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Aggée 2.11
Vigouroux


La gloire future du temple

1 Le septième mois, le vingt-unième jour du mois, la parole du Seigneur fut adressée au prophète Aggée, en ces termes :
[2.1 Au septième mois de l’année sacrée, et premier de l’année civile. Il commençait à la nouvelle lune de septembre, selon les rabbins ; mais c’était plus probablement à celle d’octobre. ― Disant (dicens). Voir Aggée, 1, 1.]
2 Parle à Zorobabel, fils de Salathiel, chef de Juda, à Jésus, fils de Josédec, (le) grand-prêtre, et aux restes du peuple, et dis-leur :
3 Quel est parmi vous le survivant qui a vu cette maison dans sa première gloire ? et en quel état la voyez-vous maintenant ? Ne paraît-elle pas à vos yeux comme si elle n’était pas ?
4 Et maintenant fortifie-toi, Zorobabel, dit le Seigneur ; fortifie-toi, Jésus, fils de Josédec, grand-prêtre ; fortifie-toi (aussi), peuple entier du pays, dit le Seigneur des armées, et travaillez (observez) (car je suis avec vous, dit le Seigneur des armées),
5 (conformément à) l’alliance que j’ai faite avec vous lorsque vous sortiez du pays d’Egypte, et mon esprit sera au milieu de vous ; ne craignez pas.
[2.5 L’alliance ; littéralement, la parole (verbum) ; ce mot est évidemment le régime direct du verbe observez ou exécutez (facile) du verset précédent, où les mots parce que, moi, etc., forment une parenthèse. C’est ainsi que l’ont très bien compris Martini et Allioli dans leurs traductions italienne et allemande.]
6 Car ainsi parle le Seigneur des armées : Encore un peu de temps, et j’ébranlerai le ciel et la terre, la mer et le continent (la partie aride).
[2.6 Voir Hébreux, 12, 26. ― La partie aride ; la terre ferme signifie généralement dans l’Ecriture, la terre elle-même. Ce verset et les suivants contiennent incontestablement une prophétie du Messie, aussi bien que des dons divins et des trésors spirituels dont il a enrichi son Eglise.]
7 J’ébranlerai toutes les nations, et le Désiré de toutes les nations viendra ; et je remplirai de gloire cette maison, dit le Seigneur des armées.
8 L’argent est à moi, et l’or est à moi, dit le Seigneur des armées.
9 La gloire de cette dernière maison sera plus grande que celle de la première, dit le Seigneur des armées, et en ce lieu je donnerai la paix, dit le Seigneur des armées.

Appel à la pureté

10 Le vingt-quatrième jour du neuvième mois, la seconde année du roi Darius, la parole du Seigneur fut adressée au prophète Aggée, en ces termes (disant, note) :
[2.10 Du neuvième mois de l’année sacrée, et troisième de l’année civile. Il commençait à la nouvelle lune de novembre, selon les rabbins ; mais c’était plus probablement à celle de décembre. ― Disant (dicens). Voir Aggée, 1, 1.]
11 Ainsi parle le Seigneur des armées : Propose aux prêtres cette question sur la loi :
12 Si un homme met (porte) un morceau de chair sanctifiée dans le coin de son vêtement, et qu’il touche avec l’extrémité du vêtement du pain, ou des mets, ou du vin, ou de l’huile, ou tout autre aliment, ces choses seront-elles sanctifiées ? Les prêtres répondirent : Non.
[2.12 Que ce coin, etc. ; littéralement, qu’il (l’homme) touche avec le coin de lui (du vêtement), du pain, etc. ― Sera-t-il sanctifié ? Cette question était fondée sur ce qui est dit dans la loi (voir Lévitique, 6, 27-28), que tout ce qui touche la chair d’une victime offerte pour le péché sera sanctifié. Comme ici ces aliments ne touchent pas immédiatement la chair sanctifiée, les prêtres font une réponse négative.]
13 Aggée reprit : Si un homme souillé par un cadavre touche toutes ces choses, seront-elles souillées ? Les prêtres répondirent : Elles seront souillées.
[2.13 Elle sera souillée. Cette réponse est fondée sur ce que la loi déclare (voir Nombres, 19, 22), que celui qui est souillé souillera tout ce qu’il touchera.]
14 Alors Aggée reprit la parole et dit : Tel est ce peuple et telle est cette nation devant ma face, dit le Seigneur, et telles sont toutes les œuvres de leurs mains : tout ce qu’ils m’offrent en ce lieu est souillé.
15 Et maintenant appliquez vos cœurs à ce qui s’est passé jusqu’à ce jour (et au-delà), avant qu’on eût mis pierre sur pierre au temple du Seigneur.
16 Lorsque vous vous approchiez d’un tas de blé de vingt mesures (boisseaux), il n’y en avait que dix ; et lorsque vous veniez au pressoir pour en rapporter cinquante amphores (cruches de vin), il n’y en avait que vingt.
[2.16 Ce verset paraît être un complément de : Appliquez vos cœurs, du verset précédent et signifie par conséquent : Souvenez-vous aussi que lorsque vous vous approchiez, etc. ― Ils se réduisaient à dix ; littéralement, et qu’ils se réduisaient à dix (et fierent decem) ; ce qui fait de ce membre de phrase une continuation de la protase lorsque vous, etc., et laisse ainsi le sens inachevé. Notre interprétation est d’ailleurs parfaitement conforme à ce qui suit immédiatement. ― Il s’en faisait ; littéralement, et il s’en faisait (et fiebant). Ce et, purement pléonastique, ne fait qu’indiquer l’apodose, dont la protase est, lorsque vous entriez, etc.]
17 Je vous ai frappés d’un vent brûlant ; j’ai frappé de la nielle et de la grêle tous les travaux de vos mains ; et il n’y a eu parmi vous personne qui revînt à moi, dit le Seigneur.
[2.17 Voir Amos, 4, 9.]
18 Appliquez vos cœurs à ce qui se fera depuis ce jour et à l’avenir, depuis le vingt-quatrième jour du neuvième mois, depuis le jour où les fondements du temple ont été jetés ; appliquez-y votre cœur.
[2.18 Du neuvième mois. Voir le verset 11.]
19 Est-ce que la semence a déjà germé ? n’est-il pas vrai que la vigne, le figuier, le grenadier, le bois de l’olivier, n’ont pas encore (n’ont-ils pas) fleuri ? A partir de ce jour, je bénirai.

Choix de Zorobabel

20 La parole du Seigneur fut adressée pour la seconde fois à Aggée, le vingt-quatrième jour du mois, en ces termes :
[2.20 Disant (dicens). Voir Aggée, 1, 1.]
21 Parle à Zorobabel, chef de Juda, et dis-lui : J’ébranlerai ensemble le ciel et la terre.
22 Je renverserai le trône des royaumes, je briserai la force du règne des nations, je renverserai les chars et ceux qui les montent ; les chevaux s’abattront (tomberont), ainsi que leurs cavaliers ; chacun sera percé par l’épée de son frère.
[2.22 Un homme, etc. ; hébraïsme pour, l’un tombera sous le glaive de l’autre.]
23 En ce jour-là, dit le Seigneur des armées, je te prendrai, Zorobabel, fils de Salathiel, mon serviteur, dit le Seigneur ; et je te garderai (poserai) comme un sceau, parce que je t’ai choisi, dit le Seigneur des armées. [2.23 Voir Ecclésiastique, 49, 13. ― Selon la plupart des interprètes, ces promesses qui s’adressent à Zorobabel ne regardent à la lettre, ni son temps, ni sa personne, mais seulement Jésus-Christ, qui devait sortir de sa race. Toutefois les uns les rapportent au premier avènement du Sauveur, et les autres, parmi lesquels saint Jérôme, au second. ― Je te poserai comme un sceau ; c’est-à-dire, je prendrai de toi le plus grand soin. Cette image est empruntée du soin avec lequel on conservait les sceaux. Le sceau a toujours été considéré chez les Hébreux comme une chose précieuse et chère. On sait d’ailleurs que les Orientaux veillent avec le plus grand soin sur les sceaux, à cause de l’abus qu’on pourrait en faire, s’ils venaient à tomber en des mains étrangères.]

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