/   /   /  Psaume 72:17     

Psaumes 72.17
Vigouroux


La gloire d’un royaume juste

1 Psaume d’Asaph.
[72.1 Justification de la Providence, qui permet que les justes souffrent et que les méchants prospèrent. ― Le sujet de ce psaume est analogue à celui du Psaume 36. « Prêt à confesser quelques doutes qui s’étaient élevés jadis dons son âme, le [psalmiste]… se croit obligé de les condamner d’avance en débutant par une élan d’amour ; il s’écrie : Que notre Dieu est bon pour tous les hommes qui ont le cœur droit ! Après ce beau mouvement, il pourra avouer sans peine d’anciennes inquiétudes : J’étais scandalisé et je sentais presque ma foi s’ébranler, lorsque je contemplais la tranquillité des méchants… C’est ce qu’on appelle… des tentations ; et il se hâte de nous dire que la vérité ne tarda pas à leur imposer silence. Mais je l’ai compris enfin, ce mystère, lorsque je suis entré dans le sanctuaire du Seigneur ; lorsque j’ai vu la fin qu’il a préparée aux coupables… Ayant ainsi abjuré tous les sophismes de l’esprit, il ne sait plus qu’aimer. Il s’écrie : Que puis-je désirer dans le ciel ! Que puis-je aimer sur la terre, excepté vous seul ! Ma chair et mon sang se consument d’amour. » (DE MAISTRE.) ― Ce psaume se divise en deux parties, des versets 1 à 14 et 15 à 28. ― Ire partie : Le bonheur du méchant, versets 1 à 14. ― Versets 1 et 2 : Malgré la bonté de Dieu pour Israël, mes pieds ont chancelé, j’ai failli tomber. ― Versets 3 à 6 : Parce que j’ai porté envie au bonheur du méchant ; ― tableau de ce bonheur : versets 7 à 12 ; ― découragement que ce bonheur cause au juste, versets 13 et 14. ― IIe partie : Explication du bonheur des méchants et consolation des jutes, versets 15 à 28. ― Versets 15 à 18 : L’explication du bonheur des méchants dans leur destinée finale. ― Versets 19 à 23a : Ils périssent inopinément ; quand la vue de leur prospérité nous aigrit, c’est parce que nous sommes comme la brute sans intelligence. Versets 23b à 26 : Le juste doit donc se tenir toujours uni à Dieu et n’avoir point d’autre partage. ― Versets 27 et 28 : Car s’écarter de lui, c’est périr ; vivre avec lui, c’est le bonheur. ― D’Asaph. Voir le titre du Psaume 49 (Hébreu : 50). ― A Israël. Quelques exemplaires des Septante lisent au génitif, d’Israël ; mais la plupart portent ; conformément à l’hébreu, à Israël.]
Que Dieu est bon pour Israël, pour ceux qui ont le cœur droit !
2 Mes pieds ont été presque ébranlés, mes pas presque renversés (déviés),
3 parce que j’ai porté envie aux méchants, en voyant la paix des pécheurs.
[72.3 Paix. Par ce mot, les Hébreux désignaient souvent une vie tranquille et prospère.]
4 Car la (leur) mort paraît les oublier, et leurs blessures ne durent pas.
5 Ils n’ont point de part au labeur des mortels, et ils ne sont pas frappés comme les autres hommes.
6 Aussi l’orgueil les a-t-il saisis ; ils sont couverts de leur iniquité et de leur impiété.
7 L’iniquité sort comme de leur graisse ; ils se sont abandonnés aux passions de leur cœur.
8 Leurs pensées et leurs paroles n’ont été que malice ; ils ont proféré hautement l’iniquité.
9 Ils ont ouvert leur bouche contre le ciel, et leur langue a parcouru la terre.
[72.9 Ils ont posé, etc. ils ont attaqué Dieu dans le ciel par leurs blasphèmes, et les hommes sur la terre par leurs médisances et leurs calomnies.]
10 C’est pourquoi mon peuple se tourne de ce côté, et on (les impies) trouve(ront) en eux des jours pleins.
[72.10 Mon peuple ; c’est-à-dire le peuple de Dieu. ― En reviendra là ; à cette plainte. ― Des jours pleins ; c’est-à-dire une vie longue et heureuse.]
11 Et ils ont dit : Comment Dieu le sait-il ? et le Très-Haut en a-t-il connaissance ?
[72.11 Comment Dieu, etc. Comparer à Job, 22, 13 ; Psaume, 9, 11 (Hébreu : 10, 11).]
12 Voyez ces pécheurs qui abondent en tout en ce monde : ils ont acquis de nouvelles richesses.
13 Et j’ai dit : C’est (donc) en vain que j’ai purifié mon cœur, et que j’ai lavé mes mains parmi les innocents
14 puisque j’ai été affligé tout le jour, et châtié dès le matin.
15 Si j’avais dit : Je parlerai en ce sens, j’aurais condamné la race de vos enfants.
16 Je songeais à pénétrer ce secret (mystère) ; la difficulté fut grande (un pénible travail se trouve) devant moi
17 jusqu’à ce que je fusse entré dans le sanctuaire de Dieu, et que j’eusse compris ce que sera leur fin (dernière).
[72.17 Leurs ; c’est-à-dire des pécheurs, qui sont nommés aux versets 3 et 12.]

18 En vérité, (à cause de leurs tromperies) ce sont des pièges (maux) que vous avez placés devant eux ; vous les avez renversés au moment même où (tandis qu’) ils s’élevaient.
[72.18 A cause, etc. C’est la traduction qui paraît la mieux fondée, surtout si l’on considère que plusieurs exemplaires des Septante et la plupart des anciens psautiers portent expressément leurs et maux ; et quelle se lie mieux au contexte.]
19 Comment sont-ils tombés dans la désolation ? Ils ont disparu soudain ; ils ont péri à cause de leur iniquité.
20 Comme le (un) songe de ceux qui s’éveillent, Seigneur, vous réduirez au néant dans votre cité leur image.
21 Parce que mon cœur s’est enflammé, et que mes reins ont été altérés (bouleversés),
[72.21-24 Nous avons adopté, pour ces versets, la ponctuation suivie par Martini dans sa traduction italienne (vérifier), comme étant la seule qui permette la véritable explication de ce passage.]
22 j’ai été réduit au néant, et plongé dans l’ignorance (et je n’ai pas su pourquoi).
23 Je suis devenu devant vous comme une bête de somme (un animal stupide), et cependant je suis toujours avec vous.
24 Vous avez (sou)tenu ma main droite, et vous m’avez conduit selon votre volonté, et vous m’avez reçu avec gloire.
[72.24 Avec gloire ; en me comblant de gloire.]
25 Car qu’y a-t-il pour moi dans le ciel ? et qu’ai-je désiré (hors) de vous sur la terre ?
26 Ma chair et mon cœur ont défailli, ô Dieu, qui êtes le Dieu de mon cœur, et mon partage pour l’éternité.
27 Car voici que ceux qui s’éloignent de vous périront ; vous avez résolu de perdre tous ceux qui se prostituent en s’éloignant de vous.
[72.27 En s’éloignant. Cette expression est véritablement sous-entendue. Voir fin des Observations préliminaires, 2°.]
28 Pour moi, c’est mon bonheur (bien) de m’attacher à Dieu, de mettre mon espérance dans le Seigneur Dieu ; afin de publier toutes vos louanges aux portes de la fille (ville) de Sion. [72.28 Vos louanges ; c’est le vrai sens du latin prædicationes, qui est, en effet, remplacé par laudationes à Psaumes, 9, 15. ― La fille de Sion : signifie le peuple ou la ville de Sion. ― « Que ce psaume est beau ! dit Herder. Le poète commence par une sentence, résultat des nombreuses observations qui font sa conclusion. Passant avec rapidité et d’une manière inaperçue à des situations pénibles, il dépeint comment il s’est trompé ; et lorsqu’il a fait arriver ce tableau à son apogée, il en détourne son chant. Introduit enfin dans le conseil [de la Providence], il reconnaît que son premier jugement était [faux]. Des vœux nouveaux, mais toujours en harmonie avec ses hésitations, le rattachent à Dieu et l’élèvent au plus haut degré des sentiments chaleureux. [Le sentiment d’une ferme confiance en Dieu] termine le tout. Ce psaume didactique est aussi remarquable par son contenu que par son arrangement. Asaph voit d’abord le bonheur des méchants, puis il reconnaît que ce bonheur disparaît comme une ombre, tandis que celui des bons est inébranlable. »]

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