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1 Qui me donnera de vous avoir pour frère*, suçant les mamelles de ma mère, afin que je vous trouve dehors, que je vous couvre de baisers, et qu’à l’avenir personne ne me méprise ? Ce désir de l’Épouse s’est accompli dans l’Incarnation. En prenant la nature humaine, le Fils de Dieu est vraiment devenu notre frère. Il ne rougit pas, dit l’Apôtre, de nous appeler ses frères. (Hébr., II, 11.) 2 Je vous prendrai et je vous conduirai dans la maison de ma mère ; vous m’instruirez, et je vous donnerai une coupe d’un vin mêlé de parfums et un suc nouveau de mes pommes de grenade. 3 Sa main gauche est sous ma tête, et il m’embrassera de sa droite.
Le jeune homme
4 Je vous conjure, filles de Jérusalem, de ne pas réveiller et de ne pas troubler dans son sommeil celle que j’aime, jusqu’à ce qu’elle s’éveille d’elle-même.
Les filles de Jérusalem
5 Quelle est celle-ci qui s’élève du désert, inondée de délices, appuyée sur son bien-aimé* ? Je vous ai donné l’être sous le pommier ; c’est là que votre mère s’est corrompue, c’est là que celle qui vous a engendrée à la vie a perdu sa pureté*. C’est l’Église triomphante, qui s’élève vers le ciel, appuyée sur la grâce de Jésus-Christ. L’arbre du bien et du mal, dans le paradis, a été l’occasion du premier péché par lequel notre nature a été viciée et corrompue ; et c’est aussi sur l’arbre de la croix que nous avons été ressuscités à la véritable vie par la mort de Jésus-Christ. 6 Posez-moi comme un sceau sur votre cœur, comme un sceau sur votre bras*, parce que l’amour est fort comme la mort* ; le zèle de l’amour est inflexible comme l’enfer : ses lampes sont des lampes de feu et de flammes. Jésus-Christ est comme un sceau sur notre cœur, afin que nous l’aimions en tout temps ; il est comme un sceau sur notre bras, afin que nous agissions sans cesse pour lui. (S. AMBROISE.) C’est aussi de cette manière que Jésus-Christ nous a aimés. 7 Les grandes eaux n’ont pu éteindre la charité, et les fleuves ne l’étoufferont pas*. Quand l’homme donnera toutes les richesses de sa maison pour la charité, il les méprisera comme s’il n’avait rien donné*. Selon saint Paul, il n’est point d’affections ni de souffrances qui puissent séparer l’âme fidèle de l’amour de Jésus-Christ. (Rom., VIII, 35.) Saint Paul dit également que pour gagner Jésus-Christ il estime tout comme de la boue et comme une perte. (Philip., III, 8.)
Les frères de la jeune femme
8 Notre sœur est petite et elle n’a point de mamelles ; que ferons-nous à notre sœur le jour où il faudra lui parler ? 9 Si elle est comme une muraille, bâtissons dessus des tours d’argent ; si elle est comme la porte d’un édifice, fermons-la avec des ais de bois de cèdre*. Cette sœur de l’Épouse encore faible et petite est l’image des âmes faibles et imparfaites. Si, comme un mur, elles résistent aux tentations, Jésus-Christ les rendra de plus en plus fortes par les richesses de sa grâce ; si, au contraire, elles sont comme une porte ouverte au vent de la séduction, il les prémunira contre le péché par la crainte de Dieu, et peu à peu les rendra stables et constantes.
La jeune femme
10 Je suis moi-même comme un mur, et mes mamelles sont comme une tour, depuis que j’ai paru en sa présence et que j’ai trouvé en lui ma paix. 11 Le Pacifique* avait une vigne dans celle où il y a une multitude de peuples* ; il l’a donnée à des gardiens : chacun doit rendre mille pièces d’argent pour le fruit qu’il en retire. C’est-à-dire Salomon. Dans l’hébreu, il y a un nom propre de lieu, Baal-Hamon, dont la Vulgate a traduit la signification. 12 Pour ma vigne, elle est devant moi*. O Pacifique, vous retirerez mille pièces d’argent de votre vigne, et ceux qui en gardent les fruits en retireront deux cents. C’est-à-dire, c’est moi qui la cultive, et c’est pourquoi elle me rendra encore davantage.
Le jeune homme
13 O vous qui habitez dans les jardins, nos amis écoutent ; faites-moi entendre votre voix.
La jeune femme
14 Fuyez, ô mon bien-aimé, semblable au chevreuil et au faon des cerfs, fuyez sur les montagnes des parfums*. Par les montagnes des parfums, les interprètes entendent, dans un sens plus élevé, les montagnes éternelles, le ciel où Jésus-Christ est monté par son ascension. C’est là que doit se consommer l’union parfaite de l’âme avec Dieu, et que les parfums de la louange et de l’adoration ne cesseront point d’être offerts au sein de l’Église triomphante.