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Exode 1.10
Vigouroux


Sortie d’Égypte des Israélites

Esclavage d’Israël en Égypte

1 Voici les noms des enfants d’Israël qui vinrent en Egypte avec Jacob, et qui y entrèrent chacun avec sa famille (maison) :
[1.1 Voir Genèse, 46, 8.]
2 Ruben, Siméon, Lévi, Juda
3 Issachar, Zabulon, Benjamin
4 Dan, Nephtali, Gad et Aser.
5 (Ainsi, note) Tous ceux qui étaient sortis de Jacob étaient donc, en tout, soixante-dix personnes. Or (Mais) Joseph était en Egypte.
[1.5 Ainsi. Par ce mot le texte sacré reporte le lecteur à ce qu’il a dit, voir Genèse, 46, 27. ― Ames. Comme nous l’avons déjà remarqué, les Hébreux se servaient de ce mot pour exprimer la personne, l’individu. ― Soixante-dix ; en y comprenant Joseph, et Jacob lui-même, ou bien Zaré qui figure comme chef de famille, voir Nombres, 26, 13 ; puisque d’après le texte même, il ne s’agit dans ce nombre que des fils de Jacob, et non de Jacob lui-même.]
6 Et après sa mort, et celle de tous ses frères, et de toute cette génération
7 les enfants d’Israël s’accrurent et se multiplièrent extraordinairement (comme s’ils eussent germé) ; et étant devenus extrêmement forts, ils remplirent la contrée.
[1.7 Voir Actes des Apôtres, 7, 17. ― La terre ; c’est-à-dire le pays où ils étaient.]
8 Cependant il s’éleva dans l’Egypte un roi nouveau, à qui Joseph était inconnu ;
[1.8 Un nouveau roi qui ne connaissait pas Joseph. Ce nouveau roi était très vraisemblablement Ramsès II, de la XIXe dynastie égyptienne, connu des Grecs sous le nom de Sésostris, l’un des pharaons les plus célèbres qui aient régné sur l’Egypte. Il occupa le trône près de soixante-dix ans.]
9 et il dit à son peuple : Vous voyez que le peuple des enfants d’Israël est devenu très nombreux, et qu’il est plus fort que nous.
10 Venez, opprimons-les avec sagesse (par prudence), de peur qu’ils ne se multiplient encore davantage, et que si nous nous trouvons surpris de quelque guerre, ils ne se joignent à nos ennemis, et qu’après nous avoir vaincus, ils ne sortent de l’Egypte.
11 Il établit donc des intendants des travaux, afin qu’ils accablassent les Hébreux de corvées. Et ils bâtirent au Pharaon des villes (de tentes, note) pour servir de magasins, Phithom et Ramessès.
[1.11 Les villes des tentes. En hébreu, les villes où se trouvaient les magasins, les greniers publics. ― Phithom, aujourd’hui Tell el-Maskhûta, était entourée d’un mur considérable de briques crues, renfermant dans son circuit quatre hectares de terrain environ. Cette superficie restreinte était occupée, à l’exception du temple de Tum et de son étroite enceinte, par des magasins ou entrepôts, faciles à reconnaître, encore aujourd’hui, au milieu des ruines, parce qu’ils n’ont aucune porte latérale, qu’ils sont sans communication entre eux et n’ont d’accès que par leurs toits voûtés ; c’est par ces ouvertures supérieures qu’on y faisait entrer le grain. Ces entrepôts sont de forme rectangulaire, très solidement bâtis et en murs de briques de deux à trois mètres d’épaisseur. Les arsenaux de Phithom, comme ceux de Ramessès, étaient sans doute destinés à recueillir ou à garder les provisions de tout genre et spécialement de grains, qui étaient nécessaires aux pharaons pour leurs campagnes contre l’Asie. Le Tell el-Maskhûta actuel, l’antique Phithom, était probablement du temps de Moïse une ville frontière, et pour ce motif elle devait être fortifiée, afin de ne pas être exposée à un coup de main de la part des nomades du désert. C’est ce qui explique la construction de ces murs d’enceinte qui ont duré jusqu’à nos jours. ― La ville de Ramessès, bâtie aussi par les Hébreux, était vraisemblablement dans le voisinage de Phithom, puisqu’elle était également un arsenal et une place forte, de la terre de Gessen, mais le site en est inconnu.]
12 Mais plus on les opprimait, plus leur nombre se multipliait et croissait.
13 Or les Egyptiens haïssaient les enfants d’Israël, et ils les affligeaient en leur (les ?) insultant ;
14 et ils leur rendaient la vie amère en les employant à des travaux pénibles de mortier et de briques, et à toute sorte d’ouvrages agricoles dont ils étaient accablés.
15 (Or) Le roi d’Egypte parla aussi aux sages-femmes qui accouchaient les femmes des Hébreux, dont l’une se nommait Séphora, et l’autre Phua (Shua) ;
16 et il leur fit ce commandement : Quand vous accoucherez les femmes des Hébreux, au moment où l’enfant naîtra, si c’est un enfant mâle, tuez-le ; si c’est une fille, laissez-la vivre.
17 Mais les sages-femmes furent touchées de la crainte de Dieu, et ne firent point ce que le roi d’Egypte leur avait commandé, mais elles conservèrent les enfants mâles.
18 Le roi, les ayant donc fait venir, leur dit : Pourquoi avez-vous agi ainsi et avez-vous épargné les enfants mâles ?
19 Elles lui répondirent : Les femmes des Hébreux ne sont pas comme celles d’Egypte ; car elles savent elles-mêmes comment il faut accoucher, et avant que nous soyons venues les trouver, elles ont déjà accouché.
20 Dieu fit donc du bien à ces sages-femmes, et le peuple s’accrut et se fortifia extraordinairement.
21 Et parce que les sages-femmes avaient craint Dieu, il établit (leur bâtit, note) leurs maisons.
[1.21 Il leur bâtit des maisons ; c’est-à-dire il leur accorda une nombreuse famille. Dieu, en cela, ne voulut point récompenser leur mensonge, mais la bonté de leur cœur ; car, comme le remarque saint Augustin, il ne laisse rien sans récompense.]
22 Alors le Pharaon fit ce commandement à tout son peuple : Jetez dans le fleuve tous les enfants mâles qui naîtront, et ne réservez que les filles.

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