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Ville de la grande Phrygie. On croit que saint Paul n’avait jamais été, dans cette ville, quoiqu’il eût prêché dans la Phrygie ; mais les Colossiens avaient reçu la foi, apparemment d’Epaphras leur évêque. Saint Paul ayant appris que les faux apôtres avaient été à Colosses, y avaient prêché la nécessité de la circoncision et des observances légales, et le culte superstitieux des anges par les sentiments d’une ausse humilité, leur faisant entendre qu’il fallait adresser leurs prières, non à Dieu le Père ou à Jésus-Christ, mais aux anges qui étaient les médiateurs entre Dieu et les hommes l’Apôtre, dis-je, ayant été informé de tout cela, ou par Epaphras qui était alors dans les liens à, Rome avec lui, ou par une lettre de ceux de Laodicée, leur écrivit la lettre que nous avons, ou il relève en Jésus-Christ la qualité de médiateur et de réconciliateur des hommes avec Dieu, et le chef de l’Église, qui répand dans tous ses membres l’action, le sentiment, la vie et l’esprit. Il attaque les faux apôtres et réfute solidement leur doctrine touchant l’obligation d’observer la circoncision et les cérémonies légales ; il leur débite après cela la plus belle et la plus sublime morale.
L’Apôtre était alors dans les liens à Rome, l’an de Jésus-Christ 62. Il avait avec lui Epaphras, Timothée, Aristarque, Jean-Marc, Luc, Démas, et Jésus surnommé le Juste. La lettre fut portée aux Colossiens par Tychique, son fidèle ministre, et par Onésime, que Philémon lui avait renvoyé pour le servir. Plusieurs exemplaires grecs, au lieu de Colosses, lisent Colasses : et plus d’un critique soutiennent que cette dernière leçon est la bonne. Mais les exemplaires latins ne varient point et portent constamment Colosses, il s’est même trouvé des écrivains, tant grecs que latins, qui on cru que celte Épître avait été écrite aux fidèles de Rhodes, fameux par leur colosse du Soleil.