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Nom de Dieu. Voyez ci-devant Jéhovah. Le nom mis sans addition signifie le nom du Seigneur, que l’on n’exprime pas par respect. Par exemple (Lévitique 24.11) : Un homme ayant blaphémé le Nom fut conduit hors du camp ; tous ceux qui l’avaient ouï, mirent leur main sur sa tête, et tout le peuple le lapida. Le blasphème du nom était ainsi expié.
Le nom de Dieu marque souvent Dieu même, sa puissance, sa majesté. Adjutorium nostrum in nomine Domini : Notre secours, notre force et notre espérance est au nom de Dieu, en sa bonté, en sa puissance, etc. Son nom seul est plus puissant qu’une armée. Les Hébreux croient que Moïse, que Jésus-Christ, que les prophètes faisaient leurs miracles en prononçant le nom de Dieu, dont ils connaissaient la vraie prononciation, qui est, disent-ils, oubliée aujourd’hui.
Invoquer le nom Tout-Puissant de Dieu, servir au nom du Seigneur, bénir le nom du Seigneur, bâtir une maison au nom du Seigneur ; dans tout cela le nom est mis pour le Seigneur.
Prendre le nom de Dieu en vain (Exode 20.7), c’est jurer faussement, ou sans sujet, et interposer mal à propos, légèrement, présomptueusement, faussement le nom de Dieu dans ses discours et dans son serment. Dieu défend de titrer par les noms des dieux étrangers (Exode 23.13) ; il ne veut pas même qu’on les nomme par leurs noms, qu’on prononce leurs noms. C’est leur faire trop d’honneur que de jurer en leurs noms, et les prendre à témoin de ce qu’on dit ou de ce qu’on affirme, comme s’ils étaient quelque chose. Les dieux des nations ne sont que néant ; n’ayez pour eux que du mépris. Les Hébreux ne prononçaient presque jamais le nom de Baal ; ils le défiguraient en disant, par exemple, Miphiboseth et Mé riboseth, au lieu de Miphibaal et de Méribaal. Boseth signifie une chose honteuse, méprisable. Au lieu de dire Elohim, ils disent Elilim, des dieux d’ordure.
Imposer le nom, est une marque d’empire et d’autorité. Le père impose le nom à ses enfants, à ses esclaves, à ses animaux. Il est dit dans la Genèse (Genèse 2.20), qu’Adam imposa le nom à sa femme et à tous les animaux, et que le nom qu’il leur donna est leur véritable nom. Dieu change les noms à Abram, à Jacob, à Saraï. Tout cela marque son domaine absolu sur tous les hommes, et sa bienveillance particulière envers ceux qu’il reçoit plus spécialement au nombre des siens. De là vient encore qu’il a donné le nom avant la naissance à des personnes qu’il se destinait, et qui lui appartenaient d’une manière spéciale. Ainsi il donne le nom à Jedidiah ou Salomon, fils de David, au Messie, à saint Jean-Baptiste, etc. [Jésus-Christ changea le nom d’un de ses apôtres, de celui qu’il voulut établir le chef des autres ; il dit à Simon, fils de Jona : Tu t’appelleras Céphas, c’est-à-dire Pierre (Jean 1.42). Il est remarquable que le divin Sauveur ait changé le nom de celui qu’il choisissait pour le remplacer, ou qu’il n’ait changé le nom que de cet apôtre). Dieu parlant à Moïse, lui promet qu’il enverra son ange devant lui pour l’introduire dans la terre promise, et lui dit qu’il a mis son nom dans cet ange : Est nomen meum in illo (Exode 23.21) ; il agira, il parlera, il punira en mon nom ; il portera mon nom, il sera mon ambassadeur ; il recevra les honneurs comme si c’était moi-même. En effet, l’ange qui parlait à Moïse, qui lui apparut dans le buisson, qui lui donna la Loi sur le mont de Sinaï, parle et agit toujours comme si c’était Dieu même ; et Moïse lui donne toujours le nom de Dieu. [Cet ange, pensons-nous, était Jésus-Christ lui-même, préludant à la restauration de l’humanité. Voyez Ange, note, Memra, etc].
Connaître quelqu’un par son nom (Exode 33.12), marque une distinction, une amitié, une familiarité particulière. Les rois d’Orient se communiquaient très-peu à leurs sujets ; ils les voyaient rarement, et ne paraissaient presque jamais en public. Ainsi quand ils connaissaient un de leurs serviteurs ex nomine, qu’ils daignaient lui parler, l’appeler et l’admettre en leur présence, c’était là une grande marque de faveur. Il n’y avait que les officiers qui voyaient la face du roi qui eussent cette prérogative.
Ceux qui dans les assemblées étaient appelés par leurs noms (Nombres 16.2), per nomina vocabantur, étaient les principaux du peuple, chefs des tribus, ou des grandes familles ; ceux qui avaient quelque emploi et quelque dignité particulière. Dans ces occasions on appelait ainsi, par exemple, Aaron et ses descendants, Hus et sa famille, Caleb et ceux qui lui obéissent, et ainsi des autres. On nommait par leurs noms que les premiers et les principaux du peuple. Vocavi te nomino tuo (Isaïe 43.4 ; 45.4) peut aussi marquer : Je vous ai nommément destiné à cet emploi, ou Je vous ai changé de nom, pour marquer que je vous prenais à mon service, comme Nabuchodonosor donna de nouveaux noms à Daniel et à ses compagnons, lorsqu’il les prit à son service. Dieu parlant du lieu fixe où on lui dressera un tabernacle, ou de l’endroit où l’on lui bâtira un temple, dit que son nain sera, ou habitera en cet endroit (Deutéronome 14.23 ; 16.2) ; qu’on y invoquera son nom, et qu’on donnera à ce lieu le nom de maison, ou de temple du Seigneur. Ce lieu aura l’honneur de porter le nom du Seigneur, d’être consacré à son service, à son culte. Toutes ces expressions marquent le souverain respect que les Hébreux avaient pour tout ce qui appartenait à Dieu.
Le nom se met souvent pour la réputation. Le nom de Josué devint célèbre dans tout le pays (Josué 6.27) ; et Dieu dit à David (2 Rois 7.9), en lui reprochant son crime avec Bethsabée : Je vous ai fait un grand nom, comme aux grands qui sont sur la terre. Je vous ai donné une réputation, un honneur qui égale celui des plus grands monarques.
Susciter le nom d’un homme mort (Ruth 4.5-10), se dit du frère d’un homme décédé sans enfants, lorsque ce frère épouse la veuve du défunt, et fait revivre son nom dans Israël par le moyen des enfants qu’il lui suscite. Ces enfants sont censés fils du frère décédé, ils font revivre sa mémoire. Dans un sens contraire, on dit, Effacer le nom de quelqu’un, c’est en exterminer la mémoire, détruire sa race, ses enfants, ses ouvrages, ses maisons, et généralement tout ce qui peut faire vivre son nom sur la terre. Nomen eorum delesti in oeternum (Psaumes 9.6), que leurs noms soient effacés du livre de vie ; qu’on ne parle plus d’eux, non plus que de gens morts et cachés dans le tombeau ; le nom des impies pourrira (Proverbes 10.7), sera en mauvaise odeur ; si l’on s’en souvient, ce ne sera que pour le détester.
Isaïe (Isaïe 4.1) décrivant un temps de disgrâce, et où les hommes seront très-rares, dit qu’alors sept femmes viendront prendre un homme, et lui diront : Nous nous nourrirons, et nous nous vêtirons ; seulement que votre nom soit invoqué sur nous ; ôtez-nous de l’opprobre ; daignez nous prendre pour femmes, et qu’on nous appelle vos épouses ; qu’on dise, C’est l’épouse d’un tel. Le Seigneur se plaint dans Ézéchiel (Ézéchiel 16.15) que ses épouses (Juda et Israël) se sont abandonnées à la prostitution, quoiqu’elles portassent son nom ; qu’elles ont souillé son sacré nom qu’elles portaient comme ses épouses, par les abominations et l’idolâtrie auxquelles elles se sont abandonnées. Fornicata est in nomine meo.
Dieu se plaint souvent que les faux prophètes prophétisaient en son nom (Jérémie 14.14-15 ; 27.15). Jésus-Christ, dans l’Évangile, dit qu’au jour du jugement plusieurs viendront et diront (Matthieu 7.22) : Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé en votre nom, et n’avons-nous pas fait des miracles en votre nom ? Ailleurs (Marc 9.40) il dit : Quiconque donnera un verre d’eau froide en mon nom ne perdra pas sa récompense ; et que celui qui reçoit le prophète ou le juste, au nom du prophète ou du juste, en recevra une récompense proportionnée à son intention (Matthieu 10.41). Dans tous ces endroits le nom est mis pour la personne, pour son service, son amour, son autorité.
Tant de noms D’hommes se mettent aussi quelquefois pour autant de têtes ; par exemple (Apocalypse 3.4) : Vous avez un petit nombre de personnes à Sardes qui n’ont pas souillé leurs habits ; et ailleurs (Apocalypse 11.13) : Sept mille hommes périrent dans ce tremblement de terre.