Esaïe 52:13 - Voici, mon serviteur agira avec intelligence, il sera grand (exalté) et élevé, et au comble de la gloire.
[52.13-53.12 5e Discours : La passion de Notre Seigneur, du chapitre 52, verset 13 au chapitre 53. Ce discours a été appelé avec raison : « Passio Domini nostri Jesu Christi secundum Isaïam. » La transition du 4e au 5e discours peut paraître brusque de prime abord : de la gloire de Jérusalem nous tombons tout d’un coup dans les humiliations de Gethsémani et du Calvaire, mais c’est que cette gloire sera le fruit de ces abaissements, voir Philippiens, 2, 7-10. De plus, Isaïe, 49, vv. 5-6, 8-9 ; 50, 5-6, nous ont préparés au tableau des douleurs du Messie. A partie du chapitre 52, verset 13, Isaïe prophétise plus expressément la passion comme le remarque Théodoret de Cyr. Les versets 13 à 15 forment comme l’exorde : le serviteur de Jéhovah doit être anéanti pour monter au plus haut degré de gloire. ― Il doit être anéanti, parce qu’il est l’agneau qui porte les péchés du monde, la victime innocente qui expie nos propres fautes, chapitre 53, versets 1 à 6. ― Il se dévoue volontairement pour nous et, de la sorte, il obtient notre pardon et se couvre lui-même d’honneur et de gloire, versets 7 à 12. ― Ainsi le Messie sera l’innocence même, verset 9, s’offrant volontairement en sacrifice, verset 7 ; voir Matthieu, 26, 63 ; Jean, 10, 18 ; Luc, 12, 50 ; se chargeant de nos crimes, voir Isaïe, 53, vv. 5-6, 8, 11-12 ; Matthieu, 8, 17 ; Actes des Apôtres, 8, 32-33 ; 1 Corinthiens, 15, 3 ; confondu avec les scélérats, voir Isaïe, 53, 12 ; Luc, 22, 37 ; Marc, 15, 28 ; opérant notre salut par les plus grandes humiliations et par sa passion, voir Isaïe, 53, 2-5 ; Marc, 11, 12 ; 1 Pierre, 2, 24 ; priant pour ses bourreaux eux-mêmes, voir Isaïe, 53, 12 ; Luc, 23, 34, et entrant ainsi dans la gloire, voir Isaïe, 53, vv. 8-9, 11-12 ; Philippiens, 2, 7-10. ― « Qui a peint ce portrait de Jésus-Christ ? Est-ce un évangéliste ou un Père de l’Eglise ? Quels traits ! quel coloris ! quelle expression ! quel accord avec les faits ! quelle justesse, quel naturel dans les emblèmes ! Que dis-je ? Ce n’est pas une peinture emblématique d’un avenir fort éloigné : c’est une représentation fidèle du présent, et ce qui n’est pas encore est peint comme ce qui est. L’accord frappant de cet Ecce homo, montré par Isaïe, avec celui qui fut montré [sept] cents ans plus tard par Pilate, est d’autant plus décisif pour la foi, que l’objet en soi était inimaginable et qu’il faut nécessairement que le prophète l’ait vu pour le représenter ainsi. » (AUG. NICOLAS.)] [52.13 Voici que mon serviteur, etc. Ici, jusqu’à la fin du chapitre suivant ; le prophète quitte le figuré, Cyrus et Babylone, pour ne plus parler que du Messie, comme le disent les Pères et les interprètes ; et c’est en vain que les rabbins veulent voir en cet endroit Jérémie, ou Josias, ou Zorobabel, ou Esdras, ou le peuple juif, la prédiction ne saurait convenir à aucun de ces personnages.]