Esaïe 7:14 - C’est pourquoi le Seigneur vous donnera lui-même un signe : Voilà qu’une vierge
* concevra et enfantera un fils, qui sera appelé E
MMANUEL*.
En vain les rabbins modernes ont-ils cherché à obscurcir le sens de ce texte. Le mot hébraïque alma s’applique à une jeune vierge, et cette belle prophétie relative à l’incarnation du Verbe a été appliquée à Jésus-Christ dans l’Évangile. (S. Matth., I, 23.) Tous les saints Pères sont unanimes dans l’interprétation de cette mémorable prophétie. (Voy. S. JUSTIN. Apol. ad Antonin. — TERTULL. Lib. ad Judœos. — ORIGEN. contra Celsum, lib. I. — EUSEB. Demonstr. evangel., lib. VI , cap. I. — S. HIERON., etc. etc.)Bossuet traduit ce passage : « Une vierge concevra et enfantera un fils, qui sera appelé Emmanuel. » Il suit l’Évangile de saint Matthieu, qui porte : « Vocabunt nomen ejus Emmanuel. » Nous ne croyons pas que ce soit tout à fait le sens de ce passage. L’hébreu, tel qu’il est dans les Bibles ponctuées, offre une leçon fort belle, et qui, probablement, n’a reçu aucune altération. Le verbe est à la deuxième personne du féminin : il se rapporte évidemment à la vierge qui doit enfanter.
Ainsi, après avoir annoncé à Achaz ce miraculeux enfantement, le prophète, rempli de l’Esprit de Dieu, s’adresse à cette vierge heureuse, et lui dit qu’elle appellera son fils Emmanuel. La paraphrase chaldaique confirme ce sentiment ; elle rapporte le verbe à la vierge qui doit enfanter.
Les Septante traduisent : Et vous l’appellerez, ce qui ne peut s’appliquer qu’à la vierge, puisque Achaz, ne devant pas vivre jusqu’au temps de cette heureuse naissance, ne pouvait donner à l’enfant divin le nom d’Emmanuel. (H. BODIN, Les Liv. prophét., tom. I, p. 43 et 44.)