/   /   /  Cantique 5:8     

Cantique 5.8
Grande Bible de Tours


Le jeune homme

1 Je suis venu dans mon jardin, ma sœur, mon épouse ; j’ai recueilli ma myrrhe avec mes parfums ; j’ai mangé le rayon avec mon miel, j’ai bu mon vin avec mon lait. Mangez, mes amis, et buvez ; enivrez-vous, mes bien-aimés*.
Ces amis de l’Époux sont les cœurs purs et fidèles. Les mets spirituels qu’on les invite à goûter sont contenus dans la doctrine de l’Église et dans ses sacrements, surtout dans la divine Eucharistie.

La jeune femme

2 Je dors, et mon cœur veille* ; c’est la voix de mon bien-aimé qui frappe à ma porte* : Ouvrez-moi, ma sœur, mon amie, ma colombe, ma toute pure, parce que ma tête est pleine de rosée, et que mes cheveux sont humides des gouttes d’eau de la nuit.
Dans ce mystérieux sommeil, les SS. Pères voient le repos intérieur de l’âme chrétienne, qui se livre à la méditation et à la contemplation des vérités éternelles.
C’est le même Époux qui dit ailleurs : « Voici que je suis à la porte, et que je frappe ; si quelqu’un entend ma voix, qu’il ouvre la porte, j’entrerai chez lui. Â» (Apoc., III, 20.)
3 Je me suis dépouillée de ma robe : comment la revêtirai-je ? J’ai lavé mes pieds : comment pourrai-je les salir de nouveau ?
4 Mon bien-aimé étendit sa main par l’ouverture de la porte, et au bruit qu’il fit mes entrailles s’émurent.
5 Je me levai pour ouvrir à mon bien-aimé ; mes mains distillaient la myrrhe, et mes doigts étaient pleins de la myrrhe la plus précieuse.
6 Je tirai le verrou, et j’ouvris ma porte à mon bien-aimé ; mais déjà il s’en était allé, et il avait passé outre. Mon âme s’était comme fondue au son de sa voix ; je l’ai cherché, et je ne l’ai point trouvé ; je l’ai appelé, et il ne m’a pas répondu.
7 Les gardes qui parcourent la ville m’ont rencontrée, ils m’ont frappée et m’ont blessée. Les gardiens des murailles m’ont ôté mon manteau.
8 Je vous conjure, filles de Jérusalem*, si vous trouvez mon bien-aimé, de lui dire que je languis d’amour.
Les filles de Jérusalem désignent les anges du ciel et les âmes pieuses de la terre. L’Épouse les conjure de l’aider dans ses recherches et d’intercéder pour elle auprès de l’Époux céleste.

Les filles de Jérusalem

9 Qu’a donc votre bien-aimé au-dessus des autres, ô la plus belle d’entre les femmes ? Qu’a donc votre bien-aimé au-dessus des autres, pour que vous nous conjuriez ainsi ?

La jeune femme

10 Mon bien-aimé est blanc et vermeil*, choisi entre mille.
La couleur blanche désigne la pureté virginale de l’Agneau sans tache ; la couleur rouge ou vermeille marque le sang versé pour nos péchés. (S. BERNARD.)
11 Sa tête est un or très-pur. Ses cheveux sont comme les jeunes rameaux du palmier ; ils sont d’un noir d’ébène, semblable à celui du corbeau.
12 Ses yeux sont comme les colombes qu’on voit auprès des petits ruisseaux, qui ont été lavées dans du lait, et qui se tiennent le long des plus grands courants d’eau.
13 Ses joues sont comme de petits parterres de plantes aromatiques artistement distribuées. Ses lèvres sont comme des lis qui distillent la myrrhe la plus pure.
14 Ses mains sont d’or, faites au tour et pleines d’hyacinthes*. Sa poitrine est comme l’ivoire enrichi de saphirs.
C’est-à-dire enrichies de pierres précieuses.
15 Ses jambes sont des colonnes de marbre appuyées sur des bases d’or. Il est gracieux comme le Liban, élevé comme le cèdre*.
Sous ces images hyperboliques et orientales, l’Épouse dépeint les perfections de son Époux divin, Jésus-Christ, sa pureté, son zèle, sa charité, sa doctrine, sa sagesse, sa force, sa douceur.
16 Le son de sa voix est plein de douceur ; tout en lui est désirable. Tel est mon bien-aimé, tel est celui que j’aime, ô filles de Jérusalem.

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