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Les Israélites, comme tous les peuples orientaux, attachaient une grande importance à la contemplation du ciel et des étoiles, « nombreuses comme les grains de sable au bord de la mer » (Ge 15.5 ; 22.17 ; 24.6 ; Jer 33.22). Leur cosmologie ressemblait à celle des Babyloniens. La terre était pour eux une surface plate partout entourée par les eaux de la mer, et le ciel une voûte solide reposant sur de hautes montagnes qui se dressent au bord de ces eaux et forment les colonnes du ciel (Job 26.11 ; 2Sa 22.8). Les poètes comparaient cette voûte à une tente (Esaïe 40.22 ; Ps 19.5) qui peut être « roulée » ainsi qu’un parchemin (Esa 34.4). Au-dessus d’elle les eaux encore : les eaux d’en haut, opposées aux mers, qui sont les eaux d’en bas (Ge 1.6-8). Au-dessous de la terre se trouvait le « séjour des morts » (voyez ces mots). Au-dessous de tout, les eaux toujours, celles de l’abîme (Ge 7.11 ; 8.2 ; Am 7.4).
Les mouvements des astres sont réglés par les lois immuables de Yahvé (Jer 31.35-36) que l’homme, dans sa faiblesse, ne saurait connaître (Job 38.33), mais qu’il ne cesse d’admirer, en louant la toute-puissance de son Dieu (Esa 40.26). Le soleil, la lune et les étoiles ont été créées pour servir à diviser le temps en périodes (Ge 1.14 ; Psaumes 104.19) : les jours et les mois.
Par opposition à la merveilleuse régularité des mouvements célestes les plus fréquemment observables, tous les phénomènes astronomiques qui semblaient échapper à cette régularité, parce qu’on ne savait pas encore les prévoir et qu’on n’en connaissait pas les causes, passaient pour avoir une signification redoutable : les éclipses du soleil ou de la lune, les étoiles filantes et les comètes (Amos 8.9 ; Esa 13.10 ; Eze 32.7 ; Joe 2.10 ; 2.31 ; 3.15).
Pour les esprits primitifs, tout ce qui se meut est vivant et les corps célestes ne font pas exception à la règle. « L’armée des cieux », qui désigne les étoiles, est adorée par les peuples voisins d’Israël comme un ensemble imposant du divinités, et les prophètes condamnent sévèrement ce culte (Deutéronome 4.19 ; 17.3 ; Jer 8.2 ; 19.13, etc.) qui s’était introduit en Israël (2Ro 21.5 ; 23.4, 5, 11). Au VIIe siècle, en particulier, les habitants de Jérusalem et de quelques autres villes de Juda, un peu plus tard les Judéens réfugiés en Egypte faisaient des offrandes de gâteaux « à la Reine du Ciel », que l’on identifie soit avec la Lune, soit, plus justement sans doute, avec Vénus (Jer 7.16-20 ; 44.15-19). Mais certains textes nous montrent que cette condamnation ne visait pas l’idée même que les astres étaient des êtres doués de vie : on pouvait, en ce sens, les considérer comme soumis à Yahvé, qui leur a donné la vie (Ne 9.6) et qui peut avoir à les châtier (Esa 24.21). Il semble bien qu’on les confondît avec les êtres qu’on appelait « les Fils de Dieu » (Job 38.7). Et d’ordinaire quand on parlait du « Dieu des Armées » (voir ce mot), on faisait allusion à cette domination de Yahvé, qui est le Seigneur du ciel et de la terre, des vivants d’en haut et des vivants d’en bas.
Les Israélites avaient des noms pour les diverses constellations. Nos versions françaises mentionnent « la Grande Ourse avec ses petits », Orion et les Pléiades (Job 38.31-32 ; Amos 5.8) ; mais il est loin d’être certain que cette traduction soit exacte.