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Paul devant le gouverneur Festus
1 Festus, étant donc arrivé dans la province, monta trois jours après de Césarée à Jérusalem. [25.1 De Césarée résidence ordinaire du gouverneur romain. Voir Actes des Apôtres, 9, 30.] 2 Et les princes des prêtres, avec les premiers d’avec les Juifs, vinrent le trouver, pour accuser Paul ; et ils le priaient 3 lui demandant comme une faveur, dans un but hostile, d’ordonner qu’il fût conduit à Jérusalem, prêts à tendre des embûches pour le tuer en chemin. 4 Mais Festus répondit que Paul était gardé à Césarée, et qu’il partirait lui-même bientôt. 5 Que les principaux d’entre vous, dit-il, descendent donc avec moi ; et si cet homme a commis quelque crime, qu’ils l’accusent. 6 N’ayant passé parmi eux que huit ou dix jours, il descendit à Césarée ; et le lendemain il s’assit sur le tribunal, et ordonna d’amener Paul. 7 Lorsqu’on l’eut introduit, les Juifs qui étaient descendus de Jérusalem l’entourèrent, portant contre lui de nombreuses et graves accusations, qu’ils ne pouvaient pas prouver. 8 Et Paul se défendait, en disant : Je n’ai péché en rien contre la loi des Juifs, ni contre le temple, ni contre César. 9 Mais Festus, voulant faire plaisir aux Juifs, répondit à Paul : Veux-tu monter à Jérusalem, et y être jugé sur ces choses devant moi ? 10 Mais Paul dit : Je suis devant le tribunal de César, c’est là qu’il faut que je sois jugé ; je n’ai fait aucun tort aux Juifs, comme tu le sais fort bien. 11 Si j’ai fait du tort, ou si j’ai commis quelque crime qui mérite la mort, je ne refuse pas de mourir ; mais s’il n’y a rien de fondé dans leurs accusations, personne ne peut me livrer à eux. J’en appelle à César. [25.11 J’en appelle à César. Saint Paul avait droit de faire appel à César en sa qualité de citoyen romain. Le César auquel il en appelle était alors Néron (an 60).] 12 Alors Festus, après en avoir conféré avec le conseil, répondit : Tu en as appelé à César, tu iras devant César. 13 Quelques jours plus tard, le roi Agrippa et Bérénice descendirent à Césarée, pour saluer Festus. [25.13 Cet Agrippa était alors roi de la Trachonite. Il avait pour père Hérode surnommé Agrippa, roi de Judée, qui avait fait mourir saint Jacques. Voir Actes des Apôtres, 12, 1. — « Agrippa II, fils du meurtrier de saint Jacques, Hérode Agrippa, était beau-frère de Félix par Drusille. C’était, d’après Josèphe, un Juif zélé pour sa religion. Il porta le titre de roi, quoiqu’il n’ait pas succédé à son père sur le trône de Judée. Il se retira à Rome en 66 et mourut en l’an 100. — Bérénice, sœur d’Agrippa, plus âgée que Drusille, déjà veuve du vieil Hérode de Chalcis, son oncle, et séparée de Polémon, roi de Cilicie, passait pour être la concubine de son frère. Ces enfants déchus du grand Hérode viennent offrir leurs hommages à l’affranchi Festus, devenu momentanément favori et grand officier de l’empereur. Tandis qu’ils étalent leur faste, dans une ville où leur père est mort rongé de vers pour son orgueil, le gouverneur romain, voulant les distraire, les invite à présider un interrogatoire qui pourra les intéresser, parce qu’il a trait à leur religion. » (L. BACUEZ.)] 14 Et comme ils y demeurèrent plusieurs jours, Festus parla de Paul au roi, en disant : Il y a ici un homme que Félix a laissé prisonnier ; 15 lorsque j’étais à Jérusalem, les princes des prêtres et les anciens des Juifs sont venus me trouver à son sujet, demandant contre lui une condamnation. [25.15 Les princes des prêtres, les chefs des vingt-quatre familles sacerdotales. — Les anciens des Juifs, les membres du Sanhédrin.] 16 Je leur répondis que ce n’est pas la coutume des Romains de condamner un homme avant que celui qui est accusé ait été mis en présence de ses accusateurs, et qu’il ait eu la facilité (possibilité ?) de se laver de ce dont on l’accuse. 17 Après qu’ils furent venus ici sans aucun délai, le jour suivant, assis sur le tribunal, j’ordonnai qu’on amenât cet homme. 18 Lorsque les accusateurs se furent présentés, ils ne lui reprochèrent aucun des crimes dont je le supposais coupable ; 19 ils avaient seulement contre lui quelques disputes relatives à leur religion (superstition) et à un certain Jésus mort, que Paul affirmait être vivant. 20 Hésitant donc dans une affaire de ce genre, je lui demandai s’il voulait aller à Jérusalem et y être jugé sur tout cela. 21 Mais en ayant appelé, pour que sa cause fût réservée à la connaissance d’Auguste, j’ai ordonné de le garder jusqu’à ce que je l’envoie à César. [25.21 D’Auguste ; c’est-à-dire de Néron. Le nom d’Auguste, pris d’abord par Octave devint commun aux empereurs romains, comme celui de César.] 22 Agrippa dit à Festus : Je voudrais (voulais), moi aussi, entendre cet homme. Demain, dit Festus, tu l’entendras. 23 Le jour suivant, Agrippa et Bérénice vinrent en grande pompe ; et lorsqu’ils furent entrés dans la salle d’audience avec les tribuns et les principaux habitants de la ville, Paul fut amené par ordre de Festus. 24 Et Festus dit : Roi Agrippa, et vous tous ici présents avec nous, vous voyez cet homme au sujet duquel toute la multitude des Juifs m’a interpellé à Jérusalem, me sollicitant et criant qu’il ne fallait pas qu’il vécût plus longtemps. 25 Pour moi, j’ai reconnu qu’il n’a rien fait qui mérite la mort ; et lui-même en ayant appelé à Auguste, j’ai résolu de le lui envoyer. 26 Mais je n’ai rien de certain à écrire à son sujet à mon maître (l’Empereur) ; c’est pourquoi je l’ai fait venir devant vous, et surtout devant toi, roi Agrippa, afin qu’après l’avoir interrogé, j’aie quelque chose à écrire ; 27 car il me semble déraisonnable d’envoyer un prisonnier, sans indiquer ce dont on l’accuse.