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1 Cependant Moïse conduisait les brebis de Jéthro, son beau-père, prêtre de Madian ; et ayant mené son troupeau au fond du désert, il vint à la montagne de Dieu, nommée Horeb. [3.1 Jéthro. Voir Exode, 2, 18. ― Horeb est appelée montagne de Dieu par anticipation ; car elle n’a reçu ce nom qu’à cause de l’apparition de Dieu à Moïse. ― Le mont Horeb est le mont Sinaï proprement dit, sur lequel Dieu, après la sortie d’Egypte, donna sa loi à son peuple.] 2 Alors le Seigneur lui apparut dans une flamme de feu qui sortait du milieu d’un buisson, et il voyait brûler le buisson sans qu’il fût consumé. [3.2 Voir Actes des Apôtres, 7, 30.] 3 Moïse dit donc : Il faut que j’aille reconnaître quelle est cette merveille (grande vision) que je vois, et pourquoi ce buisson ne se consume point. 4 Mais le Seigneur, le voyant venir pour considérer ce phénomène (voir), l’appela du milieu du buisson, et lui dit : Moïse, Moïse ! Il lui répondit : Me voici. 5 Et Dieu dit : N’approche pas d’ici ; ôte tes souliers de tes pieds, parce que le lieu où tu es est une terre sainte. [3.5 Ote la chaussure de tes pieds, en signe de respect, selon un usage encore en vigueur dans l’Orient.] 6 Il dit encore : Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob. Moïse se cacha le visage, parce qu’il n’osait regarder Dieu. [3.6 Voir Matthieu, 22, 32 ; Marc, 12, 26 ; Luc, 20, 37.] 7 Le Seigneur lui dit : J’ai vu l’affliction de mon peuple, qui est en Egypte ; j’ai entendu le cri qu’il jette à cause de la dureté de ceux qui président aux travaux. 8 Et, sachant quelle est sa douleur, je suis descendu pour le délivrer des mains des Egyptiens, et pour le faire passer de cette terre en une (autre) terre bonne et spacieuse ; en une terre où coulent le lait et le miel, au pays des Chananéens, des Héthéens, des Amorrhéens, des Phérézéens, des Hévéens et des Jébuséens. 9 Le cri des enfants d’Israël est (donc) venu jusqu’à moi ; j’ai vu leur affliction et de quelle manière ils sont opprimés par les Egyptiens. 10 Mais viens, et je t’enverrai vers (le) Pharaon, afin que tu fasses sortir de l’Egypte mon peuple, les enfants d’Israël. [3.10 Vers Pharaon, Menephtah Ier.]
Objections de Moïse
11 Moïse dit à Dieu : Qui suis-je, pour aller vers le Pharaon et pour faire sortir d’Egypte les enfants d’Israël ? 12 Dieu lui répondit : Je serai avec toi, et ceci sera pour toi le signe que c’est moi qui t’ai envoyé. Lorsque tu auras tiré mon peuple de l’Egypte, tu offriras (immoleras) à Dieu un sacrifice sur cette montagne. 13 Moïse dit à Dieu : J’irai donc vers les enfants d’Israël, et je leur dirai : Le Dieu de vos pères m’a envoyé vers vous. Mais s’ils me disent : Quel est son nom ? que leur répondrai-je ? 14 Dieu dit à Moïse : Je suis celui qui est (suis, note). Voici, ajouta-t-il, ce que tu diras aux enfants d’Israël : Celui qui est m’a envoyé vers vous. [3.14 Le nom par lequel Dieu manifeste ici sa nature à Moïse est celui qu’on prononce ordinairement Jéhovah. La prononciation Jéhovah n’est certainement pas la véritable prononciation du tétragramme divin ; les voyelles de ce nom sont celles du mot Adonaï que les Hébreux lisaient à la place du nom incommunicable. La plupart des orientalistes croient aujourd’hui que la vraie prononciation est Jahvéh ou Yahvéh. ― Je suis celui qui suis. « Cette définition parfaite, dit saint Hilaire, rend la notion de la nature divine par l’expression la mieux appropriée à l’intelligence des hommes. En effet, rien ne se conçoit comme plus essentiel à Dieu que d’être, parce que celui qui est l’existence même ne peut avoir de fin ni de commencement, et que dans la continuité d’une béatitude inaltérable, il n’a pu et ne pourra jamais ne pas être. »] 15 Dieu dit encore à Moïse : Tu diras ceci aux enfants d’Israël : Le Seigneur, le Dieu de vos pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob, m’a envoyé vers vous. Voilà mon nom pour l’éternité, et voilà mon mémorial de génération en génération. 16 Va, assemble les anciens d’Israël, et dis-leur : Le Seigneur, le Dieu de vos pères, m’est apparu. Le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob m’a dit : Je suis venu vous visiter (Visitant, je vous ai visités, note), et j’ai vu tout ce qui vous est arrivé en Egypte. [3.16 Les anciens d’Israël ; probablement les chefs des tribus, les principaux du peuple. ― Visitant, etc., c’est-à-dire je vous ai visités avec le plus grand soin. En hébreu, comme en bien d’autres langues, ces sortes de répétitions donnent de l’intensité à l’idée exprimée par le verbe.] 17 J’ai résolu de vous tirer de l’oppression des Egyptiens et de vous faire passer au pays des Chananéens, des Héthéens, des Amorrhéens, des Phérézéens, des Hévéens et des Jébuséens ; en une terre où coulent le lait et le miel. 18 Ils écouteront ta voix, et tu iras, toi et les anciens d’Israël, vers le roi d’Egypte, et tu lui diras : Le Seigneur, le Dieu des Hébreux, nous a appelés ; nous sommes obligés d’aller à trois jours de chemin dans le désert, pour sacrifier au Seigneur notre Dieu. 19 Mais (moi) je sais que le roi d’Egypte ne vous laissera point aller, s’il n’y est contraint par une main forte. 20 J’étendrai donc ma main, et je frapperai l’Egypte par toutes sortes de prodiges que je ferai au milieu d’eux ; et après cela il vous laissera aller. 21 Et je ferai trouver grâce à ce peuple dans l’esprit des Egyptiens ; et lorsque vous partirez, vous ne sortirez pas les mains vides. [3.21 Voir Exode, 11, 2 ; 12, 36.] 22 Mais chaque femme demandera à sa voisine et à celle qui demeurera chez elle (son hôtesse) des vases d’or et d’argent, et des vêtements dont vous habillerez vos fils et vos filles ; et vous dépouillerez l’Egypte. [3.22 Dieu, maître souverain de toutes choses, donne cet ordre aux Israélites pour les dédommager de tous les maux que les Egyptiens leur avaient faits, et pour les payer des services qu’ils avaient rendu à l’Egypte Comparer à Sagesse, 10, vv. 17, 19.]