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Victoire de Gédéon sur les Madianites
1 Jérobaal, qui s’appelait aussi (c’est-à-dire) Gédéon, se leva donc avant le jour et vint, accompagné de tout le peuple, à la fontaine nommée Harad. Or les Madianites étaient campés dans la vallée, vers le côté septentrional d’une colline fort élevée. [7.1 Vers le côté septentrional de la colline fort élevée. Cette colline porte dans l’hébreu le nom de mont Moréh ; c’est le petit Hermon, au nord du mont Gelboé. Les habitants l’appellent aujourd’hui Duhy.] 2 Alors le Seigneur dit à Gédéon : Tu as avec toi un peuple considérable. Madian ne sera point livré entre ses mains, de peur qu’Israël ne se glorifie contre moi et qu’il ne dise : C’est par mes propres forces que j’ai été délivré. 3 Parle au peuple, et fais publier ceci devant tous : Que celui qui est effrayé et timide s’en retourne. Et vingt-deux mille hommes du peuple se retirèrent de la montagne de Galaad, et s’en retournèrent, et il n’en demeura que dix mille. [7.3 Voir Deutéronome, 20, 8 ; 1 Machabées, 3, 56. ― Parle au peuple, conformément à la loi du Deutéronome, 20, 8. ― De la montagne de Galaad. Il n’est pas douteux que Gédéon ne campât (pas ?) sur le mont Gelboé, sur le versant septentrional, à l’extrémité occidentale. Le texte porte à la vérité, le mont Galaad, mais il ne peut-être question des montagnes de Galaad, situées à l’est du Jourdain, puisque nous verrons tout à l’heure les Madianites obligés de traverser le Jourdain pour passer à l’est. Il faut donc ou que Galaad fût un des noms du mont Gelboé, ou que Galaad soit écrit ici pour Gelboé.] 4 Alors le Seigneur dit à Gédéon : Le peuple est encore en trop grand nombre. Mène-les près des eaux, et là je les éprouverai. Celui que je te désignerai pour qu’il aille avec toi te suivra, et celui que j’en empêcherai s’en retournera. 5 Le peuple étant venu en un lieu où il y avait des eaux, le Seigneur dit encore à Gédéon : Mets d’un côté ceux qui auront pris de l’eau avec la langue comme les chiens ont coutume de faire ; et mets de l’autre ceux qui auront mis les genoux en terre pour boire. [7.5 Près de l’eau de la fontaine d’Aïn-Harod, aujourd’hui Aïn-Djaloud, source abondante au pied du mont Gelboé, au nord-ouest. Elle sort de dessous un gros rocher, creusé intérieurement comme une caverne, et surplombant au-dessus du grand bassin, de forme demi-circulaire, où l’eau se répand en nappe, et où jouent de nombreux poissons. Elle se divise ensuite en deux canaux.] 6 Il s’en trouva donc trois cents qui prenant l’eau avec la main, la portèrent à leur bouche ; mais tout le reste du peuple avait mis les genoux en terre pour boire. 7 Alors le Seigneur dit à Gédéon : C’est par ces trois cents hommes qui ont pris l’eau avec la langue que je vous délivrerai, et que je ferai tomber Madian entre vos mains. Que tout le reste du peuple s’en retourne donc chacun chez soi. 8 Gédéon, leur ayant commandé à tous de se retirer dans leurs tentes (tabernacles), prit des vivres avec des trompettes, selon le nombre des gens qu’il avait, et marcha avec ses trois cents hommes pour combattre les ennemis. Or le camp de Madian était en bas, dans la vallée. 9 La nuit suivante le Seigneur dit à Gédéon : Lève-toi, et descends dans le camp, parce que j’ai livré les Madianites entre tes mains. 10 Mais, si tu crains d’y aller seul, que Phara ton serviteur y aille avec toi. 11 Et lorsque tu auras entendu ce que diront les Madianites, tes mains en seront fortifiées, et tu descendras ensuite avec plus d’assurance contre le camp des ennemis. Gédéon descendit donc avec son serviteur Phara à l’endroit du camp où étaient les sentinelles de l’armée. [7.11 Tes mains, etc. Tu deviendras plus fort ; tu te sentiras plus de vigueur.] 12 Or les Madianites, les Amalécites et tous les peuples de l’Orient étaient étendus dans la vallée comme une multitude de sauterelles, avec des chameaux sans nombre, comme le sable qui est sur le rivage de la mer. 13 Et lorsque Gédéon se fut approché, il entendit l’un d’eux qui contait un songe à un autre, et qui lui rapportait ainsi ce qu’il avait vu : J’ai eu un songe, disait-il, et il me semblait que je voyais comme un pain d’orge cuit sous la cendre, qui roulait en bas et descendait dans le camp des Madianites ; et, ayant rencontré une tente, il l’a frappée, renversée et complètement jetée à terre. [7.13 A la tente, principale, celle du roi, selon l’historien Josèphe ; ou bien à ma tente ;; car en hébreu comme en français, l’article déterminatif se met souvent pour le pronom possessif.] 14 Celui à qui il parlait lui répondit : Tout cela n’est autre chose que l’épée de Gédéon, fils de Joas l’Israélite ; parce que le Seigneur lui a livré entre les mains les Madianites avec toute leur armée. 15 Gédéon, ayant entendu ce songe et l’interprétation qui lui en avait été donnée, adora Dieu. Et étant retourné au camp d’Israël, il dit aux siens : Levez-vous, car le Seigneur a livré entre nos mains le camp de Madian. 16 Et il divisa ses trois cents hommes en trois bandes, et leur donna des trompettes à la main et des pots de terre (cruches) vides, avec des lampes au milieu des pots ; 17 et il leur dit : Faites ce que vous me verrez faire. J’entrerai par un endroit du camp ; faites tout ce que je ferai. 18 Quand vous me verrez sonner de la trompette que j’ai à la main, sonnez de même de la trompette tout autour du camp ; et criez ensemble : Pour le (Au) Seigneur et pour (à) Gédéon ! 19 Gédéon, suivi de ses trois cents hommes, entra donc par un endroit du camp vers le commencement de la veille de minuit. Et ayant réveillé les gardes, ils commencèrent à sonner de la trompette et à heurter leurs pots de terre (cruches) l’un contre l’autre. 20 Et faisant un grand bruit autour du camp, en trois endroits différents, après qu’ils eurent brisé leurs pots de terre (cruches), ils tinrent leurs lampes de la main gauche, et de la droite les trompettes dont ils sonnaient, et ils crièrent : L’épée du Seigneur et de Gédéon ! 21 Chacun demeura à son poste autour du camp des ennemis. Aussitôt, le camp des Madianites se trouva tout en désordre, et ils s’enfuirent en poussant de grands cris. 22 Les trois cents hommes continuèrent à sonner de la trompette, et le Seigneur tourna les épées de tous ceux du camp les unes contre les autres, et ils se tuèrent mutuellement. [7.22 Voir Psaumes, 82, 10.] 23 Et ceux qui échappèrent s’enfuirent jusqu’à Bethsetta, et jusqu’au bord d’Abelméhula à Tebbath. Mais les enfants d’Israël, des tribus de Nephtali et d’Aser, et tous ceux de la tribu de Manassé poursuivirent les Madianites en criant. [7.23 Bethsetta, peut-être la Chouttah actuelle. ― Abelméhula, patrie d’Elisée, était dans la tribu d’Issachar, au sud de Bethsan, sur la route qui conduit de l’extrémité occidentale du lac de Génésareth à Sichem. ― Tebbath, localité inconnue.] 24 Et Gédéon envoya des courriers sur toute la montagne d’Ephraïm, pour dire au peuple : Marchez au-devant des Madianites, et emparez-vous des eaux jusqu’à Bethbéra, et de tous les passages du Jourdain. Tous ceux d’Ephraïm, criant donc aux armes, se saisirent des bords de l’eau, et des passages du Jourdain jusqu’à Bethbéra. [7.24 Emparez-vous des eaux, des gués. Il n’y avait sur le Jourdain ni points ni barques. Il fallait donc chercher nécessairement, pour le passer, les endroits où l’eau était peu profonde. ― Jusqu’à Bethbéra, peut-être le Bethabara de Jean, note 1.18.] 25 Et ayant pris deux chefs (hommes) des Madianites, Oreb et Zeb, ils tuèrent Oreb au rocher d’Oreb, et Zeb au pressoir de Zeb ; et ils poursuivirent les Madianites, ayant à la main les têtes d’Oreb et de Zeb, qu’ils portèrent à Gédéon au-delà du Jourdain. [7.25 Voir Psaumes, 82, 12 ; Isaïe, 10, 26. ― Oreb (corbeau) et Zeb (loup), deux noms ou surnoms indices de leur rapacité et de leur férocité. ― Au rocher d’Oreb, etc., ainsi appelés dans la suite du nom des princes qui y avaient été tués. ― Le pressoir. Voir Juges, note 6.11. Zeb s’était caché dans la cuve inférieure d’un pressoir et c’est là qu’il fut tué.]