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Lévitique
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet
Westphal Bost

C’est le troisième livre du Pentateuque. Il est appelé Lévitique, parce qu’il comprend principalement les lois et les règlements qui regardent les prêtres, les lévites, les sacrifices ; d’où vient que les Hébreux lui donnent le nom de Loi des prêtres, parce qu’il renferme plusieurs ordonnances concernant les sacrifices. Les Juifs l’appellent aussi V ajicra, parce qu’il commence en hébreu par ce terme, qui signifie et il appela.

Dans les sept premiers chapitres du Lévitique, Dieu prescrit à Moïse les cérémonies qui doivent s’observer dans l’offrande des holocaustes, des offrandes de pains et de gâteaux, des.sacrifices pacifiques ou d’actions de grâces, des hosties pour le péché ; et il règle les parties de ces victimes qui doivent être consumées sur le feu de l’autel, et celles qui doivent être données au prêtre qui les offrira. Après cela, Moïse raconte la manière dont les prêtres furent consacrés, et les sacrifices qui furent offerts en cette occasion, et le malheur qui arriva à Nadab et à Abia, qui furent consumés par le feu, pour avoir voulu offrir au Seigneur de l’encens avec un feu étranger. À cette occasion, Moïse donne quelques lois pour le deuil que les prêtres peuvent ou ne peuvent pas faire, et défend aux prêtres de boire du vin pendant qu’ils sont en service dans le temple.

Dans les chapitres 11, 12, 13, 14, 15 Moïse prescrit les règles pour la distinction des animaux purs et impurs ; pour la distinction de la lèpre des hommes, des maisons et des habits ; pour la purification des hommes incommodés de la gonorrhée, et pour celles des femmes après leurs couches. Après cela, Dieu prescrit les cérémonies qui doivent s’observer le jour de l’expiation solennelle. Il règle les degrés de parenté dans lesquels il est permis ou défendu de se marier. Il défend les alliances avec les chananéens, l’idolâtrie, le vol, le parjure, la calomnie, la haine, les superstitions des Gentils, la magie, les divinations, les augures, les prostitutions, l’adultère. Il défend l’usage des fruits d’un arbre pendant les cinq premières années qu’il est planté. Il veut que l’on laisse quelque chose pour les pauvres dans le champ, lorsqu’on scie les blés. Il exprime les défauts qui rendent les victimes indignes d’être offertes au Seigneur. Dans le chapitre 23 il marque les principales fêtes de l’année, qui sont Pâque, la Pentecôte, les Tabernacles, l’Expiation solennelle et la fête des Trompettes ou du commencement de l’année civile. On y trouve l’histoire d’un homme qui fut lapidé pour avoir blasphémé le nom du Seigneur (Lévitique 24.10-11). Il prescrit ce que l’on doit observer dans l’année sabbatique et dans l’année du jubilé (Lévitique 5.3-5). Enfin il finit par des règlements touchant les vœux et les dîmes que l’on doit offrir au tabernacle (Lévitique 27).

Tout le monde convient que le Lévitique est un livre canonique et d’une autorité divine. On tient communément que c’est l’ouvrage de Moïse, aussi bien que le reste du Pentateuque. Il contient l’histoire de ce qui se passa durant les huit jours de la consécration d’Aaron et de ses fils, qui se fit l’an du monde 1514, avant Jésus-Christ 1486, avant l’ère vulgaire 1490. Les lois qui y sont prescrites sur d’autres sujets que les sacrifices n’ont aucune marque de chronologie qui puisse faire juger du temps où elles ont été données [« Le Lévitique est le livre des prêtres : c’est là qu’on peut étudier non-seulement les règles du culte et les lois des sacrifices, mais encore la constitution du sacerdoce israélite. Ce sacerdoce est héréditaire dans une tribu ; mais, bien différent de celui de la plupart des nations païennes, il ne possède pas le monopole du dogme, il n’a point de mystères, point de fraude savante à transmettre : dépositaire des livres saints, il doit en donner la connaissance à tous les croyants, car Israël est un peuple de prêtres. La tribu de Lévi n’a aucune part directe dans le gouvernement ; une existence viagère honorable lui est assurée au moyen des dîmes, mais elle n’a point, comme les autres tribus, la propriété d’une province ; ses membres n’ont que des habitations sans domaine, et ils doivent être dispersés dans tout le pays : par là sont prévenus tous les abus qu’a pu produire ailleurs l’hérédité du sacerdoce dans une caste. Il suffit, du reste, de lire l’histoire sainte avec quelque attention pour se convaincre que la théocratie, chez les Juifs, n’est nullement ce que les modernes entendent par ce nom : ici ce mot ne signifie que le gouvernement de Dieu lui-même, véritable monarque d’Israël, auteur de toutes les lois civiles et religieuses, et suscitant dans les temps difficiles des guerriers ou des prophètes animés de son Esprit et revêtus de pouvoirs extraordinaires. Le Lévitique, avec ses innombrables prescriptions pour un culte qui doit cesser lorsque sera venu le temps du sacrifice éternel, semble avoir moins d’intérêt pour nous que les autres livres du Pentateuque ; toutefois il mérite d’être étudié, à cause du sens profond de la plupart de ses observances, lesquelles sont presque toujours symboliques et figuratives. E. de Cazalès, Çours sur l’hist générale de la littérat., dans l’Université catholique, tome 2 pages 101, col. 2].

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