/   /   /  Esaïe 7     

Esaïe 7
Grande Bible de Tours


Guerre contre Juda

1 Au temps d’Achaz, fils de Joathan, fils d’Ozias, roi de Juda*, Rasin, roi de Syrie, et Phacée, fils de Romélie, roi d’Israël, vinrent assiéger Jérusalem ; mais ils ne purent prendre cette ville.
Seize ans après la prophétie précédente, et après la mort de Joathan, ou Joatham, qui gouverna pendant seize ans le royaume de Juda. (Voy. IV Rois, XV, 33, 37 et 38.)
2 On annonça à la maison de David : La Syrie a fait alliance avec Éphraïm. Le cœur d’Achaz et le cœur de son peuple tremblèrent comme les arbres des forêts tremblent lorsqu’ils sont agités des vents.
3 Alors le Seigneur dit à Isaïe : Allez au-devant d’Achaz, vous et votre fils Jasub, qui vous est resté, à l’extrémité de l’aqueduc de la piscine supérieure, sur le chemin du Champ du Foulon,
4 Et vous lui direz : Restez en repos ; ne craignez point, et que votre cœur ne se trouble pas devant ces deux bouts de tisons fumants de colère et de fureur : Rasin, roi de Syrie, et le fils de Romélie,
5 Parce que la Syrie, Éphraïm et le fils de Romélie ont conspiré ensemble pour vous perdre, en disant :
6 Marchons contre Juda, surprenons ce pays, partageons-le entre nous, et établissons-y pour roi le fils de Tabéel.
7 Voici ce que dit le Seigneur Dieu : Ce dessein ne subsistera pas, et leurs pensées n’auront point d’effet ;
8 Mais Damas restera la capitale de la Syrie, et Rasin régnera sur Damas. Encore soixante-cinq ans, et Éphraïm cessera d’être un peuple.
9 Samarie sera la capitale d’Éphraïm, et le fils de Romélie régnera dans Samarie. Si vous n’avez une ferme foi, vous ne subsisterez point.

Annonce de la naissance d’Emmanuel

10 Le Seigneur continuant de parler à Achaz, lui dit :
11 Demandez au Seigneur votre Dieu un signe dans les profondeurs de l’abîme, ou au plus haut des cieux.
12 Achaz répondit : Je ne demanderai rien, et je ne tenterai pas le Seigneur.
13 Et Isaie dit : Écoutez donc, maison de David : Ne vous suffit-il pas de lasser la patience des hommes, sans lasser encore celle de mon Dieu ?
14 C’est pourquoi le Seigneur vous donnera lui-même un signe : Voilà qu’une vierge* concevra et enfantera un fils, qui sera appelé EMMANUEL*.
En vain les rabbins modernes ont-ils cherché à obscurcir le sens de ce texte. Le mot hébraïque alma s’applique à une jeune vierge, et cette belle prophétie relative à l’incarnation du Verbe a été appliquée à Jésus-Christ dans l’Évangile. (S. Matth., I, 23.) Tous les saints Pères sont unanimes dans l’interprétation de cette mémorable prophétie. (Voy. S. JUSTIN. Apol. ad Antonin. — TERTULL. Lib. ad Judœos. — ORIGEN. contra Celsum, lib. I. — EUSEB. Demonstr. evangel., lib. VI , cap. I. — S. HIERON., etc. etc.)
Bossuet traduit ce passage : « Une vierge concevra et enfantera un fils, qui sera appelé Emmanuel. Â» Il suit l’Évangile de saint Matthieu, qui porte : « Vocabunt nomen ejus Emmanuel. Â» Nous ne croyons pas que ce soit tout à fait le sens de ce passage. L’hébreu, tel qu’il est dans les Bibles ponctuées, offre une leçon fort belle, et qui, probablement, n’a reçu aucune altération. Le verbe est à la deuxième personne du féminin : il se rapporte évidemment à la vierge qui doit enfanter.
Ainsi, après avoir annoncé à Achaz ce miraculeux enfantement, le prophète, rempli de l’Esprit de Dieu, s’adresse à cette vierge heureuse, et lui dit qu’elle appellera son fils Emmanuel. La paraphrase chaldaique confirme ce sentiment ; elle rapporte le verbe à la vierge qui doit enfanter.
Les Septante traduisent : Et vous l’appellerez, ce qui ne peut s’appliquer qu’à la vierge, puisque Achaz, ne devant pas vivre jusqu’au temps de cette heureuse naissance, ne pouvait donner à l’enfant divin le nom d’Emmanuel. (H. BODIN, Les Liv. prophét., tom. I, p. 43 et 44.)

15 Il mangera le beurre et le miel, en sorte qu’il sache rejeter le mal et choisir le bien.
16 Car avant que l’Enfant sache rejeter le mal et choisir le bien, les pays que vous détestez à cause de leurs deux rois, seront abandonnés.

Jugement d’Israël

17 Le Seigneur fera venir sur vous, sur votre peuple et sur la maison de votre père, par les armes du roi des Assyriens, des jours tels qu’on n’en aura jamais vu de semblables depuis la séparation d’Éphraïm d’avec Juda.
18 En ce temps-là, le Seigneur appellera comme d’un coup de sifflet la mouche qui est à l’extrémité des fleuves de l’Égypte, et l’abeille qui est au pays d’Assur ;
19 Et elles viendront toutes se reposer dans les torrents des vallées et dans les creux des rochers, sur tous les arbrisseaux et dans toutes les fentes.
20 En ce jour-là, le Seigneur se servira des peuples qui sont au-delà du fleuve, et du roi des Assyriens, comme d’un rasoir qu’il aura loué pour raser la tête, le poil des pieds et toute la barbe.
21 En ce temps-là, un homme qui n’aura qu’une vache et deux brebis,
22 En aura tant de lait, qu’il se nourrira de beurre, et quiconque sera resté sur la terre, y mangera le beurre et le miel.
23 En ce jour, dans tous les lieux où mille ceps de vigne avaient été vendus mille pièces d’argent, il ne croîtra que des ronces et des épines.
24 On n’y entrera qu’avec l’arc et les flèches, parce que les ronces et les épines couvriront toute la terre.
25 Et toutes les montagnes qui auront été sarclées et cultivées ne craindront point les ronces et les épines ; mais elles serviront de pâturages aux bœufs, et les troupeaux y viendront en foule.

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