/   /   /  Néhémie 5:7     

Néhémie 5.7
Grande Bible de Tours


Attitude désintéressée de Néhémie

1 Alors le peuple et les femmes poussèrent de grands cris contre les Juifs, leurs frères*.
Le peuple souffrait de la famine ; au lieu de lui venir en aide, les riches le traitaient avec autant de dureté que des étrangers. Ainsi, les pauvres étaient obligés de vendre leurs enfants et d’engager leurs propriétés, et on violait à leur égard les prescriptions de la loi.
2 Et il y en avait qui disaient : Nous avons des fils et des filles en grand nombre, vendons-les, et achetons du blé pour nous nourrir, et pour avoir de quoi vivre.
3 D’autres disaient : Engageons nos champs, nos vignes et nos maisons, afin d’avoir du blé pendant la famine.
4 D’autres disaient : Empruntons de l’argent pour payer les tributs du roi, et abandonnons nos champs et nos vignes ;
5 Notre chair est comme la chair de nos frères, et nos fils sont comme leurs fils ; et cependant nous sommes contraints de réduire en servitude nos fils et nos filles, et nous avons de nos filles qui sont esclaves, et nous ne possédons rien pour les racheter. Nos champs et nos vignes appartiennent à des étrangers.
6 En entendant ces plaintes, je fus vivement irrité.
7 Je méditai dans mon cœur ; je réprimandai les principaux du peuple et les magistrats, et je leur dis : Exigez-vous donc l’usure de vos frères ? Je convoquai en même temps une grande assemblée contre eux,
8 Et je leur dis : Nous avons racheté, vous le savez, autant que nous l’avons pu, les Juifs, nos frères, qui avaient été vendus aux gentils. Et vous, maintenant, vous vendrez vos frères, et il faudra que nous les rachetions* ? Ils gardèrent le silence, et ne surent que répondre.
Ces reproches de Néhémie étaient sanglants et trop mérités. Ces riches avares et impitoyables forçaient leurs frères à se vendre comme esclaves, tandis qu’on s’efforçait de racheter de la servitude ceux qui y gémissaient dans une terre étrangère.
9 Je leur dis ensuite : Ce que vous faites n’est pas bien. Pourquoi ne marchez-vous pas dans la crainte de notre Dieu, afin qu’il ne nous soit point adressé de reproches par les peuples nos ennemis ?
10 Mes frères, mes gens et moi nous avons prêté à plusieurs de l’argent et du blé ; nous ne leur demandons rien, et nous abandonnons ce qu’on nous doit.
11 Rendons-leur aujourd’hui leurs champs et leurs vignes, leurs plants d’oliviers et leurs maisons. Payez même pour eux le centième de l’argent, du blé, du vin et de l’huile, que vous avez coutume d’exiger d’eux.
12 Ils répondirent : Nous leur rendrons, et nous ne leur demanderons rien ; et nous ferons ce que vous nous avez dit. Alors je fis venir les prêtres, et je leur fis promettre avec serment qu’ils agiraient comme j’avais dit.
13 Après cela je secouai mes vêtements, et je dis : Que tout homme qui n’accomplira point ce que j’ai dit, soit ainsi secoué et rejeté de Dieu loin de sa maison, et privé du fruit de ses travaux ; qu’il soit ainsi secoué et rejeté, et réduit à l’indigence. Tout le peuple répondit : Amen ; et ils louèrent Dieu. Le peuple fit donc ce qui avait été proposé.
14 Pour moi, depuis le jour où le roi m’a commandé d’être gouverneur du pays de Juda, c’est-à-dire depuis la vingtième année du règne d’Artaxerxès jusqu’à la trente-deuxième, pendant l’espace de douze ans, nous n’avons rien pris, mes frères ni moi, des revenus dus aux gouverneurs.
15 Ceux qui l’avaient été avant moi avaient accablé le peuple, en prenant tous les jours quarante sicles sur le pain, sur le vin et sur l’argent ; et leurs officiers les surchargeaient. Mais pour moi je n’ai point agi ainsi, parce que je crains Dieu.
16 Bien plus, j’ai travaillé aux réparations des murailles ; je n’ai pas acheté de champ ; et mes serviteurs se sont tous trouvés au travail.
17 Les Juifs mêmes et les magistrats, au nombre de cent cinquante personnes, et ceux qui venaient nous trouver des peuples existant autour de nous, mangeaient à ma table.
18 On m’apprêtait tous les jours un bœuf et six moutons de choix, sans compter les volailles. De dix en dix jours je distribuais du vin en abondance, et je donnais beaucoup d’autres choses, quoique je ne prisse rien de tout ce qui était dû à ma charge ; car le peuple était extrêmement pauvre.
19 O mon Dieu, souvenez-vous de moi pour me faire miséricorde, selon tout le bien que j’ai fait à ce peuple.

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