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Ce terme se rencontre à plusieurs reprises dans les livres de l’Ancien Testament et parait avoir désigné, peut-être suivant les époques, des objets divers.
Dans le récit qui raconte le transport de l’arche à Jérusalem (2Sa 6), il nous est dit que « David dansait de toute sa force devant Yahvé et qu’il était ceint d’un éphod de lin » (2Sa 6.14). Sa femme, Mical, à ce spectacle, « le méprisa dans son cœur » (2Sa 6.16) et elle explique pourquoi : « Le roi d’Israël s’est découvert aux yeux des servantes de ses serviteurs, comme se découvrirait un homme de rien » (2Sa 6.20). David dansait à peu près nu et l’éphod qu’il portait devait donc être une sorte de pagne. Il nous est dit ailleurs que le jeune Samuel « faisait le service devant Yahvé revêtu d’un éphod de lin » (1Sa 2.18). Dans le récit de la vengeance de Saül contre Achimélek, le roi fait mettre à mort quatre-vingt-cinq prêtres, qui sont désignés comme des « hommes portant l’éphod de lin » (1Sa 22.18). Il est donc vraisemblable qu’à cette époque le pagne en question était le costume sacerdotal. David, dansant devant l’arche de Yahvé, se considère comme prêtre.
Ailleurs, l’éphod est un objet en rapport avec la coutume de « consulter Yahvé ». David, poursuivi par Saül, veut savoir ce que l’avenir lui réserve. Il demande, pour cela, au prêtre Abiathar, de lui apporter l’éphod. Et c’est quand le prêtre a obéi que la consultation a lieu : David pose des questions et Yahvé répond (1Sa 23.9-12). Un récit analogue, mais qui ne nous renseigne pas davantage sur la nature de l’objet, se trouve dans l’histoire de la guerre de David contre les Amalécites (1Sa 30.6-8). Un texte du livre des Proverbes jette peut-être un peu de lumière sur cette « consultation » de la divinité « On jette le sort dans le pan de la robe mais toute décision vient de Yahvé » (Pro 16.33). On peut admettre, d’après cette maxime, que Dieu était consulté par une sorte de tirage au sort au moyen d’objets contenus dans une poche du vêtement sacerdotal ou simplement dans un pan de ce vêtement, relevé à cet effet. Il est probable que ces objets étaient au nombre de deux, l’un appelé ourim et l’autre toummim. Selon que l’un ou l’autre de ces objets « tombait », on en concluait que l’oracle se prononçait en faveur de l’une ou l’autre des deux possibilités définies à l’avance. Ainsi Saül, s’étant aperçu qu’une faute avait été commise par l’un des guerriers de son armée, dit à Dieu : « Si la faute incombe à moi ou à mon fils Jonathan, Yahvé, Dieu d’Israël, donne ourim et si la faute incombe à Israël, ton peuple, donne toummim. » Jonathan et Saül furent désignés tandis que le peuple restait indemne. Saül dit alors : « Faites tomber le sort entre moi et Jonathan », et Jonathan fut désigné (1Sa 14.41-42, texte complet conservé par la version grecque).
Une troisième série de passages bibliques présentent l’éphod comme une sorte d’image divine. C’est ainsi que Gédéon demande à ses guerriers les anneaux qu’ils ont eu pour butin après la défaite des Madianites et en fait un éphod. Le poids en est indiqué : 1.700 sicles d’or, — de 25 à 30 kilos. Il s’agit probablement d’une statue « qu’il plaça dans sa ville, à Ophra, où elle devint l’objet des prostitutions (de l’idolâtrie) de tout Israël ; et elle fut un piège pour Gédéon et pour sa maison » (Juges 8.24-27). — La curieuse histoire de Mica (Juges 17-18) nous montre une « maison de Dieu », sanctuaire de famille, pour laquelle, entre autres objets de culte, ont été fabriqués un éphod et des teraphim (voyez ce mot). Il semble, ici aussi, qu’il s’agisse de statues, voyez encore la mention de l’éphod du sanctuaire de Nob (1Sa 21.9).
Dans un quatrième groupe de textes, de rédaction plus moderne, le mot éphod désigne une pièce d’étoffe que le grand-prêtre portait sur son costume et à laquelle tenait une poche contenant l’ourim et le toummim (Exode 25.7 ; 28.4, 30 ; Le 8.8).
Sur le rapport qu’ont dû avoir entre eux les objets désignés dans ces quatre séries de passages on n’a pu jusqu’à présent émettre que des conjectures.