se tourna vers lui et rétorqua : — Si j’ai dit quelque chose de mauvais, prouve-le. Mais si ce que j’ai dit est vrai, pourquoi me frappes-tu ?
24 Hanne l’envoya chargé de chaînes à Caïphe, le grand-prêtre.
25 Entre-temps, Simon Pierre était resté dans la cour en train de se chauffer. Quelqu’un lui dit : — Ne serais-tu pas, toi aussi, un des disciples de celui-là ? Mais Pierre le nia en disant : — Non, je n’en suis pas.
26 Un des serviteurs du grand-prêtre, parent de celui à qui Pierre avait coupé l’oreille, l’interpella : — Voyons, ne t’ai-je pas vu avec lui dans le jardin ?
27 Mais Pierre le nia encore et, au même moment, un coq se mit à chanter.
Devant le gouverneur romain
28 De chez Caïphe, les chefs des Juifs emmenèrent Jésus au palais de justice du gouverneur romain. Le jour commençait à se lever. Ceux qui l’avaient amené n’entrèrent pas eux-mêmes au palais pour garder leur pureté légale et pouvoir participer au repas pascal.
29 C’est pourquoi Pilate sortit vers eux et leur demanda : — De quoi accusez-vous cet homme ?
30 Et eux de lui répondre : — S’il n’avait rien fait de mal, nous ne te l’aurions pas livré.
31 — Gardez-le, répliqua Pilate, et jugez-le vous-mêmes d’après votre loi. Mais ils lui répondirent : — Nous n’avons pas le droit de prononcer la peine capitale ni de l’exécuter.
32 Il fallait ainsi que s’accomplisse la parole par laquelle Jésus avait annoncé quelle mort il allait subir.
33 Pilate rentra donc dans le palais de justice et fit comparaître Jésus : — C’est toi, le roi des Juifs ? lui demanda-t-il.
34 — Est-ce de toi-même que tu me poses cette question, répondit Jésus, ou bien d’autres te l’ont-ils suggérée ?
35 — Est-ce que je suis juif, moi ? répliqua Pilate. Ce sont ceux de ton propre peuple et les chefs des prêtres qui t’ont livré à moi. Qu’est-ce que tu as fait ?
36 Jésus lui répondit : — Ma royauté ne provient pas de ce monde et n’appartient pas à cette terre. Si mon royaume appartenait à ce monde, mes sujets se seraient battus pour que je ne tombe pas aux mains des chefs des Juifs. Mais ma royauté, maintenant, n’est pas d’ici-bas.
37 — Donc tu es tout de même roi, reprit Pilate. — Oui, tu as raison : je suis roi ! Voici pourquoi je suis né et pourquoi je suis venu dans ce monde : c’est pour rendre témoignage à la vérité. Celui qui aime la vérité écoute ce que je dis.
38 Pilate répliqua : — Qu’est-ce que la vérité ? Là-dessus, il sortit de nouveau auprès des Juifs et leur dit : — Pour ma part, je ne trouve aucune raison de condamner cet homme. 39 Il est d’usage que je vous libère un prisonnier à l’occasion de la Pâque. Voulez-vous donc que je vous libère le roi des Juifs ?
40 Alors, tous se remirent à crier : — Non ! Pas celui-là ! Barabbas ! Or, Barabbas était un bandit.