/   /   /  1 Jean 4:17     

1 Jean 4.17
Vigouroux


Caractéristiques de l’Esprit de vérité

1 Bien-aimés, ne croyez pas à tout esprit, mais éprouvez les esprits, pour voir s’ils sont de Dieu ; car beaucoup de faux prophètes sont venus dans le monde.
[4.1 Eprouver les esprits, c’est, par exemple, examiner si leur doctrine est conforme à la foi catholique, à l’enseignement de l’Eglise.]
2 Voici à quoi vous reconnaîtrez l’esprit de Dieu : tout esprit qui confesse que Jésus-Christ est venu en chair est de Dieu ;
[4.2 Tout esprit, etc. Ce n’est pas dire que la confession de ce point de foi seul soit dans tous les temps et dans tous les cas suffisante ; mais cela se rapporte à ce temps-là et à cette partie de la doctrine chrétienne qu’on devait particulièrement alors confesser, enseigner et maintenir contre les hérétiques qui avaient paru ; c’était la meilleure marque à laquelle on pût distinguer les vrais des faux docteurs.]
3 et tout esprit qui divise (détruit) Jésus n’est pas de Dieu ; et c’est là l’Antéchrist, dont vous avez entendu dire qu’il vient, et maintenant déjà il est dans le monde.
[4.3 Qui détruit ou qui divise Jésus-Christ, soit en niant sa nature humaine, ou sa divinité, soit en niant qu’il soit le Messie promis et envoyé de Dieu.]
4 Vous, mes petits enfants, vous êtes de Dieu, et vous l’avez vaincu, parce que celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde.
5 Eux, ils sont du monde ; c’est pourquoi ils parlent selon le monde, et le monde les écoute.
[4.5 Voir Jean, 8, 47.]
6 Nous, nous sommes de Dieu. Celui qui connaît Dieu nous écoute ; celui qui n’est pas de Dieu ne nous écoute pas. C’est par là que nous connaissons l’esprit de vérité et l’esprit de l’erreur.

L’amour de Dieu et l’amour mutuel

7 Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, car l’amour est de Dieu ; et tout homme qui aime est né de Dieu et connaît Dieu.
8 Celui qui n’aime pas ne connaît pas Dieu, car Dieu est amour.
9 L’amour de Dieu s’est manifesté parmi nous en ceci : Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui.
[4.9 Voir Jean, 3, 16.]
10 L’amour consiste en ce que ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais que c’est lui qui nous a aimés le premier, et qui a envoyé son Fils comme une propitiation pour nos péchés.
11 Bien-aimés, si c’est ainsi que Dieu nous a aimés, nous aussi nous devons nous aimer les uns les autres.
12 Personne n’a jamais vu Dieu. Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et son amour est parfait en nous.
[4.12 Voir Jean, 1, 18 ; 1 Timothée, 6, 16.]
13 A ceci nous connaissons que nous demeurons en lui, et lui en nous ; à ce qu’il nous a donné de son Esprit.
14 Et nous, nous avons vu et nous attestons que le Père a envoyé son Fils comme Sauveur du monde.
15 Tout homme qui confessera que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui, et lui en Dieu.
16 Et nous, nous avons connu l’amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est amour, et celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu en lui.
17 La perfection de l’amour de Dieu en nous, c’est que nous ayons de l’assurance au jour du jugement, parce que tel il est, lui, tels aussi nous sommes en ce monde.
[4.17 Tels qu’il est. Jésus-Christ étant saint et sans tache, nous devons, nous aussi, nous maintenir dans ce monde purs de toute tache du péché.]

18 La crainte n’est pas dans l’amour ; mais l’amour (la charité, note) parfait bannit la crainte ; car la crainte suppose une peine, et celui qui craint n’est pas parfait dans l’amour.
[4.18 La charité parfaite, ou l’amour, chasse la crainte des hommes, comme aussi toute inquiétude qui nous porte à douter de la miséricorde de Dieu, et cette crainte servile qui nous fait appréhender la punition du péché plutôt que de l’offense de Dieu. Mais elle n’exclut pas la crainte salutaire des jugements de Dieu, si souvent recommandée dans les Livres saints, pas plus que cette crainte et ce tremblement avec lesquels saint Paul (voir Philippiens, 2, 12) nous recommande d’opérer notre salut. « La crainte servile, qui se résoud dans l’égoïsme ou l’amour de soi, n’a rien de commun avec la charité ; à mesure que l’une s’accroît, dit saint Augustin, l’autre diminue, et quand l’amour est arrivé à sa perfection, il n’y a plus, dans l’âme où il règne, de place pour la crainte servile. Cette crainte, loin d’échapper au châtiment qu’elle redoute, l’a déjà, elle le porte en quelque sorte en elle-même. Ajoutons que saint Jean décrit ici un état idéal, que les âmes les plus saintes peuvent bien entrevoir, auquel elles peuvent même toucher un moment, mais où elles ne sauraient, dans ce monde de péché, s’établir d’une manière définitive. En plaçant sous nos yeux ce but magnifique, il ne veut qu’une chose, nous animer à servir Dieu par le motif le plus élevé et le plus doux. Â» (CRAMPON, 1885)]
19 Nous donc, aimons Dieu, puisque Dieu nous a aimés le premier.
20 Si quelqu’un dit : J’aime Dieu, et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur. Car comment celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas ?
21 Et c’est là le commandement que nous tenons de Dieu : Que celui qui aime Dieu aime aussi son frère. [4.21 Voir Jean, 13, 34 ; 15, 12 ; Ephésiens, 5, 2.]

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