/   /   /  Jérémie 10:15     

Jérémie 10.15
Vigouroux


L’Éternel et les idoles

1 Ecoutez la parole que le Seigneur a prononcée sur vous, maison d’Israël.
[10.1-19 Vanité des idoles.]
2 Voici ce que dit le Seigneur : Ne soyez pas les disciples des voies des nations, et ne craignez pas les signes du ciel que craignent les nations,
[10.2 Ne redoutez, etc. Redouter, craindre, signifient ici comme dans bien d’autres passages, révérer, admirer, rendre le culte souverain. ― Les signes du ciel ; les astres, auxquels les Chaldéens attribuaient un grand pouvoir sur la conduite des hommes et le gouvernement du monde.]
3 car les lois des peuples ne sont que vanité. La main de l’ouvrier coupe un arbre dans la forêt avec la hache ;
[10.3 Voir Sagesse, 13, 11 ; 14, 8. ― L’œuvre de la main ; c’est-à-dire la main par son œuvre, par son travail.]
4 il en fait une œuvre décorée d’or et d’argent ; il la fixe avec des clous et des marteaux, afin qu’elle ne tombe pas en pièces.
[10.4 Elle l’a orné, etc. ; elle a orné ce bois en le couvrant de lames d’or et d’argent, selon la manière de dorer et d’argenter dans ces temps-là.]
5 Ces statues sont fabriquées à la ressemblance d’un tronc (en forme, note) de palmier, et elles ne parle(ro)nt pas ; on les lève(ra) et on les porte(ra), parce qu’elles ne peuvent marcher. Ne les craignez donc pas, car elles ne peuvent faire ni bien ni mal.
[10.5 En forme de palmier ; hébreu : en forme de colonne ; les idoles sont immobiles et sans vie comme des colonnes ou des troncs d’arbre.]
6 Nul n’est semblable à vous, Seigneur ; vous êtes grand, et votre nom est grand en puissance.
[10.6 Voir Michée, 7, 18.]
7 Qui ne vous craindra, ô roi des nations ? car la gloire vous appartient ; parmi tous les sages des nations, et dans tous leurs royaumes, nul n’est semblable à vous.
[10.7 Voir Apocalypse, 15, 4.]
8 On les convaincra tous qu’ils sont fous et insensés (stupides) ; leur doctrine de vanité (n’) est (qu’) un morceau de bois.
[10.8 C’est une doctrine vaine ; que celle qui leur fait envisager comme dieu un morceau de bois.]
9 On apporte le meilleur (l’) argent de Tharsis, et l’or d’Ophaz ; l’ouvrier et la main de l’orfèvre les mettent en œuvre ; l’hyacinthe et la pourpre leur servent de vêtements : tout cela est l’œuvre des artisans.
[10.9 De l’argent enveloppé de Tharsis. L’argent enveloppait, couvrait le bois dont on fabriquait les idoles. ― Les Phéniciens tiraient beaucoup d’argent de Tharsis ou Tartessus en Espagne. ― De l’or d’Ophaz, pays inconnu ; Ophir, d’après les uns ; région de l’Arabie méridionale, d’après d’autres, et d’après d’autres encore, l’île de Taprobane ou Ceylan, qui possédait un fleuve et un port appelé Phase.]
10 Mais le Seigneur est le vrai Dieu ; il est le Dieu vivant et le roi éternel. Son indignation fait (fera) trembler la terre, et les nations ne supportent (soutiendront) pas ses (sa) menace(s).
11 Vous leur parlerez donc ainsi : Que les dieux qui n’ont pas fait le ciel et la terre disparaissent de la terre et de dessous le ciel.
[10.11 Ce verset, écrit dans le texte original en chaldéen et non en hébreu, semble être une parenthèse entre le 10e et 12e verset, dont il interrompt la suite.]
12 C’est Dieu (le Seigneur) qui a créé (fait) la terre par sa puissance, qui a préparé (prépare) le monde par sa sagesse, et qui a étendu (étend) les cieux par son intelligence (sa prudence).
[10.12 Voir Genèse, 1, 1 ; Jérémie, 51, 15. ― Qui ; se rapporte au pronom personnel de lui (ejus), qui termine le verset 10.]
13 A sa voix il met une masse d’eau dans le ciel, et il élève les nuées des extrémités de la terre ; il fait fondre en pluie les éclairs, et il fait sortir les vents de ses trésors.
[10.13 Voir Psaumes, 134, 7 ; Jérémie, 51, 16.]
14 Tout homme devient (est devenu) insensé par sa (propre) science, tout artiste (artisan) est couvert de honte par sa statue (son image taillée au ciseau) ; car ce qu’il a fondu est une fausseté et un corps sans âme (la vie n’y est pas).
[10.14 N’y est pas ; littéralement en eux ou en elles (in eis) ; c’est-à-dire dans les dieux, nommés au verset 11 ; ou bien dans l’image taillée au ciseau, et dans l’idole fondue, mentionnées ici dans ce verset même, le 14. Peut-être aussi que la chose fausse qu’il a fondue est considérée comme un nom collectif ; ce qui justifierait l’emploi du pluriel. Le texte hébreu porte le pluriel masculin.]
15 Ce sont des choses vaines et une œuvre dont on doit rire (digne de risée) ; elles périront lorsque viendra leur châtiment (au temps de sa visite).
[10.15 De sa visite ; de la visite du Seigneur. Comparer à Jérémie, 5, 9.]

16 Celui qui est la part de Jacob ne leur ressemble pas, car c’est lui qui a tout créé, et Israël est le sceptre (la verge, note) de son héritage ; son nom est le Dieu (Seigneur) des armées.
[10.16 La verge de son héritage ; c’est-à-dire simplement son héritage. Plusieurs savants interprètes prétendent que les Hébreux se servaient de verges ou perches aussi bien que de cordes pour mesurer leurs terres. La même expression se trouve à Psaumes, 73, 2.]

L’approche de la punition

17 Ramasse à terre ton ignominie (ta confusion), toi qui habites en plein siège ;
18 car ainsi parle le Seigneur : Voici que, cette fois, je jetterai au loin les habitants de ce pays, et je les affligerai de telle sorte que pas un ne m’échappera (qu’on les saisira).
[10.18 Qu’on les saisira ; qu’ils ne pourront pas échapper, littéralement, qu’ils soient trouvés, rencontrés, atteints.]
19 Malheur à moi, à cause de ma ruine et de ma plaie maligne (est très grave). Mais j’ai dit : C’est de moi que vient mon mal(heur), et je le supporterai.
20 Ma tente (Mon tabernacle) a été détruite (dévasté), tous mes cordages ont été rompus ; mes enfants (fils) sont sortis de mon enceinte, et ne sont plus. Il n’y a plus personne pour dresser ma tente, ni pour relever mes pavillons.
[10.20 Mon tabernacle, mes pavillons. Voir Jérémie, 4, 20.]
21 Car les pasteurs ont agi d’une manière insensée, et ils n’ont pas cherché le Seigneur ; c’est pourquoi ils ont été sans intelligence, et tout leur troupeau a été dispersé.
22 Voici qu’une rumeur (une voix retentissante) se fait entendre, et un grand tumulte qui vient de la terre de l’aquilon, pour réduire les villes de Juda en un désert et en un repaire de dragons.
[10.22 De la terre de l’aquilon ; de la Babylonie. ― Une demeure de dragons ; de chacals.]
23 Seigneur, je sais que la voie de l’homme n’est pas en son pouvoir, et que l’homme ne peut pas marcher et diriger ses pas par lui-même.
24 Châtiez-moi, Seigneur, mais avec justice, et non dans votre fureur, de peur que vous ne me réduisiez au néant.
[10.24 Voir Psaumes, 6, 2. ― Dans votre justice ; littéralement dans votre jugement, etc. La justice n’est pas toujours opposée à la miséricorde ; elle marque ici une justice tempérée de miséricorde ; en sorte que le sens est : Châtiez-moi, selon l’ordre et l’équité de vos jugements, qui ne permettent pas que mes péchés demeurent impunis ; mais non dans la rigueur de cette justice qui n’est pas arrêtée par la miséricorde. Comparer à Jérémie, 30, 11.]
25 Répandez votre indignation sur les nations qui ne vous connaissent (ont) pas (connu), et sur les provinces qui n’ont pas invoqué votre nom, car elles ont dévoré Jacob, elles l’ont consumé (entièrement), et ont détruit (toute) sa gloire. [10.25 Voir Psaumes, 78, 6.]

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