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Proverbes 1.14
Vigouroux


À propos de la sagesse

Objectif de l’enseignement

1 Paraboles de Salomon, fils de David, (et) roi d’Israël,
[1.1-6 Préface des livres des Proverbes. Salomon a un double but : celui d’apprendre la sagesse à ceux qui ne la connaissent pas encore et celui d’en donner une connaissance plus parfaite à ceux qui la connaissent déjà.]
2 (utiles) pour connaître la sagesse et la discipline ;
[1.2 La discipline. Ce mot, qui est souvent répété dans les Proverbes, signifie principalement les connaissances spéculatives, les instructions propres à former l’esprit et le cœur de la jeunesse, la correction des défauts. Le contexte seul suffit souvent pour faire saisir dans chaque passage la nuance de la signification.]
3 pour comprendre les paroles de la prudence, et pour recevoir les (l’) instruction(s) de la doctrine, la justice, et le jugement, et l’équité ;
4 pour donner de l’habileté (finesse) aux simples (tout petits), la science et l’intelligence au jeune homme (l’adolescent).
[1.4 Aux tout-petits (parvulis) ; c’est-à-dire selon l’hébreu, aux simples, qui se laissent facilement persuader et séduire ; qui manquent d’expérience, et, par là même, de prudence. ― La finesse se prend ici, en bonne part, pour la sagesse, la prudence, la discrétion.]
5 En les écoutant, le sage deviendra plus sage, et celui qui est intelligent acquerra l’art de gouverner.
6 Il pénétrera les paraboles (le proverbe) et leur sens mystérieux, les paroles des sages et leurs énigmes.
7 La crainte du Seigneur est le principe de la sagesse. Les insensés méprisent la sagesse et la doctrine.
[1.7 et suivants. La première partie des Proverbes de Salomon va du chapitre 1, verset 7 au chapitre 9. Elle diffère des deux autres parties de la collection en ce qu’elle ne se compose pas seulement de pensées détachées, roulant sur des objets divers : le sujet est unique ; l’auteur fait l’éloge de la sagesse et exhorte les jeunes gens à travailler à l’acquérir. On peut considérer, à certains égards, cette première partie comme une introduction aux proverbes proprement dits, destinés à en faire sentir l’utilité et l’importance. La connexion entre les divers chapitres n’est pas d’ailleurs très rigoureuse. Plusieurs, chapitres 2 ; 5 ; 7 ; 8 ; 9, forment un tout régulier ; quelquefois, il n’y a de véritable suite que pendant quelques versets : voir Proverbes, 3, 1-10, 13-26 ; 4, 14-19 ; 6, vv. 1-5, 6-11, d’où la difficulté de marquer les subdivisions de cette première section avec certitude. On peut y distinguer, néanmoins, trois parties différant par le contenu, du chapitre 1, verset 8 au chapitre 3 ; du chapitre 4 au chapitre 6, verset 19 ; du chapitre 6, verset 20 au chapitre 9. Le style des Proverbes est en général le style poétique le plus simple : mais il n’est pas partout le même. C’est surtout entre le premier et le second recueil que la différence de composition est sensible. Dans les chapitres 1 à 9, malgré un peu de diffusion, quelques répétitions et l’absence, en certains endroits, d’un développement régulier, le langage est plus noble, le ton plus élevé ; ils abondent en images vivantes et en prosopopées hardies ; les deux derniers chapitres, le 8 et le 9, comptent parmi les pages les plus sublimes de la Bible. Quant à la forme proprement dite, la structure des morceaux est peu régulière. Une pensée est quelquefois développée en deux ou trois versets, voir Proverbes, 1, 8-9 ; 3, 11-12 ; 6, vv. 1-5, 12-15, 16-19 ; d’autres fois elle embrasse une longue suite de versets ou même un chapitre tout entier, voir Proverbes, 2, 1-22 ; 5, 1-20 ; 6, 20-35 ; 7 ; 8 ; 9.] [1.7 Voir Psaumes, 110, 10 ; Ecclésiastique, 1, 16. ― Les insensés (stulli) ; sous ce nom, l’Ecriture désigne assez souvent les méchants, les impies. ― La crainte du Seigneur est le principe de la sagesse. « :Dans cette parole d’or, dit Umbreit, la philosophie de l’Orient se sépare nettement de l’Occident. Le sage [juif] parvient par la religion à la sagesse, tandis que le sage de l’Occident cherche à arriver par la sagesse à la religion. On peut expliquer ainsi ces paroles : L’homme religieux peut seul devenir véritablement sage. »]
8 Ecoute, mon fils, les instructions (la discipline) de ton père, et n’abandonne (ne rejette) pas la loi de ta mère.
[1.8 Ici commence une subdivision qui embrasse la fin de ce chapitre et les chapitres 2 et 3 entiers. Elle contient une exhortation générale à s’adonner à la poursuite de la sagesse, et elle se termine par des détails divers. Cette première subdivision, comme les suivantes, est indiquée par les mots, Ecoute, mon fils, ou expressions analogues, voir Proverbes, 4, 1 ; 6, 20.]
9 Ce sera (Afin que soit ajouté) un ornement pour ta tête, et un collier autour de ton cou.
[1.9 Un agrément (gratia) ; un ornement, une couronne. ― Les Orientaux comparent souvent les paroles des sages à des perles et à des ornements de prix, parce qu’elles ornent l’homme moral comme une parure.]

Les mauvaises compagnies

10 Mon fils, si les (des) pécheurs t’attirent (veulent t’attirer) (par leurs caresses), ne te laisse pas gagner par eux.
11 S’ils disent : Viens avec nous, dressons des embûches pour répandre le (au, note) sang ; cachons des pièges contre l’innocent qui ne nous a fait aucun mal ;
[1.11 Au sang ; c’est-à-dire pour verser le sang. Comparer au verset 16.]
12 dévorons-le tout vivant, comme fait l’enfer, et tout entier comme celui qui descend dans la fosse.
[1.12 Dans la fosse ; dans le tombeau. ― Comme l’enfer, le scheôl, le lieu où étaient les âmes des morts.]
13 Nous trouverons toute(s) sorte(s) de biens précieux ; nous remplirons nos maisons de dépouilles.
14 Entre en société avec nous, n’ayons qu’une même bourse pour nous tous.
15 Mon fils, ne va pas avec eux ; préserve ton pied de leurs sentiers.
16 Car leurs pieds courent au mal, et ils se hâtent de répandre le sang.
[1.16 Voir Isaïe, 59, 7.]
17 Mais c’est en vain qu’on jette le filet devant les yeux de ceux qui ont des ailes (oiseaux).
[1.17-18 De même que l’oiseleur tend inutilement son filet sous les yeux des oiseaux, parce que, lorsque les oiseaux le voient tendre, ils l’évitent, de même aussi les pécheurs manqueront leur but ; bien plus, ils tomberont eux-mêmes dans les pièges qu’ils tendent aux autres.]
18 Ils dressent eux aussi des embûches à leur propre sang, et ils trament des complots (fraudes) contre leurs âmes.
19 Telles sont les voies de tout homme cupide (avare) ; elles perdent les âmes de ceux qui les suivent.

L’appel de la sagesse

20 La sagesse crie au (prêche) dehors ; elle fait entendre (élève) sa voix dans les places publiques.
[1.20 Dans les places publiques. On peut voir ici une allusion à la coutume orientale de mettre les préceptes de morale en vers, que des chanteurs ou des orateurs chantent ou déclament dans les rues et sur les places publiques.]
21 Elle pousse des cris à la tête des foules ; elle fait retentir ses paroles aux portes de la ville, et elle dit :
[1.22 Très petits. Voir le verset 4. ― Les insensés. Voir le verset 7. ― Salomon énumère trois classes de gens qui repoussent la sagesse : les enfants ou les simples, les insensés ou les esprits légers et frivoles et les imprudents ou les sots. Voir la parabole de la semence, Matthieu, 13, verset 3 et suivants.]
22 Jusques à quand, ô (tout petits) enfants, aimerez-vous l’enfance ? Jusques à quand les insensés désireront-ils ce qui leur est pernicieux, et les imprudents haïront-ils la science ?
23 Convertissez-vous à mes remontrances. Je vais répandre sur vous mon esprit, et je vous ferai entendre (comprendre) mes paroles.
24 Puisque (Parce que) j’ai appelé, et que vous avez refusé d’écouter ; (puis)que j’ai tendu ma main, et que personne n’y a pris garde ;
[1.24 Voir Isaïe, 65, 12 ; 66, 4 ; Jérémie, 7, 13.]
25 puisque vous avez méprisé tous mes conseils, et que vous avez négligé mes réprimandes :
26 moi aussi (à votre mort) je rirai de votre ruine ; et je me moquerai, lorsque ce que vous redoutiez (vous) sera arrivé.
27 Lorsque soudain se précipitera le malheur (une calamité), et que la ruine (mort) fondra (violemment sur vous) comme la tempête ; lorsque la tribulation et l’angoisse viendront sur vous
28 alors ils m’invoqueront, et je n’écouterai pas ; ils se lèveront dès le matin, et ils ne me trouveront pas :
29 parce qu’ils ont haï l’instruction (la discipline), et qu’ils n’ont pas accueilli la crainte du Seigneur
30 et qu’ils ne se sont pas soumis à mes conseils, et qu’ils ont méprisé (déprécié) toutes mes remontrances.
31 Ils mangeront donc les fruits de leur voie, et ils seront rassasiés de leurs conseils.
[1.31 Ils seront rassasiés, etc. ; c’est-à-dire ils recevront la récompense pleine et entière de leurs desseins, de leurs projets.]
32 L’égarement des enfants (tout petits) les tuera, et la prospérité des insensés les perdra.
[1.32 L’égarement ; littéralement l’éloignement (aversio) de la droite voie, de la sagesse, de la vertu. C’est le même sens en hébreu. Jérémie se sert plusieurs fois de ce mot pour exprimer l’éloignement de Dieu (voir Jérémie, 2, 12 ; 3, 22 ; 5, 6 ; 14, 7). ― Tout petits. Voir le verset 4.]
33 Mais celui qui m’écoute reposera en assurance, et il jouira de l’abondance sans craindre aucun mal (la crainte des maux ayant été enlevée). [1.33 La crainte, etc. ; sans avoir à craindre aucun mal.]

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