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Jérémie 52.15
Vigouroux


Récit de la chute de Jérusalem

Siège et prise de Jérusalem

1 Sédécias avait vingt-et-un ans lorsqu’il commença à régner, et il régna onze ans à Jérusalem. Sa mère s’appelait Amital, et était fille de Jérémie, de Lobna.
[52 Ce chapitre, qui est purement historique, ne contient presque rien de plus que ce qui est rapporté à 4 Rois, 24, 18-20 ; 25, vv. 1-21, 27-30. On croit généralement que ce chapitre 52e n’est pas de Jérémie ; quelques-uns l’attribuent à Esdras. Il est certain que l’élévation de Joachin rapporté ici (voir verset 31) n’eut lieu qu’après la mort du prophète. Il y a aussi dans ce chapitre des différences qu’on trouve expliquées dans les commentateurs.] [52.1-34 Epilogue, chapitre 52. ― Le livre de Jérémie se termine par un chapitre qui en forme la conclusion, montrant comment toutes les prophéties qu’il contient sur la ville sainte ont été accomplies ; il raconte la prise de Jérusalem par Nabuchodonosor, après deux ans de siège, versets 1 à 6 ; les malheurs de Sédécias, versets 7 à 11 ; l’incendie de la capitale, versets 12 et 13  ; la déportation des habitants, sauf les pauvres ouvriers, versets 14 à 16 ; l’enlèvement des vases sacrés du Temple, versets 17 à 23 ; le dénombrement de ceux qui ont été emmenés en captivité à trois reprises diverses, versets 21 à 30, et l’adoucissement apporté aux maux de Jéchonias., versets 31 à 34.] [52.1 Voir 4 Rois, 24, 18 ; 2 Paralipomènes, 36, 11. ― Agé de ; littéralement et par hébraïsme, fils de.]
2 Et il fit ce qui était mal aux yeux du Seigneur, selon tout ce qu’avait fait Joakim ;
3 car la fureur du Seigneur était sur Jérusalem et sur Juda, jusqu’à ce qu’il les eût rejetés de sa face. Et Sédécias se révolta contre le roi de Babylone.
4 Or la neuvième année de son règne, le dixième mois, le dixième jour, Nabuchodonosor, roi de Babylone, vint avec toute son armée contre Jérusalem ; ils l’assiégèrent, et ils élevèrent des retranchements contre elle (tout) autour.
[52.4 Voir 4 Rois, 25, 1 ; Jérémie, 39, 1. ― La neuvième année de son règne, en 589.]
5 Et la ville fut assiégée jusqu’à la onzième année du règne de Sédécias.
6 Mais le neuvième jour du quatrième mois, la famine fut universelle dans la ville, et il n’y avait plus de vivres pour le peuple du pays.
[52.6 Au neuvième jour. Voir Jérémie, 39, 2.]
7 Alors la (une) brèche fut faite à la ville, et tous ses hommes de guerre s’enfuirent et sortirent de la ville pendant la nuit, par le chemin de la porte qui est entre les deux murs et qui conduit au jardin du roi, pendant que les Chaldéens assiégeaient la ville de toutes parts, et ils s’en allèrent par le chemin qui mène au désert.
[52.7 Les deux murs ; c’est-à-dire le mur et l’avant-mur. Comparer à 4 Rois, 25, 4.]
8 Mais, l’armée des Chaldéens poursuivit le roi, et ils prirent Sédécias dans le désert qui est près de Jéricho ; et tous ceux qui l’accompagnaient s’enfuirent loin de lui.
[52.8 Le désert ; ou la plaine. Comparer à 4 Rois, 25, 5.]
9 Après avoir pris le roi, ils l’amenèrent au roi de Babylone, à Réblatha, dans le pays d’Emath, et il (lui) prononça son arrêt.
10 Le roi de Babylone fit tuer les (deux) fils de Sédécias sous ses yeux, et il fit égorger aussi tous les princes de Juda à Réblatha.
11 Puis il fit arracher les yeux à Sédécias, le fit lier avec des chaînes (aux pieds), et le roi de Babylone l’emmena à Babylone, et le mit en prison jusqu’au jour de sa mort.
[52.11 La maison de la prison. Voir Jérémie, 37, 15.]
12 (Mais) Le dixième jour du cinquième mois, la dix-neuvième année du règne de Nabuchodonosor, roi de Babylone, Nabuzardan, chef de l’armée (la milice), qui se tenait devant le roi de Babylone, vint à Jérusalem
[52.12 Au dixième jour. Dans l’endroit parallèle, voir 4 Rois, 25, 8, on lit, au septième ; contradiction qui n’est qu’apparente, si on suppose, ce qui est très vraisemblable, que Nabuzardan partit de Réblatha où se trouvait Nabuchodonosor, le septième jour, et qu’il arriva le dixième à Jérusalem, distante en effet de trois journées de Réblatha.]
13 et brûla la maison du Seigneur, la maison du roi et toutes les maisons de Jérusalem, et il mit le feu à toutes les grandes maisons ;
[52.13 Toute grande maison ; dans l’hébreu, toute maison du grand ; dans le chaldéen et le syriaque, toutes les maisons des grands personnages.]
14 et toute l’armée des Chaldéens qui était avec le général abattit toute la muraille qui entourait Jérusalem.
15 Et Nabuzardan, chef de l’armée, emmena une partie des (plus) pauvres du peuple et du reste de la foule, qui étaient demeurés dans la ville, et les fugitifs (transfuges) qui s’étaient rendus au roi de Babylone, et le reste de la multitude.
16 Cependant Nabuzardan, chef de l’armée (la milice), laissa une partie des (plus) pauvres du pays comme vignerons et comme laboureurs.
17 Les Chaldéens brisèrent aussi les colonnes d’airain qui étaient dans la maison du Seigneur, et les bases, et la mer d’airain qui était dans la maison du Seigneur, et ils en emportèrent tout l’airain à Babylone.
18 Ils emportèrent encore les bassins (chaudières), les poêles (grandes fourchettes), les instruments de musique (psaltérions), les coupes (tasses), les (petits) mortiers, et tous les vases d’airain qui étaient au service du temple.
19 Le chef de l’armée (la milice) prit aussi les vases (urnes), les encensoirs, les bassins, les aiguières (cruches), les chandeliers, les mortiers et les tasses (coupes) ; une partie de ces vases était d’or, et l’autre d’argent.
[52.19 D’argent pur, d’or pur ; littéralement et par hébraïsme, d’argent d’argent, d’or d’or ; c’est-à-dire entièrement d’argent, etc. On l’a déjà vu bien souvent, ce genre de répétition d’un mot a pour but de renforcer l’idée qu’il exprime. On trouve d’ailleurs les expressions d’airain très pur, d’or très pur, dans la description des ornements du temple de Salomon (voir 2 Paralipomènes, 4, vv. 16, 20, 22).]
20 Il prit de même les deux colonnes, la mer, et les douze bœufs d’airain qui étaient sous les bases que le roi Salomon avait fait faire dans la maison du Seigneur. Le poids de l’airain de tous ces vases ne se pouvait estimer.
[52.20 Il n’y avait pas de poids, etc. Voir 4 Rois, 25, 16.]
21 Quant aux colonnes, chacune avait dix-huit coudées de haut, et un cordon de douze coudées l’entourait ; son épaisseur était de quatre doigts, et elle était creuse au dedans.
22 Des chapiteaux d’airain étaient sur toutes les deux : la hauteur d’un chapiteau était de cinq coudées, et des réseaux et des grenades le couvraient tout autour, le tout d’airain ; de même pour la seconde colonne, avec (qui avait aussi) des grenades.
23 Il y avait quatre-vingt-seize grenades ainsi suspendues, et cent grenades en tout, entourées de réseaux.
24 Le chef de l’armée (maître de la milice) prit aussi Saraïas, le premier prêtre, et Sophonias, le second prêtre, et les trois gardiens du vestibule (du temple) ;
[52.24 Le premier prêtre ; c’est-à-dire le grand prêtre. ― Le second prêtre ; le premier après le grand prêtre, l’intendant du temple, appelé aussi prince des prêtres.]
25 il enleva encore de la ville un eunuque qui commandait les gens de guerre, et sept de ceux qui étaient toujours devant le roi, qui se trouvèrent dans la ville, et le secrétaire-intendant de l’armée (scribe, prince des soldats), qui exerçait (éprouvait) les nouveaux soldats, et soixante hommes du peuple du pays, qui se trouvèrent au milieu de la ville.
[52.25 Qui voyaient, etc. ; qui étaient toujours auprès du roi. Comparer à Esther, 1, 10. ― De la terre ; du pays.]
26 Nabuzardan, chef de l’armée (la milice), les prit, et les conduisit au roi de Babylone à Réblatha.
27 Et le roi de Babylone les frappa et fit mourir à Réblatha, au pays d’Emath, et Juda fut transféré hors de son pays.
28 Voici le peuple que Nabuchodonosor déporta : la septième année, trois mille vingt-trois Juifs ;
29 la dix-huitième année de Nabuchodonosor, huit cent trente-deux personnes (âmes) de Jérusalem ;
30 la vingt-troisième année de Nabuchodonosor, Nabuzardan, chef de l’armée (maître de la milice), déporta sept cent quarante-cinq (âmes de) Juifs. En tout, quatre mille six cents personnes (âmes).
31 La trente-septième année après que Joachin, roi de Juda, eut été déporté, le vingt-cinquième jour du douzième mois, Evilmérodach, roi de Babylone, la première année de son règne, releva la tête de Joachin, roi de Juda, et le fit sortir de (la maison de la) prison.
[52.31 La maison de la prison. Voir Jérémie, 37, 15. ― Evilmérodach, fils de Nabuchodonosor, succéda à son père sur le trône de Babylone en 561. Il n’occupa que deux ans le trône et périt en 559, victime du mécontentement des Babyloniens, excités par Nériglissor, son beau-frère, qui s’empara de la couronne.]
32 Il lui parla avec bonté, et il éleva son trône au-dessus des trônes des rois qui étaient avec (au-dessous de) lui à Babylone.
33 Il lui fit changer ses vêtements de prison, et Joachin mangea toujours devant lui tous les jours de sa vie.
[52.33 Mangeait du pain ; hébraïsme pour prenait sa nourriture.]
34 Le roi de Babylone régla ce qui lui serait donné pour sa nourriture, perpétuellement, chaque jour, jusqu’au jour de sa mort, tous les jours de sa vie. [52.34 De sa vie (vitæ ejus) ; de la vie de Joachin, quoique le pronom ejus de la Vulgate semble se rapporter à Evilmérodach. Dans l’endroit parallèle (voir 4 Rois, 25, 30), la Vulgate porte vitæ suæ. Quant au texte hébreu, il est amphibologique dans les deux endroits.]

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