Matthieu 26:6 - Or, comme Jésus était à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux,
[26.6 Simon le lépreux ; c’est-à-dire qui avait été lépreux. — « Le repas décrit par saint Jean, 12, 2, est-il différent de celui qui eut lieu chez Simon le lépreux, voir Matthieu, 26, 6, et de celui que décrit saint Luc, 7, 36 ? — Il est probable que le repas décrit par saint Jean est le même que saint Matthieu nous dit avoir eu lieu chez Simon. Les deux Evangélistes placent la scène à Béthanie ; les récits présentent les mêmes circonstances et se rapportent à la même époque. Le Sauveur revint dans ce bourg six jours avant Pâques, comme le dit saint Jean, le samedi soir par conséquent, un peu avant le repas, ou le vendredi, si l’on compte les six jours à partir du jeudi soir où la fête commençait. Si saint Matthieu parle de deux jours avant Pâques, quelques versets plus haut, c’est à propos d’un autre fait, de la résolution prise par le Sanhédrin de faire mourir Jésus ; et cette anticipation n’empêche pas qu’il ne dérive ensuite très naturellement ce repas de Béthanie, qui a fourni à Judas l’occasion de quitter son Maître et de le vendre aux Juifs. Que Lazare et ses sœurs assistent à ce repas, ce n’est pas une preuve qu’il eut lieu chez eux. Celui qui l’offrait ne pouvait-il pas être de leurs parents ou de leurs amis ? C’est même probablement parce qu’on n’était pas chez eux que saint Jean crut devoir signaler leur présence et surtout le zèle de Marthe à servir les convives. Ici comme ailleurs, le dernier évangile complète les précédents, en ajoutant à leur récit de nouveaux traits. Saint Matthieu et saint Marc disent : une femme ; saint Jean dit : Marie, sœur de Lazare. Ils parlent de l’onction de la tête seulement ; lui signale l’onction des pieds.
« Le repas dont parle saint Luc eut lieu assez longtemps auparavant en Galilée, et selon toute apparence à Naïm. On ne peut donc pas le confondre avec celui qui eut lieu à Béthanie six jours avant Pâques, où Notre-Seigneur eut à reprendre les sentiments de Judas, et non ceux de Simon. Seulement on peut demander si ce n’est pas le même Simon qui les a donnés l’un et l’autre. La plupart distinguent Simon le pharisien de Simon le lépreux. Ils ne semblent pas, disent-ils, avoir le même domicile, ni le même caractère, ni les mêmes dispositions envers le Sauveur. Ces raisons ne sont cependant pas une démonstration. Il n’est pas sûr que Simon fût de Naïm, ni même de Galilée : saint Luc ne le dit pas ; et quoique pharisien, il avait pu être guéri de la lèpre par Notre-Seigneur et changer de sentiment à son égard. » (L. BACUEZ.)]