/   /   /  2 Corinthiens 12:4     

2 Corinthiens 12.4
Vigouroux


Une nécessaire humilité

1 S’il faut se glorifier (cela ne convient pas cependant (sans doute)), j’en viendrai aux visions et aux révélations du Seigneur.
2 Je connais un homme en Jésus-Christ, qui, il y a quatorze ans, fut ravi (si ce fut avec son corps, je ne sais ; si ce fut sans son corps, je ne sais ; Dieu le sait) jusqu’au troisième ciel.
[12.2 Voir Actes des Apôtres, 9, 3. — Quoique l’âme exerce ordinairement ses opérations par le moyen du corps, il est hors de doute cependant que Dieu puisse faire que l’âme restant unie au corps ait néanmoins un exercice indépendant de lui. — Le troisième ciel est apparemment ce que l’Apôtre désigne au verset 4 par le mot paradis, ou le séjour des bienheureux. Quant à la dénomination de troisième ciel, ce n’est point une rêverie des rabbins comme on l’a prétendu ; elle trouve sa justification dans ces paroles du Sauveur : Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père. Le bonheur dans le ciel est proportionné aux mérites des saints. Dieu a donc pu faire connaître à l’Apôtre celui qu’il réserve au plus grand mérite.]
3 Et je sais que cet homme (si ce fut avec son corps ou sans son corps, je ne sais ; Dieu le sait)
4 fut ravi dans le paradis, et entendit des paroles mystérieuses, qu’il n’est pas permis à un homme d’exprimer.
5 Pour un tel homme je me glorifierai ; mais pour moi, je ne me glorifierai de rien, si ce n’est de mes infirmités (faiblesses).
6 Si je voulais me glorifier, je ne serais pas insensé, car je dirais la vérité ; mais je m’en abstiens, de peur que quelqu’un ne m’estime au-dessus de ce qu’il voit en moi, ou de ce qu’il entend dire de moi.
7 Et de peur que la grandeur de ces révélations ne m’enorgueillit, il m’a été donné un aiguillon dans ma chair, un ange de Satan, pour me souffleter.
8 C’est pourquoi trois fois j’ai prié le Seigneur de l’éloigner de moi ;
9 et il m’a dit : Ma grâce te suffit ; car la force s’accomplit (ma puissance se fait mieux sentir) dans la faiblesse. Je me glorifierai donc volontiers de mes faiblesses, afin que la force du Christ habite en moi.
[12.9 Ma puissance. Le mot ma, qu’on lit dans le grec, est nécessaire à la liaison des idées.]
10 C’est pourquoi je me complais dans mes faiblesses, dans les outrages, dans les nécessités, dans les persécutions, dans les angoisses pour le Christ ; car lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort.
11 J’ai été insensé, vous m’y avez contraint. Car c’était à vous de me recommander, puisque je n’ai été en rien inférieur à ces incomparables Apôtres, quoique je ne sois rien.
12 Aussi les marques de mon apostolat ont éclaté (été empreintes sur) parmi vous, par une patience à toute épreuve, par des signes, des prodiges, et des miracles.
13 Car en quoi avez-vous été inférieurs aux autres Eglises, si ce n’est en ce que moi-même je ne vous ai pas été à charge ? Pardonnez-moi cette injure.
14 Voici que, pour la troisième fois, je me prépare à aller chez vous, et je ne vous serai point à charge. Car ce ne sont pas vos biens que je cherche, mais vous, puisque ce n’est pas aux enfants à thésauriser pour leurs parents, mais aux parents pour leurs enfants.
15 Pour moi, très volontiers je dépenserai, et je me dépenserai moi-même pour vos âmes, dussé-je, en vous aimant davantage, être moins aimé.
16 Mais soit, je ne vous ai pas été à charge ; toutefois, comme je suis astucieux, je vous ai pris par ruse.
17 Mais vous ai-je circonvenus par quelqu’un de ceux que je vous ai envoyés ?
18 J’ai prié Tite d’aller vous voir, et avec lui j’ai envoyé un frère. Est-ce que Tite vous a circonvenus ? N’avons-nous pas marché dans le même esprit, sur les mêmes traces ?
[12.18 J’ai prié Tite et j’ai envoyé, etc., pour : J’ai prié Tite d’aller vers vous, et j’ai envoyé, etc. ; genre d’ellipse qui n’est pas seulement propre au style biblique, mais qu’on retrouve dans toutes les langues.]
19 Pensez-vous encore que nous nous excusons auprès de vous ? C’est devant Dieu, dans le Christ, que nous parlons ; et tout cela, mes bien-aimés, est pour votre édification.
[12.19 Devant Dieu, que je reconnais seul pour juge (voir 1 Corinthiens, 4, 3). — En Jésus-Christ, sans jalousie comme sans vanité, comme il convient à un chrétien qui vit de la vie du Christ.]
20 Car je crains qu’à mon arrivée, je ne vous trouve peut-être pas tels que je voudrais, et que je ne sois trouvé par vous tel que vous ne voudriez pas. Je crains qu’il n’y ait parmi vous des contestations, des jalousies, des animosités, des querelles, des médisances, de faux rapports, de l’orgueil, des troubles
21 et qu’à mon retour chez vous, Dieu ne m’humilie (parmi vous), et que je ne sois dans le deuil (n’aie à pleurer beaucoup) au sujet d’un grand nombre de ceux qui, ayant péché précédemment, n’ont pas fait pénitence de l’impureté, de la fornication et des dérèglements qu’ils ont commis.

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