/   /   /  Psaume 8:2     

Psaumes 8.2
Vigouroux


La gloire de Dieu dans la création

1 Pour la fin, pour les pressoirs, psaume de David.
[8.1 En hébreu : « Au chef de chœur. Sur le gitthîth, cithare de Geth). » ― Hymne au créateur des astres et de l’homme. « Ce petit poème, sans aucune prétention à quelque artifice de forme, n’a besoin d’aucun commentaire. Il est sublime par sa simplicité même. La grandeur de Dieu révélée par l’univers, œuvre de ses mains, révélée au besoin par la bouche de ses plus faibles créatures, dont la voix est toujours assez puissante pour imposer silence à celle de l’impiété, est mise en regard de la petitesse de l’homme. Et pourtant l’homme est le roi de la création ; ses prérogatives sont telles qu’il est comme Dieu au milieu de son entourage visible. Il n’y a pas d’être sur la terre dont il ne se sente le maître, avec les moyens qui lui sont octroyés. » (Ed. REUSS.) C’est le premier psaume du recueil où le poète ne parle pas en son nom seul, mais au nom de tous : notre Seigneur. Il est plusieurs fois cité dans le Nouveau Testament et appliqué au Messie, l’homme-Dieu, l’homme par excellence. Voir Hébreux, 2, 6-8 ; 1 Corinthiens, 15, 26 ; Ephésiens, 1, 22 ; Matthieu, 21, 16.]

2 Seigneur, notre Maître (Seigneur), que votre nom est admirable dans toute la terre ! Car (Puisque) votre magnificence est élevée au-dessus des cieux.
[8.2a Refrain du psaume : Que Dieu est grand dans la création.] [8.2b-3 Grandeur de Dieu attestée même par les enfants et même par ses ennemis.]

3 De la bouche des enfants et de ceux qui sont à la mamelle vous avez tiré une louange parfaite contre vos adversaires, pour détruire l’ennemi, et celui qui veut se venger (son vengeur).
[8.3 Vengeur, c’est-à-dire défenseur (defensorem), comme disaient autrefois quelques exemplaires. D’ailleurs, comme on le sait, dans la basse latinité, on a dit defensor pour ultor.]
4 Quand je considère (Je considérerai) vos cieux, qui sont l’ouvrage de vos doigts, la lune et les étoiles que vous avez créées (affermies),
[8.4-5 Grandeur de Dieu dans la création du ciel, des étoiles et de l’homme.]
5 je m’écrie : Qu’est-ce que l’homme, pour que vous vous souveniez de lui ? ou le fils de l’homme, pour que vous le visitiez ?
[8.5 Qu’est-ce qu’un homme, etc. Voir Hébreux, note 2.6.]
6 Vous ne l’avez mis qu’un peu au-dessous des anges ; vous l’avez couronné de gloire et d’honneur,
[8.6 Voir Hébreux, 2, 7. ― Vous l’avez abaissé, etc. Saint Paul nous apprend que ce texte regarde principalement Jésus-Christ, homme-Dieu, qui, après avoir été rendu inférieur aux anges dans son Incarnation, a été couronné de gloire et d’honneur à sa Résurrection.] [8.6-9 Bonté de Dieu envers l’homme auquel il a soumis les êtres créés.]
7 et vous l’avez établi sur les ouvrages de vos mains.
8 Vous avez mis toutes choses sous ses pieds, toutes les brebis, et tous les bœufs, et même les animaux des champs,
[8.8 Voir Genèse, 1, 28 ; 1 Corinthiens, 15, 26.]
9 les oiseaux du ciel, et les poissons de la mer, qui parcourent les sentiers de l’océan.
10 Seigneur, notre Maître (Seigneur), que votre nom est admirable dans toute la terre ! [8.10 Répétition du refrain initial. ― « Il y a dans le livre des Psaumes, des chants où la notion de l’immensité de Dieu, de l’insignifiance de l’homme devant sa toute-puissance et de la grande place qu’elle lui assigne néanmoins dans la création, s’exprime sous une forme si belle, si simple, si élevée, qu’elle est restée classique. Rien de plus naturel que ce psaume 8, qui ressemble au chant d’un pâtre contemplant pendant la nuit les splendeurs d’un ciel d’Orient… Ou tout nous trompe, ou voilà un jet admirablement pur du sentiment religieux le plus authentique. C’est dans des pièces de ce genre que le monothéisme juif révèle son immense supériorité sur les meilleurs épanchements des religions de la nature. Cet accent d’humilité devant Dieu tout à la fois et de fierté vis-à-vis de tout ce qui n’est pas l’homme ; cette admiration émue, mais contenue, de la nature visible, cette joie de vivre en maître, sur la terre, par délégation divine, tout dans ce petit poème, respire la religion virile et sainte. » (A. REVILLE.)]

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