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Job 14.8
Bible du Semeur


Job demande à Dieu d’abréger ses souffrances

1 L’homme né de la femme,
ses jours sont limités et pleins de troubles !
2 Il est comme une fleur qui germe et puis se fane.
Il fuit comme une ombre furtive, et il ne dure pas.

3 Et c’est cet homme que tu épies, et, devant toi, tu me traînes en justice.
4 Peut-on tirer le pur de ce qui est impur ?
Il n’en est pas un seul.

5 Puisque tu as fixé le nombre de ses jours, et que toi, tu connais le nombre de ses ans,
puisque tu as fixé le terme de sa vie qu’il ne franchira pas,

6 détourne tes regards de lui, accorde-lui quelque répit
pour qu’il puisse jouir de son repos du soir comme le salarié.

7 Car un arbre, du moins, conserve une espérance :
même s’il est coupé, il peut renaître encore,
il ne cesse d’avoir de nouveaux rejetons.

8 Sa racine peut bien vieillir dans le terrain
et sa souche périr, enfouie dans la poussière,

9 dès qu’il flaire de l’eau, voici qu’il reverdit
et produit des rameaux comme une jeune plante.

10 Mais lorsque l’homme meurt, il reste inanimé.
Quand l’être humain expire, où donc est-il alors ?

11 L’eau disparaît des mers,
les rivières tarissent et restent desséchées,

12 et l’homme, quand il meurt, ne se relève plus ;
jusqu’à ce que le ciel s’éclipse il ne se réveillera pas,
il ne sortira pas de son dernier sommeil.

13 Si seulement, ô Dieu, tu voulais me tenir caché dans le séjour des morts,
m’y abriter jusqu’au jour où, enfin, ta colère sera passée !
Si seulement tu me fixais un terme après lequel tu penserais à moi !

14 Mais l’homme une fois mort, va-t-il revivre ?
Alors, tous les jours de service que je dois accomplir
j’attendrais que le temps de ma relève arrive.

15 Toi, tu m’appellerais et je te répondrais,
et tu soupirerais après ta créature.

16 Alors que maintenant tu comptes tous mes pas !
Tu ne resterais plus à l’affût de mes fautes.

17 Ainsi mon crime serait scellé dans un sachet,
tu couvrirais mes fautes d’une couche de plâtre.

18 La montagne s’écroule et se disloque,
le rocher se détache du lieu qu’il occupait.

19 Les eaux rongent les pierres et leur ruissellement entraîne le terreau.
De même, tu anéantis l’espoir de l’homme.

20 Tu le terrasses sans retour, et il s’en va.
Oui, tu le défigures, puis tu le congédies.

21 Que ses enfants soient honorés, lui, il n’en saura rien.
Ou qu’ils soient abaissés, lui, il l’ignorera.

22 Il ne peut que souffrir du mal qui l’atteint en son corps
et s’affliger du malheur qu’il ressent.

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