/   /   /  Exode 15:14     

Exode 15.14
Vigouroux


Cantique de Moïse et d’Israël

1 Alors Moïse et les enfants d’Israël chantèrent ce cantique au Seigneur, et ils dirent : Chantons au Seigneur, car il a fait éclater sa gloire (s’est glorieusement signalé) ; il a précipité dans la mer le cheval et le cavalier.
[15.1 Voir Sagesse, 10, 20.]
2 Le Seigneur est ma force et le sujet de mes louanges, c’est lui qui m’a sauvé : Il est mon Dieu, et je publierai sa gloire ; il est le Dieu de mon père, et je l’exalterai.
[15.2 Voir Isaïe, 12, 2 ; Psaumes, 117, 14.]
3 Le Seigneur a paru comme un guerrier ; le Tout-Puissant, voilà son nom.
4 Il a fait tomber dans la mer les chars du (de) Pharaon et son armée. Les plus grands d’entre les princes (ses princes d’élite) ont été submergés dans la mer Rouge.
5 Ils ont été ensevelis dans les abîmes, ils sont tombés comme une pierre au fond des eaux (du gouffre).
6 Votre droite, Seigneur, a signalé sa force ; votre droite, Seigneur, a frappé l’ennemi.
7 Et vous avez renversé vos adversaires par la grandeur de votre gloire. Vous avez lancé votre colère, qui les a dévorés comme du chaume (la paille).
8 Et au souffle de votre fureur les eaux se sont amoncelées, l’onde mobile s’est dressée, les flots se sont accumulés au milieu de la mer.
9 L’ennemi avait dit : Je les poursuivrai et je les atteindrai ; je partagerai leurs dépouilles, et je me satisferai pleinement ; je tirerai mon épée, et ma main les fera mourir.
10 Votre haleine (vent) a soufflé, et la mer les a enveloppés ; ils ont été submergés sous la violence des eaux comme du plomb.
11 Qui d’entre les forts est semblable à vous, Seigneur ? Qui vous est semblable, à vous qui êtes magnifique en sainteté, terrible et digne de louange, et opérant des prodiges ?
12 Vous avez étendu votre main, et la terre les a dévorés.
13 Vous vous êtes fait, par votre miséricorde, le guide du peuple que vous avez racheté, et vous l’avez porté par votre puissance (force) jusqu’à votre demeure sainte.
[15.13 Ce verset et les suivants contiennent une vraie prophétie de tout ce qui devait arriver aux Israélites dans leur voyage, jusqu’à leur entrée dans la Terre Promise, le pays de Chanaan.]
14 Les peuples se sont élevés et ils se sont irrités ; ceux qui habitaient la Palestine ont été saisis de vives douleurs.
[15.14 Sont montés ; hébraïsme, pour : ont fait une sortie contre les Hébreux.]

15 Alors les princes d’Edom (de l’Idumée) ont été troublés, l’épouvante a surpris les forts de Moab, et tous les habitants de Chanaan ont séché de crainte (été glacé d’effroi).
16 Que l’épouvante et l’effroi tombe sur eux, Seigneur, à cause de la puissance (l’étendue) de votre bras ; qu’ils deviennent immobiles comme une pierre jusqu’à ce que votre peuple ait passé, jusqu’à ce qu’ait passé ce peuple que vous vous êtes acquis.
17 Vous les introduirez et vous les établirez, Seigneur, sur la montagne de votre héritage, sur cette demeure très ferme (inébranlable) que vous vous êtes préparée vous-même, Seigneur, dans votre sanctuaire affermi par vos mains.
18 Le Seigneur règnera dans l’éternité et au-delà (des siècles).
[15.19 Car Pharaon est entré… Le texte porte : Le cheval (pour les chevaux) de Pharaon sont entrés dans la mer. ― Il faut remarquer qu’il n’y avait pas de cavaliers dans l’armée égyptienne, mais seulement des chariots portant des soldats.]
19 Car (le) Pharaon est entré à cheval dans la mer avec ses chars et ses cavaliers, et le Seigneur a ramené sur eux les eaux de la mer ; mais les enfants d’Israël ont passé à sec au milieu des eaux.
20 Marie la prophétesse, sœur d’Aaron, prit à sa main un tambourin, et toutes les femmes marchèrent après elle avec des tambourins, formant des chœurs de danse.
21 Et Marie chantait la première en disant : Chantons au Seigneur, car il a fait éclater sa gloire et il a précipité dans la mer le cheval et le cavalier (celui qui le montait).

Premières étapes dans le désert

L’eau de Mara

22 Or Moïse fit partir les Israélites de la mer Rouge, et ils entrèrent au désert de Sur ; et ayant marché trois jours dans le désert, ils ne trouvaient point d’eau.
[15.22 Au désert de Sur. « Le mot Sur signifie en hébreu muraille. Pendant que nous étions à Ayoun Mouça (c’est-à-dire la Fontaine de Moïse, à l’entrée du désert), en regardant, au-delà de la plaine étincelante, les monts er-Rahah et et-Tih, qui la bordent, nous remarquâmes aussitôt que ce qui forme le caractère principal, sinon unique, de cette partie du désert, c’est cette longue chaîne montagneuse en forme de mur, et nous ne fûmes plus surpris que les Israélites eussent appelé ce lieu mémorable, d’après son trait le plus saillant, le désert de Sur ou de la Muraille. » (E. H. PALMER). ― Ils marchèrent trois jours dans la solitude et ils ne trouvaient pas d’eau. « Cette notice laconique met parfaitement en relief le caractère principal de cette contrée à l’époque actuelle. Une plaine morte et stérile, couverte seulement de quelques herbes et de quelques arbustes misérables, des cailloux noircis et rayés par le sable, une monotonie désolante, l’absence totale d’eau, à part celle que fournissent une demi-douzaine de crevasses remplies d’eau saumâtre, sur une superficie de 1 600 kilomètres carrés, tout cela ne produit que trop vivement dans l’esprit du voyageur l’impression d’un désert sans eau. » (H. S. PALMER).]
23 Ils arrivèrent à Mara, et ils ne pouvaient boire des eaux de Mara, parce qu’elles étaient amères. C’est pourquoi on donna à ce lieu un nom qui lui était propre, en l’appelant Mara, c’est-à-dire amertume.
[15.23 Et ils vinrent à Marah. On s’accorde généralement à l’identifier avec Aïn-Haouarah. La fontaine est au centre d’une petite éminence, établie sur un dépôt calcaire ; elle a environ 1 mètre 80 de circonférence et 60 centimètres de profondeur. La qualité de l’eau varie un peu, selon les saisons, mais elle est toujours mauvaise et amère. Les hommes ne peuvent la boire et les chameaux eux-mêmes ne s’y désaltèrent que quand ils souffrent beaucoup de la soif.]
24 Alors le peuple murmura contre Moïse, en disant : Que boirons-nous ?
25 Mais Moïse cria au Seigneur, lequel lui montra un bois qu’il jeta dans les eaux, et les eaux devinrent douces. Dieu leur donna en ce lieu des préceptes et des ordonnances, et il y éprouva son peuple,
[15.25 Voir Judith, 5, 15 ; Ecclésiastique, 38, 5. ― Lui ; c’est-à-dire au peuple d’Israël. ― Lui montra un bois. On a supposé que ce bois était une plante appelée gharkad, dont les baies auraient été jetées dans la source. Mais les baies du gharkad n’ont aucune vertu adoucissante, et les Israélites traversaient le désert une saison où la plante ne les avait pas encore produites. Aucun bois connu ne possède la propriété de rendre potable la fontaine de Haouarah.]
26 en disant : Si tu écoutes la voix du Seigneur ton Dieu et que tu fasses ce qui est juste devant ses yeux, si tu obéis à ses commandements et si tu gardes tous ses préceptes, je ne te frapperai point de toutes les maladies dont j’ai frappé l’Egypte, parce que je suis le Seigneur qui te guéris.
27 Les enfants d’Israël vinrent à Elim où il y avait douze fontaines (sources d’eaux) et soixante-dix palmiers, et ils campèrent auprès des eaux. [15.27 Voir Nombres, 33, 9. ― Les enfants d’Israël vinrent à Elim. On s’accorde généralement à placer Elim à l’ouadi Gharandel ; c’est une oasis située à 86 kilomètres d’Ayoun Mouça. On y trouve des palmiers sauvages (nakhl), des tamaris et d’autres plantes du désert, entretenues par un ruisseau perpétuel, où coule une eau limpide. Au printemps, c’est-à-dire à l’époque où les Hébreux se trouvaient en ce lieu-là, ce ruisseau se subdivise, et il forme des étangs, entourés de joncs où abondent des oiseaux aquatiques et non aquatiques.]

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