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2 Samuel 12.30
Vigouroux


1 Le Seigneur envoya donc Nathan vers David. Et Nathan, étant venu le trouver, lui dit : Il y avait deux hommes dans une ville ; l’un riche, et l’autre pauvre.
2 Le riche avait un (très) grand nombre de brebis et de bœufs ;
3 mais le pauvre n’avait rien du tout qu’une petite brebis, qu’il avait achetée et nourrie, qui avait grandi parmi ses enfants, en mangeant de son pain, buvant de sa coupe, et dormant dans (sur) son sein ; et elle était pour lui comme une fille.
4 (Mais) Un étranger étant venu voir le riche, celui-ci ne voulut pas toucher à ses brebis ni à ses bœufs pour lui faire un festin ; mais il prit la brebis de ce pauvre homme, et la donna à son hôte.
5 (Or) David entra dans une grande indignation contre cet homme, et il dit à Nathan : Vive le Seigneur (vit) ! celui qui a fait cette action est digne (un fils) de mort.
6 Il rendra la brebis au quadruple, pour avoir agi de la sorte, et pour n’avoir pas épargné ce pauvre.
[12.6 Voir Exode, 22, 1.]
7 Alors Nathan dit à David : Cet homme, c’est vous-même. Voici ce que dit le Seigneur Dieu d’Israël : Je t’ai sacré roi sur Israël, et t’ai délivré de la main de Saül.
8 J’ai mis entre tes mains la maison et les femmes de ton seigneur, et je t’ai rendu (aussi) maître de toute la maison d’Israël et de Juda. Que si cela paraît peu de chose, je suis prêt à faire (de) beaucoup plus (grandes) encore.
9 Pourquoi donc as-tu méprisé ma parole, jusqu’à commettre le mal devant mes yeux ? Tu as frappé du glaive Urie l’Héthéen ; tu lui as enlevé sa femme, et l’as prise pour toi, et tu l’as tué par l’épée des enfants d’Ammon.
10 C’est pourquoi l’épée ne sortira jamais de ta maison ; parce que tu m’as méprisé, et que tu as pris pour toi la femme d’Urie l’Héthéen.
11 Voici donc ce que dit le Seigneur : Je vais te susciter des maux qui naîtront de ta propre maison. Je prendrai tes femmes sous tes yeux, et je les donnerai à celui qui t’est le plus proche, et il dormira avec elles aux yeux de ce soleil.
[12.11 Voir 2 Rois, 16, 22.]
12 Car toi, tu as fait cette action en secret ; mais moi, je la ferai à la vue de tout Israël, et à la vue du soleil.
13 Alors David dit à Nathan : J’ai péché contre le Seigneur. Et Nathan lui répondit : Le Seigneur aussi a transféré votre péché, et vous ne mourrez point.
[12.13 Voir Ecclésiastique, 47, 13. ― A transféré, éloigné, c’est-à-dire pardonné.]
14 Néanmoins, parce que vous avez été cause que les ennemis du Seigneur ont blasphémé contre lui, le fils qui vous est né mourra.
[12.14 Mourra de mort ; hébraïsme, pour : mourra infailliblement, sans rémission.]
15 Nathan retourna ensuite à sa maison. Et le Seigneur frappa l’enfant que la femme d’Urie avait eu de David, et son état (il) fut désespéré.
16 Et David pria le Seigneur pour l’enfant ; il jeûna, et, s’étant retiré, il demeura couché à terre.
17 (Mais) Les anciens de la maison vinrent le trouver, et insistèrent pour le faire lever de terre ; mais il refusa, et il ne mangea point avec eux.
18 (Or) Le septième jour l’enfant mourut, et les serviteurs de David n’osaient lui dire qu’il était mort ; car ils s’entredisaient : Lorsque l’enfant vivait encore, et que nous lui parlions, il ne voulait pas nous écouter ; combien s’affligera-t-il davantage encore, si nous lui disons qu’il est mort ?
19 David voyant que ses officiers (serviteurs) parlaient tout bas entre eux, comprit que l’enfant était mort ; et il leur dit : L’enfant est-il mort ? Et ils répondirent : Il est mort.
[12.20 Se lava, s’oignit, etc. C’était l’usage à la fin du deuil. David n’avait pas contracté d’impureté légale, parce qu’il n’était pas entré dans la chambre du mort, et qu’il n’avait pas assisté aux funérailles ; par conséquent il pouvait se rendre au tabernacle du Seigneur sans une purification proprement dite. ― Du pain ; hébraïsme, pour nourriture en général, aliments. ― Dans la maison du Seigneur, le Tabernacle.]
20 Aussitôt il se leva de terre, se lava, s’oignit, changea de vêtements, entra dans la maison du Seigneur, et l’adora. Il revint ensuite dans sa maison, demanda qu’on lui servît à manger, et il prit de la nourriture.
21 Alors ses officiers (serviteurs) lui dirent : D’où vient cette conduite ? Vous jeûniez et vous pleuriez pour l’enfant lorsqu’il vivait encore ; et après qu’il est mort, vous vous êtes levé et vous avez mangé.
[12.21 Qu’est-ce que vous avez fait ? Voir 2 Rois, 11, 15.]
22 David leur répondit : J’ai jeûné et j’ai pleuré pour l’enfant tant qu’il a vécu, parce que je disais : Qui sait si le Seigneur ne me le donnera point, et s’il ne lui sauvera pas la vie ?
23 Mais maintenant qu’il est mort, pourquoi jeûnerais-je ? Est-ce que je puis encore le faire revivre ? C’est moi plutôt qui irai à lui ; et il ne reviendra jamais à moi.
24 David ensuite consola sa femme Bethsabée ; il dormit avec elle, et elle eut un fils, qu’il appela Salomon. Et le Seigneur aima cet enfant.
25 Et ayant envoyé le prophète Nathan, il donna à l’enfant le nom d’Aimable au Seigneur, parce que le Seigneur l’aimait.

Prise de Rabba par David et Joab

26 Joab luttait donc contre Rabbath-Ammon, et, étant sur le point de prendre cette (il attaquait vivement la) ville royale,
[12.26 Voir 1 Paralipomènes, 20, 1. ― Rabbath-Ammon. Voir Deutéronome, 3, 11 et 2 Rois, 11, 1.]
27 il envoya des courriers à David, avec ordre de lui dire : J’ai lutté contre Rabbath, et la ville des eaux va être prise.
[12.27 La ville des eaux, la partie basse de Rabbath-Ammon qui était sur le bord du Nahr-Amman.]
28 Rassemblez donc maintenant le reste du peuple, et venez assiéger la ville, et prenez-la, de peur que, si c’est moi qui la détruis, on ne m’attribue l’honneur de cette victoire.
29 David assembla donc tout le peuple, et marcha contre Rabbath ; et après quelques combats il la prit.
30 Il ôta de dessus la tête du roi des Ammonites sa couronne, qui pesait un talent d’or et était enrichie de pierres très précieuses ; et elle fut placée sur la tête de David. Il remporta aussi de la ville un fort grand butin.
[12.30 Pesant, etc. ; littéralement : talent d’or par le poids. Le mot talent est un appositif de diadème et par conséquent représente l’accusatif, comme complément du verbe ôta. Ce genre de construction n’est pas rare dans la Vulgate. Il est probable qu’il s’agit ici, non du talent hébraïque, mais du syriaque, qui avait cours à Rabbath, ou Rabba, capitale des Ammonites, et qui pesait tout au plus le quart du premier. On sait généralement d’ailleurs que chez les anciens le poids du talent était différent selon les divers pays où l’on s’en servait. Ainsi ce diadème qui fut mis sur la tête de David pendant la cérémonie de son sacre pouvait ne peser que 22 livres ; ce qui, certes, ne surpassait les forces de ce prince. Les savants ont fait d’autres hypothèses plus ou moins probables pour expliquer cette difficulté. ― L’une de ces hypothèses les plus vraisemblables, c’est que le diadème n’avait pas le poids matériel d’un talent, mais avait une valeur d’un talent, étant orné de pierres précieuses (environ 130 000 francs (en 1900 ?)), le mot qui est traduit par poids dans la Vulgate signifiant aussi valeur.]

31 Et ayant fait sortir les habitants, il les coupa avec des scies, fit passer sur eux des traîneaux bardés de fer, les tailla en pièces avec des couteaux, et les jeta dans des fours à (le moule des) briques. C’est ainsi qu’il traita toutes les villes des Ammonites. David revint ensuite à Jérusalem avec toute son armée. [12.31 Dans le moule des briques ; c’est-à-dire, selon la plupart des interprètes, dans des fours à briques.]

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