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1 Samuel 1.2
Grande Bible de Tours


Ministère de Samuel

Naissance de Samuel

1 Il y avait un homme de Ramalhaïm-Sophim, de la montagne d’Éphraïm, qui s’appelait Elcana, fils de Jéroham, fils d’Éliu, fils de Thohu, fils de Suph. Il était d’Éphraïm*,
Il était venu s’établir dans la tribu d’Éphraïm, bien qu’il fût de la race de Lévi.
2 Et il avait deux femmes, dont l’une s’appelait Anne, et la seconde Phénenna*. Phénenna avait des enfants, et Anne n’en avait point.
Phénenna était une épouse du second ordre, que tolérait alors la loi de Moïse.

3 Cet homme allait de sa ville à Silo* aux jours ordonnés* pour adorer le Seigneur des armées*, et lui offrir des sacrifices. Les deux fils d’Héli, Ophni et Phinéès, y faisaient les fonctions de prêtres du Seigneur.
Où était l’arche d’alliance depuis Josué.
Ces jours ordonnés par la loi étaient Pâque, la Pentecôte et la fête des Tabernacles. Tous les hommes étaient obligés de se présenter à ces trois fêtes ; mais ils n’y amenaient leur famille qu’une fois l’année.
Seigneur des armées, c’est-à-dire des puissances célestes, des anges et des astres.
4 Un jour donc Elcana ayant offert son sacrifice*, donna à Phénenna, son épouse, pour tous ses fils et toutes ses filles, des parts de la victime*.
Non par lui-même, mais par les mains des prêtres Ophni et Phinéès.
Dans le repas qui suivait le sacrifice. (Deutéron., XVI, 11.)
5 Il n’en donna qu’une à Anne ; et en la lui donnant, il était triste, parce qu’il l’aimait. Mais le Seigneur l’avait rendue stérile.
6 Phénenna, qui avait de la jalousie contre elle, l’affligeait aussi et la tourmentait cruellement, jusqu’à lui faire un crime de ce que le Seigneur l’avait rendue stérile.
7 Elle agissait ainsi tous les ans, lorsque le temps était venu de monter* au temple* du Seigneur, et elle ne cessait de provoquer Anne ; or celle-ci se mettait à pleurer, et ne mangeait point.
L’Écriture se sert du mot monter, lorsqu’on va de la partie inférieure de la terre promise à la partie supérieure.
A Silo, où était le tabernacle ; le temple n’était pas encore bâti.
8 Elcana, son mari, lui dit donc : Anne, pourquoi pleurez-vous ; pourquoi ne mangez-vous point ; et pourquoi votre cœur est-il affligé ? Est-ce que je ne vaux pas mieux pour vous que dix enfants ?
9 Après donc qu’Anne eut mangé et bu à Silo, elle se leva ; et dans le temps même que le grand prêtre Héli était assis sur son siège, devant la porte du temple du Seigneur,
10 Anne, qui avait le cœur plein d’amertume, pria le Seigneur avec une grande effusion de larmes ;
11 Et elle fit un vœu, en disant : Seigneur des armées, si vous daignez regarder l’affliction de votre servante, si vous vous souvenez de moi, si vous n’oubliez point votre servante, et si vous lui accordez un fils, je le donnerai à mon Seigneur pour tous les jours de sa vie, et le rasoir ne passera point sur sa tête*.
Il sera nazaréen. Par ce vœu, elle consacre par avance son fils à une vie austère et au service de Dieu,
12 Et il arriva, pendant qu’elle multipliait ainsi ses prières devant le Seigneur, qu’Héli fut attentif au mouvement de ses lèvres.
13 Or Anne parlait en son cœur, seulement ses lèvres s’agitaient, sans que sa voix pût être entendue. Héli crut qu’elle était dans l’ivresse,
14 Et il lui dit : Jusqu’à quand serez-vous dans l’ivresse ? Laissez un peu reposer le vin qui vous trouble.
15 Anne lui répondit : Nullement, mon seigneur ; je suis qu’une femme accablée d’affliction ; je n’ai bu ni vin ni rien qui puisse enivrer ; mais j’ai répandu mon âme* en présence du Seigneur.
Répandu mon âme, c’est-à-dire les vœux, les désirs qui viennent de l’âme.
16 Ne croyez pas que votre servante soit comme une des filles de Bélial* ; car il n’y a que l’excès de ma douleur et de mon affliction qui m’ait fait parler jusqu’à cette heure.
Filles de Bélial, c’est-à-dire des femmes sans frein, sans crainte de Dieu, qui suivent tous les penchants de leur cœur.
17 Alors Héli lui dit : Allez en paix*, et que le Dieu d’Israël vous accorde la demande que vous lui avez faite.
Allez en paix, souhait fréquent chez les Hébreux, qui exprime le comble de tous les biens.
18 Anne lui répondit : Plût à Dieu que votre servante trouvât grâce* devant vos yeux ! Et elle reprit son chemin et s’en alla ; elle mangea, et son visage ne fut plus abattu par la tristesse.
Que je méritasse de voir l’effet de vos heureuses prédictions.
19 S’étant levés dès le matin, ils adorèrent le Seigneur, s’en retournèrent et rentrèrent dans leur maison à Ramatha. Elcana fut avec Anne, son épouse, et le Seigneur se souvint d’elle.
20 Quelque temps après elle conçut, et mit au monde un fils, et elle le nomma Samuel, parce qu’elle l’avait demandé au Seigneur.
21 Elcana, son époux, vint ensuite avec toute sa famille pour immoler au Seigneur la victime ordinaire, et pour accomplir son vœu*.
Offrit les victimes qu’il avait promises s’il avait un fils.
22 Mais Anne n’y alla point ; car elle avait dit à son époux : Je n’irai point jusqu’à ce que mon enfant soit sevré, et que je le conduise, afin qu’il paraisse en la présence du Seigneur, et qu’il y demeure pour toujours.
23 Elcana, son mari, lui dit : Faites comme vous le jugerez à propos, et restez jusqu’à ce que vous ayez sevré l’enfant. Je prie le Seigneur qu’il accomplisse sa parole*. Anne resta donc. Et elle nourrit son fils de son lait, jusqu’à ce qu’elle l’eût sevré.
Qu’il accomplisse ce qu’il a commencé, c’est-à-dire qu’il accorde à Samuel la vie et la santé.
24 Et lorsqu’elle l’eut sevré, elle prit avec elle trois veaux, trois boisseaux de farine, et une amphore de vin*, et elle amena son fils à Silo dans la maison du Seigneur. Or l’enfant était encore tout petit*.
Ce nombre des victimes ne lui était point prescrit ; c’étaient des offrandes libres qu’elle voulait offrir à Dieu en action de grâces.
Il avait trois ans.
25 Et, ayant immolé un veau, ils présentèrent l’enfant à Héli ;
26 Et Anne lui dit : De grâce, mon seigneur, vive votre âme* ! c’est moi qui suis cette femme que vous avez vue ici devant vous prier le Seigneur.
Formule d’affirmation fréquente chez les Hébreux.
27 Je le suppliais de me donner cet enfant, et le Seigneur a exaucé la demande que je lui ai faite.
28 C’est pourquoi je l’ai voué au service du Seigneur, afin qu’il soit à lui tant qu’il vivra. Et ils adorèrent le Seigneur, et Anne fit sa prière en ces termes :

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