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Job 14.10
Parole Vivante


1 L’homme né de la femme, ses jours sont limités et pleins d’agitation !
2 Il est comme une fleur qui germe et qui se fane. Il fuit et disparaît comme une ombre furtive.
3 Faut-il que tu surveilles un être si fragile ? Faut-il que tu le traînes en justice avec toi ?
4 Existe-t-il un être issu d’un être impur qui soit tout à fait pur ? Il n’en est pas un seul !
5 Puisque tu as compté le nombre de ses jours, et que, seul, tu connais le nombre de ses mois, puisque tu as fixé le terme de sa vie qu’il ne franchira pas,
6 détourne tes regards de lui, laisse-le donc et qu’il fasse une pause ; que, tel un mercenaire, il goûte dans la paix la fin de sa journée !

7 Car un arbre, du moins, conserve une espérance : même s’il est coupé, il peut renaître encore. Il ne cesse d’avoir de nouveaux rejetons.
8 Sa racine peut bien vieillir dans le terrain et sa souche périr, enfouie dans la poussière,
9 dès qu’il flaire de l’eau, voici qu’il reverdit et produit des rameaux comme une jeune plante !

10 Mais lorsque l’homme meurt, il reste inanimé. Quand le mortel expire, où donc est-il alors ?
11 L’eau disparaît des mers, les rivières tarissent et restent desséchées.
12 Ainsi, celui qui meurt sera toujours couché sans jamais se lever. Les cieux pourront s’user avant qu’il ne s’éveille de son dernier sommeil.

13 Ah ! Qu’il te plaise donc de me tenir caché dans le séjour des morts, et de m’y abriter jusqu’au jour où, enfin, soit passée ta colère, où tu me fixerais un terme après lequel tu penserais à moi.
14 Si l’homme une fois mort, parvenait à revivre, alors, dans cette guerre où je suis tous les jours, j’aurais de la patience jusqu’à ce que l’instant de ma relève arrive,
15 où tu m’appellerais et je te répondrais, où tu désirerais voir l’œuvre de tes mains.
16 Alors que maintenant, tu comptes tous mes pas ! Tu cesserais enfin de surveiller mes fautes.
17 Ainsi ma transgression serait comme scellée, tu blanchirais mes crimes.

18 La montagne elle-même se réduit en poussière, le rocher se détache et finit par tomber,
19 les eaux rongent les pierres et leur ruissellement entraîne le terreau. Ainsi tu fais périr l’espérance de l’homme !
20 Tu l’abats sans retour, il s’en va pour toujours. Tu changes sa figure et tu le congédies.
21 Que ses enfants s’élèvent, lui, il n’en saura rien. Qu’ils soient dans la détresse, lui, il l’ignorera.
22 C’est dans sa chair à lui qu’il éprouve des peines, c’est sa propre personne qui ressent la tristesse.

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