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Colossiens 2.15
Vigouroux


1 Car je veux que vous sachiez quelle sollicitude j’ai pour vous, et pour ceux qui sont à Laodicée, et pour tous ceux qui n’ont pas vu mon visage dans la chair,
[2.1 Qui n’ont pas vu ma face dans la chair ; c’est-à-dire qui ne me connaissent pas de visage, qui ne m’ont jamais vu. — Laodicée, ainsi nommée de Laodice, femme d’Antiochus II, roi de Syrie, était une ville d’Asie Mineure, en Phrygie, sur le Lycus, à l’ouest de Colosses et au sud d’Hiérapolis. Elle était très commerçante. Vers l’époque où saint Paul écrivit aux Colossiens, Laodicée avait eu beaucoup à souffrir d’un tremblement de terre.]
2 afin que leurs cœurs soient consolés, et qu’étant unis dans la charité, ils soient remplis de toutes les richesses d’une parfaite intelligence, à la connaissance du mystère de Dieu le Père et du Christ Jésus
3 en qui sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la science.
4 Je dis cela afin que personne ne vous trompe par des discours élevés.
5 Car, bien que je sois absent de corps, je suis avec vous en esprit, me réjouissant de voir l’ordre qui règne parmi vous, et la solidité de votre foi dans le Christ.
[2.5 Voir 1 Corinthiens, 5, 3.]
6 Ainsi donc, comme vous avez reçu le Seigneur Jésus-Christ, marchez en lui
7 étant enracinés en lui, et édifiés sur lui, et affermis dans la foi telle qu’elle vous a été enseignée, et croissant en lui avec (rendant an abondance des) action de grâces.

L’œuvre de Christ et la liberté qui en découle

8 Prenez garde que personne ne vous séduise par la philosophie et une vaine tromperie (par des raisonnements vains et trompeurs), selon la tradition des hommes, selon les éléments du monde, et non selon le Christ ;
[2.8 Les éléments du monde. Voir Galates, 4, 3. — Selon la tradition des hommes. Voir Matthieu, 15, 2. — La philosophie dont il est ici question est vraisemblablement la théosophie d’origine juive, mêlée de toute espèce de superstitions orientales, qui était surtout répandue en Phrygie et que le peuple appelait philosophie.]
9 car toute la plénitude de la divinité habite corporellement en lui
10 et vous avez tout pleinement (êtes remplis) en lui, qui est le chef de toute principauté et de toute puissance.
[2.10 Remplis en lui. Comparer à Ephésiens, 3, 19.]
11 C’est aussi en lui que vous avez été circoncis d’une circoncision que la main n’a pas faite, mais qui consiste dans le dépouillement du corps de chair, c’est-à-dire, dans la circoncision du Christ ;
[2.11 Saint Paul ne dit pas que Jésus-Christ n’ait pas reçu la circoncision de la chair ; il dit seulement que la circoncision que ce divin Sauveur exige de nous est une circoncision spirituelle, qui consiste dans le retranchement de nos affections déréglées, de nos inclinations criminelles et de nos mauvaises habitudes, comme tout le contexte le prouve.]
12 ayant été ensevelis avec lui par le baptême, dans lequel vous êtes aussi ressuscités par la foi en la puissance de Dieu, qui l’a ressuscité des morts.
[2.12 Dans le baptême, dans lequel, etc. Selon d’autre : Et dans lequel (Jésus-Christ), etc. ; mais cette construction semble moins naturelle.]
13 Et lorsque vous étiez morts par vos offenses (péchés) et par l’incirconcision de votre chair, il vous a fait revivre avec lui, vous pardonnant tous vos péchés.
[2.13 Voir Ephésiens, 2, 1.]
14 Il a effacé l’acte (la cédule) qui s’élevait contre nous par ses décrets, qui nous était contraire, et il l’a mis de côté (abolie), en le (la) clouant sur la croix ;
15 et dépouillant les principautés et les puissances, il les a menées captives hardiment, triomphant d’elles publiquement en lui-même.
16 Que personne donc ne vous juge au sujet du manger et du boire, ou à propos d’un jour de fête, ou d’une nouvelle lune, ou des sabbats,
[2.16 L’Apôtre veut dire que personne ne doit donner du scrupule aux Colossiens, sur certaines observances de la loi mosaïque, en prétendant qu’elles sont obligatoires pour les chrétiens.]
17 choses qui sont l’ombre de celles qui devaient venir, tandis que le Christ est le corps.
18 Que personne ne vous séduise, en affectant l’humilité et en rendant un culte aux anges, s’égarant en des choses qu’il n’a pas vues, enflé d’un vain orgueil par un sens charnel (des pensées de sa chair),
[2.18 Voir Matthieu, 24, 4. — Le culte des anges. Depuis le retour de la captivité, les Juifs, curieux de bien connaître les anges, de les distinguer par leurs noms et par leurs fonctions, en vinrent jusqu’à leur rendre un culte superstitieux. — Des pensées de sa chair ; c’est-à-dire des pensées charnelles.]
19 et ne s’attachant pas au chef (à la tête), duquel le corps entier, serré et relié au moyen des jointures et des ligatures, tire l’accroissement que Dieu lui donne (de Dieu, note).
[2.19 De l’accroissement de Dieu ; c’est-à-dire de l’accroissement que Dieu leur donne.]
20 Si donc vous êtes morts avec le Christ aux éléments de ce monde, pourquoi vous imposez-vous des lois, comme si vous viviez dans le monde ?
[2.20 Aux éléments de ce monde. Voir Galates, 4, 3.]
21 Ne touchez pas, ne goûtez pas, ne maniez pas
22 toutes ces choses périssent par l’usage même, et n’existent qu’en vertu des préceptes et des ordonnances des hommes ;
[2.22 Qui périssent, ou bien qui donnent la mort ; ce qui paraît moins conforme au contexte.]
23 elles ont une apparence de (raison) sagesse, par un culte exagéré et une humilité affectée, en n’épargnant pas le corps, mais cela n’a aucun mérite et ne sert qu’à rassasier la chair.

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