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Juges 11.8
Grande Bible de Tours


1 Il y avait en ce temps un homme de guerre très-vaillant, Jephté, de Galaad, fils de Galaad et d’une courtisane.
2 Or Galaad, son père, eut de sa femme d’autres fils, qui, devenus grands, chassèrent Jephté, en disant : Vous ne pouvez être héritier dans la maison de notre père, parce que vous êtes né d’une autre mère.
3 Jephté, les fuyant donc et évitant leur rencontre, demeura au pays de Tob. Des hommes qui n’avaient rien, et qui vivaient de brigandages, s’assemblèrent près de lui ; et ils le suivaient comme leur chef.
4 En ces jours, les enfants d’Ammon combattaient Israël.
5 Et comme ils le pressaient vivement, les anciens de Galaad allèrent trouver Jephté au pays de Tob, pour le faire venir à leur secours.
6 Et ils lui dirent : Venez, et soyez notre chef pour combattre les enfants d’Ammon.
7 Jephté leur répondit : N’est-ce pas vous qui me haïssiez et qui m’avez chassé de la maison de mon père ? Et maintenant vous venez à moi, contraints par la nécessité.
8 Les principaux de Galaad lui dirent : La raison qui nous conduit vers vous maintenant, c’est que vous marchiez avec nous, que vous combattiez les enfants d’Ammon, et que vous soyez le chef de tous ceux qui habitent en Galaad.
9 Jephté reprit : Si vous venez véritablement vers moi pour que je combatte avec vous les enfants d’Ammon, et que le Seigneur me les livre entre les mains, serai-je votre chef ?
10 Ils lui répondirent : Le Seigneur qui nous entend est témoin entre vous et nous que nous voulons accomplir ce que nous promettons.
11 Jephté alla donc avec les principaux de Galaad, et tout le peuple le choisit pour chef. Jephté déclara toutes ses intentions en présence du Seigneur, à Maspha ;
12 Et il envoya des députés au roi des enfants d’Ammon pour lui dire de sa part : Qu’y a-t-il entre vous et moi ? Pourquoi êtes-vous venu m’attaquer et ravager mon pays ?
13 Le roi des Ammonites leur répondit : C’est parce qu’Israël, lorsqu’il est monté d’Égypte, m’a pris mon pays depuis les confins d’Arnon jusqu’à Jaboc et jusqu’au Jourdain. Rendez-le-moi donc maintenant, et soyons en paix.
14 Jephté donna de nouveau ses ordres aux députés, et leur commanda de dire au roi des Ammonites :
15 Voici ce que dit Jephté* : Israël n’a pris ni le pays de Moab, ni le pays des enfants d’Ammon ;
Jephté établit le droit des Israélites par trois titres incontestables : le droit de conquête légitime, une possession paisible de trois cents ans, et la concession faite à leurs pères par Dieu en vertu de son souverain domaine.
16 Mais, lorsqu’il sortit d’Égypte, il marcha à travers le désert jusqu’à la mer Rouge, et il vint à Cadès.
17 Et il envoya des ambassadeurs au roi d’Édom, et lui fit dire : Laissez-moi passer par votre pays. Le roi d’Édom ne voulut point acquiescer à ses prières. Il envoya également vers le roi de Moab, qui, lui aussi, dédaigna de lui livrer passage. Il demeura donc à Cadès.
18 Il côtoya le pays d’Édom et le pays de Moab ; il vint par le côté oriental du pays de Moab, et il campa au delà d’Arnon, et il ne voulut pas entrer sur les confins de Moab ; car Arnon est la frontière de la terre de Moab.
19 Israël envoya donc des ambassadeurs vers Séhon, roi des Amorrhéens, qui habitait à Hésébon, pour lui dire : Laissez-nous passer par votre terre jusqu’au Jourdain.
20 Séhon, méprisant comme les autres la demande d’Israël, lui refusa de passer par ses frontières ; et, ayant assemblé une multitude innombrable, il marcha contre les Israélites à Jasa, et s’opposa à eux de toutes ses forces.
21 Mais le Seigneur le livra entre les mains d’Israël avec toute son armée, et Israël le défit et se rendit maître de toutes les terres des Amorrhéens qui habitaient en cette contrée,
22 Et de tout ce qui était renfermé dans leurs limites depuis Arnon jusqu’à Jaboc, et depuis le désert jusqu’au Jourdain.
23 Ainsi le Seigneur Dieu d’Israël a ruiné les Amorrhéens, Israël son peuple les combattant ; et vous prétendez maintenant posséder la terre qui lui appartient ?
24 Ne croyez-vous pas être en droit de posséder ce qui appartient à Chamas, votre dieu ? Il est bien juste que nous possédions ce que le Seigneur notre Dieu s’est acquis par ses victoires.
25 Êtes-vous au-dessus de Balac, fils de Séphor, roi de Moab ? ou pouvez-vous montrer qu’il se soit plaint d’Israël, et qu’il lui ait déclaré la guerre,
26 Tant qu’Israël a habité dans Hésébon et dans ses villes, dans Aroër et dans les villages qui en dépendent, et dans toutes les villes qui sont le long du Jourdain, pendant trois cents ans ? Pourquoi, pendant tout ce temps, n’avez-vous jamais rien revendiqué ?
27 Ce n’est donc point moi qui vous fais injure ; mais c’est vous qui agissez mal contre moi, en me déclarant une guerre injuste. Que le Seigneur soit l’arbitre de cette journée, et qu’il décide entre Israël et les enfants d’Ammon.
28 Mais le roi des enfants d’Ammon ne voulut point se rendre à ce que Jephté lui avait fait dire par ses ambassadeurs.
29 L’Esprit du Seigneur se répandit donc sur Jephté ; et, parcourant tout le pays de Galaad, de Manassé, et Maspha de Galaad, il passa jusqu’aux enfants d’Ammon ;
30 Et il fit un vœu au Seigneur, en disant : Si vous livrez les enfants d’Ammon entre mes mains,
31 Celui qui le premier sortira du seuil de ma maison et s’avancera à ma rencontre, lorsque je reviendrai victorieux du pays des enfants d’Ammon, je l’offrirai en holocauste au Seigneur *.
Ce vœu, en lui-même, était téméraire et illicite ; Jephté n’aurait dû ni le faire ni encore moins l’accomplir. (S. JÉRÔME, S. AUGUSTIN.) Ce que l’Écriture loue en lui (Hébr., XI, 32. — Eccli., XLVI, 13), c’est la droiture de ses intentions, sa grandeur d’âme et la générosité avec laquelle il sacrifie ce qu’il a de plus cher.
32 Jephté passa ensuite chez les enfants d’Ammon pour les combattre ; et le Seigneur les livra entre ses mains.
33 Il frappa d’une grande plaie vingt villes, depuis Aroër jusqu’à Mennith, et jusqu’à Abel, qui est planté de vignes ; et les enfants d’Ammon furent humiliés par les enfants d’Israël.
34 Or Jephté revenant de Maspha dans sa maison, sa fille unique, car il n’avait point d’autre enfant qu’elle, vint au-devant de lui en dansant au son des tambours.
35 Jephté, l’ayant vue, déchira ses vêtements, et lui dit : Hélas ! ma fille, vous m’avez trompé et vous vous êtes trompée vous-même ; car j’ai fait un vœu au Seigneur, et je ne puis faire autre chose que ce que j’ai promis.
36 Sa fille lui répondit : Mon père, si vous avez fait vœu au Seigneur, faites de moi tout ce que vous avez promis, après qu’il vous a accordé la vengeance et la victoire sur vos ennemis.
37 Et elle dit à son père : Accordez-moi seulement la demande que je vous fais : Laissez-moi aller sur les montagnes pendant deux mois, afin que je pleure ma virginité avec mes compagnes.
38 Il lui répondit : Allez ; et il l’envoya pendant ces deux mois. Elle alla donc avec ses compagnes et ses amies, et elle pleurait sa virginité sur les montagnes.
39 Les deux mois accomplis, elle revint vers son père, et il fit ce qu’il avait promis à l’égard de sa fille*, qui, en effet, demeura vierge. De là vint en Israël la coutume, qui s’est toujours observée depuis,
Plusieurs savants interprètes pensent qu’elle ne fut pas mise à mort, mais vouée au culte du Seigneur et au service du temple par une consécration perpétuelle de sa virginité. (ESTIUS, BERGIER.)
40 Que les filles d’Israël s’assemblent une fois l’année pour pleurer la fille de Jephté de Galaad durant quarante jours.

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