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Juges 16.8
Grande Bible de Tours


Samson prisonnier des Philistins

1 Samson alla ensuite à Gaza ; il vit là une courtisane, et il entra chez elle.
2 Les Philistins l’ayant appris, et le bruit s’étant répandu parmi eux que Samson était entré dans la ville, ils la firent environner, et mirent des gardes aux portes de la ville, et ils l’attendirent en silence toute la nuit, pour le tuer le matin lorsqu’il sortirait.
3 Samson dormit jusqu’à minuit. Et s’étant levé alors, il prit les deux portes de la ville avec leurs poteaux et leurs ferrures, les mit sur ses épaules, et les porta sur le haut de la montagne qui regarde Hébron.
4 Après cela il aima une femme qui demeurait dans la vallée de Sorec, et s’appelait Dalila*.
Avec cette passion funeste commencent les malheurs de Samson
5 Les princes des Philistins vinrent trouver cette femme, et lui dirent : Trompez Samson, et sachez de lui d’où lui vient cette grande force, et comment nous pourrions le vaincre et le tourmenter après l’avoir lié. Si vous le faites, nous vous donnerons chacun onze cents pièces d’argent.
6 Dalila dit donc à Samson : Dites-moi, je vous prie, d’où vous vient cette grande force, et avec quoi il faudrait vous lier, pour que vous ne puissiez pas échapper ?
7 Samson lui dit : Si on me liait avec sept cordes faites de nerfs*, non encore sèches, mais ayant toute leur humidité, je deviendrais faible comme les autres hommes.
Faites de nerfs. Cette sorte de corde était fort en usage chez les anciens.
8 Les princes des Philistins lui apportèrent sept cordes, comme elle avait dit, et dont elle le lia ;
9 Et ayant fait cacher chez elle des hommes qui attendaient dans une chambre, elle lui cria : Samson, voilà les Philistins qui fondent sur vous. Et aussitôt il rompit les cordes comme se rompt un fil d’étoupe lorsqu’il sent le feu ; et on ne connut point d’où lui venait cette grande force.
10 Dalila lui dit : Vous vous êtes joué de moi, et vous m’avez dit une chose fausse : découvrez-moi donc maintenant avec quoi il faudrait vous lier.
11 Samson lui répondit : Si l’on me liait avec des cordes toutes neuves dont on ne se serait jamais servi, je deviendrais faible et semblable aux autres hommes.
12 Dalila le lia de nouveau, et après avoir fait cacher des hommes dans une chambre, elle lui cria : Samson, voilà les Philistins qui fondent sur vous. Et aussitôt il rompit ces cordes comme on romprait un fil.
13 Dalila lui dit encore : Jusqu’à quand me tromperez-vous, et me direz-vous des choses fausses ? Dites-moi donc avec quoi il faudrait vous lier. Samson lui dit : Si vous liez les sept tresses de ma tête avec un fil de trame*, et si vous les attachez à un clou que vous enfoncerez en terre, je serai sans force.
Un fil de trame, le fil dont se servent les tisserands pour former la trame de leur toile.
14 Ce que Dalila ayant fait, elle lui dit : Samson, voilà les Philistins qui fondent sur vous. Et, s’éveillant tout à coup, il arracha le clou avec ses cheveux et le fil qui les retenait.
15 Alors Dalila lui dit : Comment dites-vous que vous m’aimez, puisque votre cœur n’est point avec moi ? trois fois déjà vous m’avez menti, et vous n’avez point voulu me dire d’où vous vient une si grande force.
16 Et comme elle l’importunait sans cesse, s’attachant à lui pendant plusieurs jours, sans lui donner un moment de relâche, son cœur s’affaiblit et tomba dans une lassitude mortelle*.
Cette lassitude de l’âme venait de ce qu’il était aveuglé par sa passion et de ce que Dieu s’était retiré de lui.
17 Alors, lui découvrant la vérité, il lui dit : Le rasoir n’a jamais passé sur ma tête, parce que je suis nazaréen, c’est-à-dire consacré à Dieu dès le sein de ma mère. Si l’on me rase la tête, toute ma force m’abandonnera, et je serai comme les autres hommes*.
La force surnaturelle de Samson ne lui avait été donnée que par suite de son vœu de nazaréen, de sa consécration au Seigneur. Couper ses cheveux, c’était renoncer à cette consécration, et perdre ainsi les avantages qui y étaient attachés.
18 Dalila, voyant qu’il lui avait confessé tout ce qu’il avait dans le cœur, envoya vers les princes des Philistins, et leur fit dire : Venez encore une fois, parce qu’il m’a maintenant ouvert son cœur. Ils vinrent donc chez elle, portant avec eux l’argent qu’ils lui avaient promis.
19 Dalila fit dormir Samson sur ses genoux, et lui fit reposer sa tête sur son sein ; et ayant fait venir un barbier, elle lui fit raser les sept touffes de ses cheveux ; après quoi elle commença à le chasser et à le repousser d’auprès d’elle, car sa force l’abandonna aussitôt ;
20 Et elle lui dit : Samson, voilà les Philistins qui viennent fondre sur vous. Samson, s’éveillant, dit en son cœur : J’en sortirai comme j’ai fait auparavant, et je me dégagerai d’eux, ne sachant pas que le Seigneur s’était retiré de lui.
21 Les Philistins l’ayant pris, lui crevèrent aussitôt les yeux, le conduisirent à Gaza chargé de chaînes, l’enfermèrent dans une prison, où ils lui firent tourner la meule d’un moulin*.
Ce que Samson eut à souffrir lui devint un moyen d’expier son crime par la pénitence.

Mort de Samson

22 Et déjà ses cheveux commençaient à revenir,
23 Lorsque les princes des Philistins s’assemblèrent pour immoler des victimes solennelles à leur dieu Dagon, et pour faire des festins de réjouissance, en disant : Notre dieu a livré entre nos mains Samson, notre ennemi.
24 Ce que le peuple voyant, il louait son dieu, en disant comme eux : Notre dieu a livré entre nos mains notre ennemi, qui a ruiné notre pays, et qui en a tué plusieurs.
25 Ils firent donc des festins avec de grandes réjouissances ; et après le repas ils commandèrent que l’on fit venir Samson, afin qu’il jouât devant eux*. Samson, ayant été amené de la prison, jouait devant les Philistins, et ils le firent tenir debout entre deux colonnes.
En chantant et en dansant pour les divertir selon l’usage de ce temps-là.
26 Alors Samson dit à l’enfant qui le conduisait : Laissez-moi toucher les colonnes qui soutiennent toute la maison, afin que je m’appuie dessus, et que je prenne un peu de repos.
27 Or la maison était pleine d’hommes et de femmes. Tous les princes des Philistins y étaient, et il y avait environ trois mille personnes de l’un et de l’autre sexe, qui, du haut de la maison, regardaient jouer Samson.
28 Mais lui, ayant invoqué le Seigneur, dit : Seigneur mon Dieu, souvenez-vous de moi ; mon Dieu, rendez-moi maintenant ma première force, afin que je me venge de mes ennemis, et que je leur rende en une seule fois ce qui leur est dû pour la perte de mes deux yeux*.
Samson reconnaît ses fautes, et a recours au Seigneur pour venger l’insulte que les Philistins avaient faite à son nom. En se vengeant d’eux, il se vengea tout à la fois de ses ennemis et de ceux du peuple de Dieu.
29 Et prenant les deux colonnes sur lesquelles la maison était appuyée, tenant l’une de la main droite, et l’autre de la gauche,
30 Il dit : Que je meure avec les Philistins. Et il ébranla fortement les colonnes, et la maison tomba sur tous les princes et toute la multitude qui était là ; et il en tua beaucoup plus en mourant qu’il n’en avait tué pendant sa vie*.
Il meurt en faisant le sacrifice de sa vie pour la délivrance de son peuple ; loin d’avoir été homicide de lui-même, il a mérité en cela les éloges de S. Paul. (Hébr., XI, 32.)
31 Ses frères et tous ses parents, étant venus, prirent son corps, et l’ensevelirent entre Saraa et Esthaol, dans le sépulcre de son père Manué. Il avait été juge d’Israël pendant vingt ans.

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