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Prière d’un homme trahi par son ami
1Pour la fin, instruction des (instruction aux) fils de Coré. [41.1 Aux fils de Coré ; c’est-à-dire psaume donné aux fils de Coré pour être chanté par eux dans le temple, ou bien, psaume composé par les descendants de Coré, menés en captivité à Babylone. Il y a un certain nombre de psaumes sous leur nom dans la suite. ― Les psaumes 41 et 42 n’en font qu’un, l’un des plus beaux de la collection.] 2 Comme le cerf soupire après les sources des eaux, ainsi mon âme soupire vers vous, (ô) mon Dieu. [41.2-5 L’exilé soupire après la maison de Dieu comme le cerf altéré après une source d’eau vive.] 3 Mon âme a soif du Dieu fort et vivant. Quand viendrai-je, et paraîtrai-je devant la face de Dieu ? 4 Mes larmes ont été ma nourriture le jour et la nuit, pendant qu’on me dit tous les jours : Où est ton Dieu ? 5 Je me suis souvenu de ces choses, et j’ai répandu (en moi, note) mon âme (au-dedans de moi-même) ; car je passerai dans le lieu du tabernacle admirable jusqu’à la maison de Dieu, parmi les chants d’allégresse et de louange, pareils au bruit d’un (de celui qui assiste à un) festin. [41.5 J’ai répandu en moi mon âme ; j’ai comme rendu l’âme, je suis tombé en défaillance par l’excès de ma douleur. ― Parce que je passerai, etc. Avant ces mots, il y a évidemment une ellipse, dont le sens doit être : Mais j’ai repris mes forces, dès que j’ai pensé que je passerai, etc. ― Des cris de joie ; littéralement du bruit, du son, en latin soni au génitif, comme un des compléments grammaticaux de voce qui précède. Les Septante portent aussi le génitif ; les anciens psautiers latins et saint Augustin ont lu également soni. Ce qui autorise à croire que le mot sonus de la Vulgate est lui-même au génitif ; car il ne faut pas oublier que les Latins ont employé sonus à la quatrième déclinaison. ― Qui assiste à un festin. On faisait, dans les solennités religieuses, des festins ; la loi même en recommandait quelques-uns. Voir Deutéronome, 12, vv. 5-7, 11, 12, 18 ; 16, 11, etc.] 6 Pourquoi es-tu triste, mon âme ? et pourquoi me troubles-tu ? Espère en Dieu, car je le louerai encore, lui le salut de mon visage [41.6 Refrain.] [41.6 ; 41.12 Le salut de mon visage ; c’est-à-dire de ma personne, mon salut. Le mot hébreu, traduit dans les Septante et dans la Vulgate par visage, signifie aussi personne, individu.] 7 et mon Dieu. Mon âme a été toute troublée en moi-même ; c’est pourquoi je me souviendrai de vous, du pays du Jourdain, de l’Hermon, et de la (sur une) petite montagne. [41.7 Les monts Hermon. On dit dans la Vulgate Hermoniim, mot hébreu, dont la forme grammaticale représente un pluriel masculin, qui signifie à la lettre, les Hermon ; c’est-à-dire les montagnes d’Hermon. ― Une petite montagne. On ne sait pas quelle est cette petite montagne. ― Cette description locale montre que celui des enfants de Coré qui a composé ce psaume était alors exilé au-delà du Jourdain ; elle peut convenir à un des compagnons d’exil de David, fuyant devant Absalom à l’est du fleuve. ― La terre du Jourdain désigne les bords du Jourdain et plus précisément le pays à l’est du Jourdain (Celui qui écrit ce petit poème n’était donc pas exilé à Babylone). David s’était réfugié avec sa suite à Mahanaïm (les camps), voir 2 Rois, 17, 24. De là, on aperçoit la chaîne de l’Hermon. ― Une petite montagne, en hébreu Misar. C’est probablement le nom propre de la montagne, mais il est impossible aujourd’hui de l’identifier.] [41.7-11 Plainte à Dieu.] 8 L’abîme (Un) appelle l’abîme (un autre), au bruit (à la voix) de vos cataractes. Toutes vos vagues amoncelées (Tout ce que vous envoyez d’en haut) et vos flots ont passé sur moi. [41.8 A la voix ; au bruit. ― De vos cataractes ; des cataractes du ciel, que vous ouvrez pour faire tomber sur nous un déluge de maux, comme vous les ouvrîtes pour inonder la terre comme au temps de Noé (Voir Genèse, 8, 11). Dans le style de l’Ecriture, les grandes eaux signifient ordinairement de grandes calamités. ― Tout ce que vous envoyez d’en haut ; littéralement Toutes vos choses élevées (omnia excelsa tua) ; ce sont les pluies, les tempêtes, les foudres.] 9 Pendant le jour le Seigneur a envoyé (commandé à) sa miséricorde de m’environner), et la nuit son (un) cantique (à sa louange a été dans ma bouche). Au dedans de moi est une prière pour le Dieu de ma vie. [41.9 Pendant le jour, etc. Cette phrase était inachevée dans l’hébreu et le grec, aussi bien que dans la Vulgate, nous avons cru devoir la compléter par les propres paroles du Psalmiste (voir Psaumes, 31, 10). ― Et la nuit, son cantique. Ces mots qui terminent le verset dans la Vulgate, sont suivis, dans l’hébreu et dans les Septante, de avec moi, dans moi. Quant à notre addition complémentaire a été dans ma bouche, elle est empruntée du Psaume 39, 4. ― Dieu de ma vie ; c’est-à-dire protecteur de ma vie. Voir Psaumes, 26, 1.] 10 Je dirai à Dieu : Vous êtes mon défenseur ; pourquoi m’avez-vous oublié ? et pourquoi faut-il que je marche attristé, tandis que l’ennemi m’afflige ? 11 Pendant que mes os sont brisés, mes ennemis qui me persécutent m’accablent par leurs reproches, me disant tous les jours : Où est son (ton) Dieu ? 12 Pourquoi es-tu triste, mon âme ? et pourquoi me troubles-tu ? Espère en Dieu, car je le louerai encore, lui le salut de mon visage et mon Dieu. [41.12 Refrain.]