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Marc 2.11
Vigouroux


Guérison d’un paralysé

1 Quelques jours après, il entra de nouveau dans Capharnaüm ;
[2.1 Voir Matthieu, 9, 1. — Dans Capharnaüm. Voir Matthieu, 4, 13.]
2 et on apprit qu’il était dans une maison, et il s’y rassembla un si grand nombre de personnes, que l’espace même qui était devant la porte ne pouvait les contenir ; et il leur prêchait la parole.
3 Alors quelques-uns vinrent, lui amenant un paralytique, qui était porté par quatre hommes.
[2.3 Voir Luc, 5, 18.]
4 Et comme ils ne pouvaient le lui présenter à cause de la foule, ils découvrirent le toit de la maison où il était, et y ayant fait une ouverture, ils descendirent le grabat sur lequel le paralytique était couché.
[2.4 Les toits étaient en plate-forme, et l’escalier qui y conduisait se trouvait souvent hors de la maison. — « Les maisons des villages en Orient sont basses, souvent adossées à des collines. Le toit [formant terrasse] est en terre battue supportée par d’épais branchages [sans parapet.] Dans les maisons aisées, la terrasse est couverte de dalles et entourée d’un parapet. On monte sans aucune peine sur ces toits. Les parents du malade [firent] un trou dans la terrasse de terre pour le faire descendre devant Jésus. Â» (J.-H. MICHON.) Ils avaient monté le malade sur le toit par l’escalier extérieur que les rabbins appellent « la voie par le toit Â», afin de la distinguer de celle qu’ils nomment « la voie par la porte Â» ordinaire de la maison. On pouvait pénétrer ordinairement dans la maison, sans faire le tour par l’escalier extérieur, au moyen d’une porte ou ouverture qui conduisait directement de la terrasse dans les appartements intérieurs, mais cette ouverture n’était pas assez grande pour y faire passer le grabat ou la civière sur laquelle les quatre hommes portaient le paralytique, il fallut enlever une partie de la terrasse. Notre-Seigneur devait se trouver immédiatement au-dessous de la terrasse formant le toit, dans l’appartement que nous avons pris l’habitude d’appeler cénacle (voir Actes des Apôtres, note 1.13) et que les écrivains du Nouveau Testament appellent en grec anagaion ou hyperôon. C’est là que les Orientaux avaient coutume de recevoir leurs hôtes, de prendre leurs repas et de se retirer pendant le jour pour s’isoler, lire ou méditer.]
5 Jésus, ayant vu leur foi, dit au paralytique : Mon fils, tes péchés te sont remis.
6 Or, il y avait là quelques scribes assis, qui pensaient dans leurs cœurs :
7 Pourquoi cet homme parle-t-il ainsi ? Il blasphème. Qui peut remettre les péchés, si ce n’est Dieu seul ?
[2.7 Voir Job, 14, 4 ; Isaïe, 43, 25.]
8 Jésus, connaissant aussitôt, par son esprit, qu’ils pensaient ainsi en eux-mêmes, leur dit : Pourquoi avez-vous ces pensées dans vos cœurs ?
9 Lequel est le plus aisé de dire au paralytique : Tes péchés te sont remis ; ou de dire : Lève-toi, prends ton grabat, et marche ?
10 Or, afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a sur la terre le pouvoir de remettre les péchés (Il dit au paralytique) :
11 Je te l’ordonne, lève-toi, prends ton grabat, et va dans ta maison.
12 Et aussitôt il se leva, et ayant pris son grabat, il s’en alla en présence de tous, de sorte qu’ils furent tous dans l’admiration, et qu’ils rendaient gloire à Dieu, en disant : Jamais nous n’avons rien vu de semblable.

Réactions face à Jésus

13 Jésus, étant de nouveau sorti du côté de la mer, toute la foule venait à lui, et il les enseignait.
[2.13 Près de la mer de Galilée.]
14 Et tandis qu’il passait, il vit Lévi, fils d’Alphée, assis au bureau du péage, et il lui dit : Suis-moi. Et se levant, il le suivit.
[2.14 Voir Matthieu, 9, 9 ; Luc, 5, 27. — Lévi, fils d’Alphée ; saint Matthieu. Voir l’Introduction à l’Evangile de saint Matthieu.]
15 Et il arriva que, comme Jésus était à table dans la maison de cet homme, beaucoup de publicains et de pécheurs étaient aussi assis à table avec lui et avec ses disciples ; car il y en avait beaucoup qui le suivaient.
16 Les scribes et les pharisiens, voyant qu’il mangeait avec les publicains et les pécheurs, disaient à ses disciples : Pourquoi votre Maître mange-t-il et boit-il avec les publicains et les pécheurs ?
17 Ayant entendu cela, Jésus leur dit : Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs.
[2.17 Voir 1 Timothée 1, 15.]
18 Or, les disciples de Jean et les pharisiens jeûnaient ; et étant venus, ils lui dirent : Pourquoi les disciples de Jean et ceux des pharisiens jeûnent-ils, tandis que vos disciples ne jeûnent pas ?
[2.18 Les Pharisiens. Voir Matthieu, note 3.7.]
19 Jésus leur répondit : Les amis de l’époux peuvent-ils jeûner pendant que l’époux est avec eux ? Aussi longtemps qu’ils ont l’époux avec eux, ils ne peuvent pas jeûner.
[2.19 Les fils des noces, ou de l’époux. Jésus se nomme l’époux comme étant celui qui doit épouser l’Eglise (saint Chrysostome).]
20 Mais les jours viendront où l’époux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront en ces jours-là.
[2.20 Voir Matthieu, 9, 15 ; Luc, 5, 35.]
21 Personne ne coud une pièce de drap neuf sur un vieux vêtement ; autrement, la pièce de drap neuf emporte une partie du vieux, et la déchirure devient plus grande.
22 Et personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement le vin rompra les outres, et le vin se répandra, et les outres seront perdues ; mais le vin nouveau doit être mis dans des outres neuves.
[2.22 De vieilles outres. Voir Matthieu, 9, 17.]

Jésus et le sabbat

23 Il arriva encore que, le Seigneur passant le long des blés un jour de sabbat, ses disciples se mirent, chemin faisant, à arracher des épis.
[2.23 Voir Matthieu, 12, 1 ; Luc, 6, 1. — Ses disciples se mirent à cueillir des épis. Voir Matthieu, note 12.1.]
24 Et les pharisiens lui disaient : Voyez, pourquoi font-ils, le jour du sabbat, ce qui n’est pas permis ?
[2.24 La loi imposait de ne pas prendre pour un voleur celui qui mangeait, ce qu’il trouvait dans un champ, sans rien emporter ; c’est pourquoi les Apôtres sont accusés de violation du sabbat et non de vol (saint Augustin).]
25 Il leur dit : N’avez-vous jamais lu ce que fit David lorsqu’il fut dans le besoin, et qu’il eut faim, lui et ceux qui l’accompagnaient ;
[2.25 Voir 1 Rois, 21, 6.]
26 comment il entra dans la maison de Dieu, au temps du grand prêtre Abiathar, et mangea les pains de proposition, qu’il n’était permis qu’aux prêtres de manger, et en donna à ceux qui étaient avec lui ?
[2.26 Voir Lévitique, 24, 9. — Abiathar. Le premier livre des Rois, 21, verset 2 et suivants, raconte que le fait mentionné ici se passa sous le pontificat d’Achimélech, père d’Abiathar. Nous avons ici peut-être une faute de copistes, ou bien Achimélech s’appelait aussi d’Abiathar.]
27 Il leur disait encore : Le sabbat a été fait pour l’homme, et non pas l’homme pour le sabbat.
[2.27 On doit avoir un plus grand soin de la santé et de la vie de l’homme que de l’observance du sabbat (saint Bède).]
28 C’est pourquoi le Fils de l’homme est maître du sabbat même. (verset oublié)

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