/   /   /  Habakuk 3:12     

Habakuk 3.12
Vigouroux


Cantique d’Habakuk

1 Prière du prophète Habacuc pour les ignorances.
[3 La plupart des anciens Pères et beaucoup d’interprètes modernes expliquent cette prière uniquement de la venue du Messie ; et l’Eglise dans son office en a emprunté divers passages qu’elle applique à Jésus-Christ. D’autres croient qu’on peut l’expliquer à la lettre du retour de la captivité.] [3.1 Pour les ignorances ; c’est-à-dire pour les péchés commis par ignorance. C’est ainsi que l’ont compris le chaldéen, saint Jérôme, Aquila, Symmaque, l’auteur de la cinquième édition grecque, et il faut avouer que le texte hébreu lui-même est susceptible de ce sens, quoique la plupart des hébraïsants modernes l’entendent d’un instrument de musique ou d’un cantique, sur l’air duquel la prière du Prophète devait être chantée. Quant aux Septante, ils ont traduit avec un cantique. Le Prophète, selon plusieurs, a voulu, dans la prière qui suit, demander pardon à Dieu d’avoir par ignorance osé disputer avec lui sur sa providence, et, selon d’autres, il demande que les ignorances, c’est-à-dire les péchés du peuple soient effacés et pardonnés, afin que sa délivrance ne soit pas différée.]
2 Seigneur, j’ai entendu votre parole, et j’ai été saisi de crainte. Seigneur, faites vivre (vivifiez) votre œuvre au milieu des années ; vous la ferez connaître au milieu des années : lorsque vous serez irrité, vous vous souviendrez de la miséricorde.
[3.2 Au milieu des années, bientôt, sans attendre trop longtemps.]
3 Dieu viendra du sud (midi), et le saint de la montagne de Pharan : Sa gloire a couvert les cieux, et la terre est pleine de sa louange.
[3.3 Dieu viendra, etc. ; allusion à ce que dit Moïse. Voir Deutéronome, 33, 2. ― Le midi et Pharan désignent ici l’Arabie Pétrée, où Dieu fit éclater sa gloire sur le mont Sinaï, lorsqu’il y proclama sa loi (voir Exode, 19, verset 16 et suivants). Habacuc rappelle cet événement, comme un gage de la future délivrance d’Israël par la toute-puissance de Dieu.]
4 Son éclat est (sera) comme la lumière, des rayons sont dans ses mains ; c’est là que sa force est cachée.
[3.4 Ses cornes ; hébraïsme, pour sa force.]
5 Devant lui marche (ira) la mort, et le diable précède ses pas (sortira devant ses pieds).
6 Il s’est arrêté, et il a mesuré la terre ; il a regardé, et il a fait fondre (dissipé) les nations ; les montagnes séculaires ont été brisées ; les collines du monde ont été abaissées sous les pas de son éternité.
[3.6 Du siècle, du monde ; c’est-à-dire, aussi anciennes que les siècles, que le monde ; les mots du texte orignal signifient éternité. Les Hébreux donnent souvent cette épithète aux montagnes, parce que dans la nature rien n’est moins sujet au changement que ces lourdes masses, ces énormes amas de terre et de rochers qui subsistent depuis le commencement des siècles. ― Par les marches, etc. ; sous les pas éternels, sous les pas de ce Dieu éternel.]
7 J’ai vu (dans la détresse) les tentes de l’Ethiopie (renversées pour son iniquité), les pavillons de Madian sont dans l’épouvante.
[3.7 Les pavillons ou tentes ; littéralement, les peaux, parce que cette sorte d’habitation était anciennement faite avec des peaux. Comparer à Cantique des cantiques, 1, 4.]
8 Est-ce comme (contre) les fleuves que vous êtes irrité, Seigneur ? Votre fureur est-elle contre les fleuves, ou votre indignation contre la mer ? Vous qui monte(re)z sur vos chevaux, et qui donne(re)z le salut par vos chars.
[3.8 Est-ce que, etc. ; allusion au passage de la mer Rouge (voir Exode, chapitre 14), et du Jourdain (voir Josué, chapitre 3).]
9 (Préparant,) Vous préparerez votre arc, selon les serments que vous avez faits aux tribus ; vous diviserez les fleuves de la terre.
[3.9 Préparant, vous préparerez ; c’est-à-dire, vous préparerez avec le plus grand soin. Voir sur cet hébraïsme, Psaumes, 39, 2. ― Selon les serments. Le mot juramenta, en vertu d’un hébraïsme très fréquent, est un accusatif employé d’une manière adverbiale.]
10 Les montagnes vous ont vu, et elles ont été prises de douleur ; les masses (des) d’eaux se sont écoulées ; l’abîme a fait retentir sa voix, il a levé ses mains en haut.
[3.10 Il a levé. C’est le mot précédent l’abîme, qui est le sujet de ce verbe. ― En haut. Tel est le sens de l’hébreu, véritable accusatif adverbial, que la Vulgate a rendu par le nominatif hauteur (altitudo). ― Ses mains ; c’est-à-dire ses flots.]
11 Le soleil et la lune se sont arrêtés dans leur demeure, ils marche(ro)nt à la lueur de vos flèches, à l’éclat de votre lance foudroyante.
[3.11 Le soleil, etc. ; allusion au miracle dont il est question dans Josué, 10, 12-13.]
12 Dans votre colère (frémissement), vous foulerez aux pieds la terre ; dans votre fureur, vous épouvanterez les nations.
13 Vous êtes sorti pour le salut de votre peuple, pour le sauver avec votre Christ ; vous avez frappé le faîte (chef) de la maison de l’impie, vous l’avez ruinée de fond en comble.
[3.13 Christ, ou oint, c’est-à-dire, consacré, constitué ; ce qui convient à Moïse, que Dieu constitua pour sauver son peuple. Isaïe, comme on l’a vu, appelle (voir Isaïe, 45, 1) Cyrus le christ de Dieu. Mais Moïse, comme Cyrus, n’a été que la figure du Christ par excellence, de Jésus-Christ. ― Vous l’avez mis, etc. ; littéralement : Vous avez mis à nu ses fondements jusqu’au cou.]
14 Vous avez maudit son sceptre et le chef de ses guerriers, qui venaient comme un tourbillon pour me disperser ; ils étaient dans l’allégresse (exultation), comme celui qui dévore le pauvre en secret.
15 Vous avez fait un chemin à vos chevaux à travers la mer, à travers la boue des grandes eaux.
[3.15 Allusion au passage de la mer Rouge et du Jourdain par les Israélites.]
16 J’ai entendu, et mes entrailles ont été émues ; mes lèvres ont tremblé (frémi) à cette voix. Que la pourriture entre dans mes os, et qu’elle me consume au-dedans de (abonde sous) moi, afin que je sois en repos au jour de l’affliction, et que je me joigne à notre peuple prêt à marcher avec vous (ceint, note).
[3.16 Ceint (accintum) ; c’est-à-dire, préparé, prêt à partir. Ceindre ses reins, se disait chez les anciens Hébreux d’un homme qui entreprenait un voyage ou allait au combat. Comparer à 3 Rois, 18, 46 ; Job, 38, 3.]
17 Car le figuier ne fleurira point, et les vignes ne pousseront (germeront) pas ; le fruit de l’olivier mentira (trompera l’attente), et les champs ne donneront pas de nourriture (grains) ; les brebis (le troupeau de menu bétail) seront(a) enlevé(es) aux bergeries, et il n’y aura plus de bœufs (de troupeau de gros bétail) dans les étables.
[3.17 Ne fleurira pas. Quelques incrédules ont prétendu que cette menace était ridicule, puisque le figuier ne fleurit jamais en quelque contrée que ce soit ; mais il faut interpréter la Vulgate d’après l’hébreu qui signifie proprement sortir avec violence, s’élancer, faire irruption ; de là pousser, germer et fleurir. C’est ainsi que ce même verbe hébreu s’emploie pour marquer l’éruption de la lèpre (voir Lévitique, 13, 39), et s’applique aux plantes qui poussent leur germe. ― Le produit ou le fruit, littéralement, le travail, l’œuvre (opus). ― De grain ; littéralement, de nourriture.]
18 Mais moi je me réjouirai dans le Seigneur, et je tressaillirai d’allégresse en Dieu mon sauveur (Jésus, note).
[3.18 Jésus ; mot hébreu qui veut dire sauveur.]
19 Le Seigneur Dieu est ma force, et il rendra mes pieds comme ceux des cerfs, et vainqueur, il me ramènera sur mes montagnes (hauteurs), pour lui chanter des psaumes. [3.19 Hauteurs ; c’est-à-dire, montagnes et collines.]

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